BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NÉCURALISTE VITE: ont fie BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE — VII ATLAS NE FOCHE “OISEAUX DE FRANCE BELGIQUE ET SUISSE 72 Utiles ou Nuisibles 1 Suivi d’une étude . d'ensemble sur les Oiseaux * PAR le Baron L'’ D'HAMONVILLE 72 PLANCHES COLORIEÉES ET # PLANCHES NOIRES REPRÉSENTANT 70 OISEAUX, 28 OŒUFS ET 4 NIDS PARIS LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES PAUL KLINCKSIECK 59, RUE DES ÉCOLES, D2 1898 Tous droits réservés. PAT * ’ SP CPR (PRÉFACE J'aime et j'étudie les oiseaux depuis mon enfance, c'est-à-dire depuis un demi-siècle; et plus j’avance en âge, plus j'ai pris de goût à cette étude qui m’a de plus en plus convaincu de l'importance de ces petits êtres, -et du grand rôle qu’ils jouent dans la Nature, . À la suite d’une longue maladie d’enfance, le méde- ein m’ayant prescrit la campagne pour quelques mois, je me mis à parcourir les plaines et les bois, où m'atti- raient invinciblement ces gracieux volatiles, que je sus bientôt reconnaître soit à leur vol, soit à leur chant. Aussi je ne tardai pas à collectionner leurs œufs et leurs nids, puis plus tard les oiseaux eux-mêmes, quand j’eus appris à les conserver. Tous les loisirs que me laissaient mes études furent consacrés à ces re- cherches, qui ne tardèrent pas à augmenter mon petit trésor. Mes études terminées et mes diplômes en poche, j'étendis le cercle de mes opérations et de mes voyages, el c'est ainsi que j'arrivai graduellement, à créer de toutes pièces une collection considérable d'œufs et d'oiseaux d'Europe, et même de quelques familles d'oiseaux exotiques, à brillant plumage; elle compte aujourd'hui parmi les plus complètes et les mieux entretenues. Chaque spécimen est étiqueté, catalogué, a son his- toire propre, en sorte que leur réunion constitue, en plus de leur valeur scientifique, une série de souvenirs — VI — se rapportant à leur recherche, à leur capture, aux incidents, aux joies et aux DEN dont ils ont été l’objet. # Que d'événements piquants sur terre et sur mer, que d'aventures intéressantes et parfois périlleuses j'aurais à raconter ici, si le peu de place dont je dispose ne me faisait un devoir de me restreindre! Mais au moins je voudrais, ami lecteur, vous faire profiter en partie de mes jouissances, vous initier à mes études favorites, vous amener à observer vous-même et surtout à vous faire aimer et protéger ces frèles créatures, dont beau- coup nous rendent les services les plus importants. Mon but étant de vulgariser la science, j'ai évité autant que possible les termes scientifiques, en expli- quant à leur place ceux que j’ai dû employer; car, pour vulgariser, il faut avant tout se faire bien comprendre. Nous manquons, en France, de livres de science à la portée du plus grand nombre des lecteurs, qui sont peu ou mal préparés aux études d'histoire naturelle. La Bibliothèque de poche que M. Klincksieck a inau- guré il y a trois ans, me parait répondre aux désirs des nombreuses personnes qui n’ont ni le loisir ni la volonté de faire des études approfondies ; c’est pourquoi j'ai été heureux de m'’associer à son œuvre, en me chargeant de ce petit volume. Aussi je dis bien haut que je serai heureux, trois fois heureux et bien dédommagé de mes peines, si je puis apprendre que que j'ai non seulement satisfait de nombreux lecteurs désireux d'apprendre, mais encore formé des élèves, qui un jour en sauront plus que leur premier maitre. L'ordre suivi dans ce volume est très simple; c’est le classement scientifique, très facile à comprendre — VI — chez les oiseaux. Les planches donnent l'indication des noms populaires, français et latins, de chaque oiseau ; celui de la famille à laquelle il appartient, son histoire très courte mais très exacte, son utilité, ses mœurs, sa nidification ; s’il est migraleur, passager ou erratique. Ce dernier mot s'applique aux espèces qui nous visitent inopinément à diverses époques. La deuxième partie de notre Atlas contient les généralités dont on trouvera l’énumération à la table, et particulièrement les vœux que nous avons pu faire adopter par plusieurs Sociétés scientifiques, au sujet de la défense et de la protection des petits oiseaux. Cette première Série est loin de comprendre tous les oiseaux répandus dans notre région ; je me propose donc, si Dieu m’accorde la santé, de la compléter par une seconde tout aussi importante et non moins inté- ressante que la première; et que j'espère pouvoir donner à l’automne 1898. Celle-ci sera peut-être suivie à son tour d’un troisième volume sur nos mammifères indigènes. Un mot encore, ami lecteur, avant de vous laisser tourner la page. Comme beaucoup de Naturalistes, j'ai une bibliothèque considérable d'ouvrages spéciaux. Mais je me suis fait une loi, dans mes nombreux écrits sur l'Histoire naturelle, de n’utiliser que mes observa- tions personnelles. C’est ainsi que j'agis encore aujour- d’hui : et c’est ma manière à moi, de rester toujours scientifique. L'AUTEUR. Château de Manonville, septembre 1897, LD TS — Se Pro ORDRE DES RAPACES | e Aigle royal. Représenté à 1/10 de grandeur nalurelle. Cet Aigle est devenu fort rare en France, on ne l'y irouve qu’accidentellement, sauf dans les Pyrénées et dans les hau- tes montagnes suisses et savoisiennes, où il vit sédentaire. La femelle est un peu plus grosse que le mâle; c’est d’ail- leurs la règle chez tous les Falconidés. [l n’est bien adulte qu’à trois ans, et, plus il est jeune, plus sa livrée est variée de plumes blanches ou roussâtres. C’est au sommet des plus hauts rochers à pic que cet oiseau établit son nid ou aire, ainsi qu’on appelle les nids des Rapa- ces; il le construit sur une plate-forme ou dans une crevasse inaccessible, en lui donnant pour base un plancher composé de branches et brindilles entrelacées, et en le recouvrant d’une épaisse couche de bruyères entremêlées de matériaux mollets. Il y dépose un ou deux œufs, semblables, pour la forme et l’aspect général, à ceux de la Buse, et souvent même plus chaudement colorés, mais infiniment plus gros, car ils ont un diamètre moyen de 8 centimètres sur 6. On a depuis bien longtemps fait à ce beau Rapace une répu- tation de force et de courage, qui a été singulièrement exagé- rée; et de tous temps les auteurs ont parlé de ce roi des airs, que ceux de la terre se sont plu à faire figurer dans leurs ar- moiries. J'ai eu pourtant plus d’une fois l’occasion de le voir de près, et de capturer son nid: je l’ai étudié dans les Pyré- nées, dans les Hautes-Alpes, et tué à l’affüt en Algérie. Eh bien, je dois le dire, l'impression que les auteurs m'avaient donnée sur ce Falconidé, d’ailleurs redoutable, a été singuliè- rement décue. Je veux bien que, suivant la loi de la lutte pour la vie, il soit parfois hardi quand il a faim, mais d’habi- tude il ne s'attaque qu'à moins fort que lui, et quand la chair vive lui manque, ce qui arrive souvent, il se rabat sans ver- gogne, et avec un gros appétit, sur les cadavres qu'il dispute aux Vaulours et aux Corbeaux. RRPRPRPRPPPRPRPPRPPPPRPPPPES a Des Nuisible. — Sédentaire. Aigle royal. Aquila fulva. Famille des Fazconnés. Très utile. — Sédentaire. Buse vulgaire. Laire. Buteo vulgaris. Famille des FaLCONIDÉS. AU NE Buse vulgaire. Représenté à 1/5 de grandeur nalurelle. La Buse est si variable dans son plumage que les anciens auteurs en avaient fait plusieurs espèces. Les brunes sont les plus répandues; il y en a de rousses, de grises, et mé- - me de toutes blanches qui ne sont pas des Albinos, et quel- ques-unes même portent ces trois couleurs. Elle est de la taille d’une poule, a la queue ronde et courte, tandis que celle du Milan, avec lequel on peut la confondre, est longue et fourchue.Le Busard de marais, qui lui ressemble aussi, est toujours plus foncé, souvent d’un brun chocolat, et ne se ren- contre que sur les étangs et sur les marais ; enfin l'Autour vul- gaire, qui est d’un gris cendré, a la queue et les tarses beau- coup plus allongés. Le tarse est cette partie sèche de la jambe qui supporte le pied de l'oiseau. Si j'ai appuyé sur ces diffé- rences, c'est que la Buse est très utile, tandis que les Rapaces auxquels je la compare sont des plus nuisibles. Elle est commune en France, mais un peu moins aujour- d’hui qu’autrefois. On la trouve dans les plaines des pays boi- sés, où elle fait la chasse consciencieusement aux petits ron- geurs si nuisibles, particulièrement aux campagnols, qui forment le fonds de son bien modeste ordinaire. Sur une cin- quantaine de sujets au moins, dont l’estomac a été visité soit par moi, soit par mon préparateur, nous n’y avons jamais ren- contré que des rongeurs nuisibles, quelquefois des grenouilles, et une seule fois un orvet. La Buse bâlit son aire de brindilles sur un arbre en forêt, dans le commencement d'avril, et y pond, vers le 15, deux, plus rarement trois œufs, dont nous donnons la figure planche 71. Les poussins, vêtus de duvet comme tous ceux des Rapaces, sont à leur naissance d’un blanc sale, qui en peu de temps passe au gris cendré. DER CR Faucon pélerin. Représenté à 1/4 de grandeur naiurèlle. Bien que le Pèlerin soit moins gros et moins puissant que les Gerfauts ou Faucons blancs du Nord, les plus recherchés des Anciens pour la chasse, il n’en est pas moins redoutable par sa force, et la puissance de ses serres et de son vol. En outre, il est entreprenant, audacieux, et ne craint pas de risquer sa vie en s’altaquant à des adversaires plus forts que lui. Il fait partie du groupe d'oiseaux de vol que les fauconniers avaient nommés nobles par opposition à ceux moins hardis ou lâches auxquels ils avaient réservé le nom d'ignobles. Notre Faucon ne vit que de chair vive et palpitante; et c'est un grand destructeur de gibier heureusement peu répandu, malgré son nom de communis. Il voyage surtout en hiver, et parcourt de préférence les grandes plaines favorables à la chasse, où il sait trouver d’abondantes provendes.Il est cepen- dant sédentaire sur quelques points spéciaux, où il se repro- duit. C’est sur des rochers élevés et inaccessibles qu’il établit son aire ; et ce n’est que très rarement qu'on la trouve sur les arbres. Autrefois, il y en avait toujours un ou deux couples qui nichaient dans les falaises près de Dieppe; mais comme ces falaises se détachent très facilement, souvent au moindre choc, en larges bandes qui s’écroulent à la mer, il y a grand danger à s’y faire descendre avec des cordages. J’en ai fait l'expérience personnelle, quand j’ai voulu le capturer avec un ornithologiste distingué, M. Hardy, de Dieppe. Ce Faucon emploie des brindilles dans la confection de son nid, comme tous les Rapaces; mais l’intérieur en est très moelleux, car il le garnit d’une épaisse couche de plumes de ses trop nombreuses victimes. Sa ponte est habituellement de trois ou quatre œufs au plus, presque aussi gros que ceux de nos poules, mais plus courts et semblables, pour la coloration, à ceux de la Cresserelle. ns Nuisible. — Sédentaire et erratique. Faucon pèlerin. Falco communis. Famille des FaLconipés. Date Utile. — Sédentaire et erratique. À. SE ve © © LC Faucon Cresserelle. Petit Chasserol. Falco tinnunculus. Famille des FALCONIDÉS. LH Faucon Cresserelle. Représenté à 1/3 de grandeur nalurelle. La Cresserelle appartient à un petit groupe de Faucons utiles ; son plumage roux ou de couleur feuille morte, rayé transversalement de bandes noires, permet heureusement de la distinguer assez facilement de ses congénères qni sont très nuisibles. Ce petit Rapace est assez commun; il vit dans les bois, et surtout dans les clochers et les tours élevés, où il se reproduit. Tandis que les grands Faucons font audacieu- sement à notre gibier une guerre sans merci et que les pelits, comme le Æobereau et l'Emérillon, se réservent pour la Caille, et, à son défaut, pour l’Alouetle qu’ils viennent lier et enlever jusque sous le fusil du chasseur, l’honnête Cresserelle se con- tente, comme la Buse, de petits rongeurs, tels que la souris, le mulot, et surtout le campagnol, dont elle parait être l’éli- minateur attitré. J'ai fait connaître, par une note dans les Mémoires de la So- ciété zoologique de France, 1894, un fait curieux sur l'oiseau qui nous occupe; je le résume en quelques mots, pour mes lecteurs d'aujourd'hui. La Cresserelle a, comme l'Effraye, l’heureuse faculté de pouvoir augmenter ou diminuer sa pro- pagation, selon le plus ou le moins d’abondance du pelit mam- mifère dont elle est chargée de limiter la production. En effet, la Cresserelle et l'Effraye peuvent pondre deux ou trois œufs de plus que d'habitude, et élever deux couvées au lieu d’une dans les années où le campagnol, en quantité, ravage nos champs; tandis que, dans les années ordinaires, leur ponte re- devient normale, et même, si le campagnol se fait rare, ces oiseaux, comprenant qu'ils ne peuvent nourrir tous leurs pe- tits, n’hésilent pas à en sacrifier un ou deux, qu'ils jettent en bas de leur nid. La ponte de ce petit Faucon est habituelle- ment de six œufs dont nous donnons un spécimen, SR A Autour épervier. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Les Autours sont des oiseaux de proie aussi audacieux et aussi destructeurs que les Faucons, maïs ils ont une confor- mation un peu différente; ils ont l’aile arrondie et la queue longue, qui leur permettent d'évoluer très facilement et de chasser sous bois, ce que ne font guère les autres Rapaces. Ils habitent les forêts dont ils ne s’éloignent guère, sinon dans les plaines qui les avoisinent. L'Epervier ressembie beaucoup à l’Autour ordinaire dont il semble une miniature, car il est beaucoup plus petit. Dans cette espèce la femelle a une taille presque double de celle du mâle, ce qui à fait sur- nommer celui-ci {tercelel. Il est de passage seulement dans beaucoup de nos provin- ces, tandis qu'il s'arrête pour se reproduire dans d’autres, où il devient parfois sédentaire. Il se nourrit d’Alouettes, d'oiseaux de toute espèce, de pe- tits Geais et de Grives, et ne craint même pas de s’attaquer aux Pigeons domestiques, bien qu’ils soient plus gros que lui. Je l’ai vu, sous mes yeux, briser le carreau d’une fenêtre, et pénétrer dans la pièce, pour s'emparer d’un oiseau posé sur l'appui, puis après l’avoir manqué, ressortir sans quej’aie eu le temps d'intervenir. Il agit de même au surplus avec les appe- lants des oïseleurs en sorle qu’il partage souvent le sort de ceux dont il croyait faire ses victimes. Cela lui arrivait souvent aussi dans les tendues de raquettes, lorsqu'elles étaient encore autorisées, et qu’il savait visiter comme un tendeur de profes- sion. Il niche d'habitude dans les taillis élevés, à quelques mètres de hauteur seulement; et construit une aire relative- ment irès grande et très large pour sa taille. Ses œufs au nom- bre de quatre à six, sont de la grosseur et de la forme de ceux de la Cresserelle, mais d’un blanc sale, plus ou moins couverts de taches allant depuis le vert jusqu’au roux. ire Nuisible. — Migrateur. Autour épervier. Tiercelet, Petiy Chasserot. Astur nisus. Famille des FALCONIDÉS, pie Nuisible. — Sédentaire et erratique. Busard Saint-Martin. Chasserot blanc. Circus cyaneus. Famille des FALCONIDÉS. ose Busard Saint-Martin. Représenié à 1]3 de grandeur naturelle. Les Busards sont encore des Rapaces fort nuisibles, qui ont un domaine spécial : les plaines basses, les marais et les étangs qu'ils explorent sans cesse, en rasant la terre et les eaux. Le Saint-Martin mâle a, comme on le voit, une livrée gris-clair, très caractéristique, mais la femelle est rousse avec le croupion blanc. Cet oiseau détruit un certain nombre de petits rongeurs, ce qui serait fort bien, s’il s’en tenait là; mais il capture aussi les reptiles qui ne nous font que du bien, et surtout les petits et les œufs d'oiseaux d'eau, dont il fait une grande destruction, Sans dédaigner les parents quand il peut s'en emparer. Il éta- blit son aire à terre sous les haïes, dans les jonchaies et les taillis humides et même dans les prés. Il le compose extérieu- rement de branches et de brindilles et intérieurement d'’her- bes sèches et de matériaux mollets; il y dépose fin mai de quaire à six œufs blancs unicolores. Chose curieuse, les œufs de cette même espèce pondus dans l’Europe orientale sont toujours plus ou moins ponctués de petites taches d’un rouge- brun. En 1870, dans les prés de la Goulotte, près de Noviant- aux-Prés, en allant un jour visiter un nid de cette espèce que je connaissais, je fus très surpris d’y trouver cinq œufs de Corneille noire. Le doute n'était pas possible, puisque la Cor- neille s'envola à mon approche et que ses œufs verts, marbrés de noir, ne peuvent être confondus avec ceux du Saint-Martin. Une seule explication de ce fait s’est présentée à mon esprit ; c'est que le nid de la Corneille noire ayant été détruit par une cause quelconque, celle-ci, prête à pondre, fut heureuse de s'emparer du nid tout préparé auquel elle avait confié ses œufs. y poibe Effraye. Représenté à 1]3 de grandeur naturelie. Tandis que les Rapaces diurnes sont à peu près tous nui- sibles, les Rapaces nocturnes au contraire sont tous utiies à l'exception seulement du Grand-Duc. Leurs remiges ou grandes plumes des aïles ont leurs tiges garnies d’une dou- ble rangée de barbes d’égale longueur, munies à leur tour de barbules soyeuses; en sorte que ces oiseaux, à aile ample et arrondie, peuvent prendre leur vol sans produire le moindre bruit. Ils ont en outre une ouïe, d’une extrême délica- tesse, et un œil qui leur permet de voir pendant la nuit. Il fallait qu'il en fût ainsi pour répondre à leur raison d'être, c’est-à-dire pour chasser au crépuscule et pendant Ïa nuit, et atteindre sans difficulté les petits rongeurs, contre lesquels ils doivent nous défendre. Ces oiseaux, ayant l'habitude d’avaler leur proie sans la dépecer, rejettent après leur digestion, et sous forme de pelotes, les poils et les os de leurs victimes. L'observateur le moins habile, en ramassant quelques-unes de ces pelotes, peut facilement se convaincre des grands services qu'ils nous rendent, en détruisant une quantité énorme de petits rongeurs. Que nos lecteurs en soient bien convaincus : un couple d'Effrayes dans une maison, capture plus de souris à lui seul que vingt chats ne pourraient le faire. Ce Strigidé est commun, habite particulièrement les clochers et les édi- fices élevés où il reste caché de jour, pour se mettre en chasse au crépuscule et pendant la nuit ; il y niche et pond à la mi- avril six ou sept œufs blancs de forme ovalaire, tandis que les autres Rapaces nocturnesles ontde forme quasi sphérique. Cette ponte peut aller à dix œufs, quand il y a abondance de nour- rilture, ainsi que je l’ai expliqué à la notice de la Cresserelle (page 4). Ceux qui auront bien voulu me lire avec attention comprendront la grande utilité de cet oiseau de nuit, et pren- dront sa défense contre les cultivateurs ingrats et inconscients, qui ne craignent pas de clouer à la porte de leur grange, comme un malfaiteur insigne, l'oiseau qui est peut-être le plus grand de leurs bienfaiteurs naturels. PneReS Utile. — Sédentaire. Effraye. Chouelle de tour. Strix flammea. Famille des STRIGipés. LRPAQNEE Très utile. — Sédentaire et de passage. Hibou-moyen-Duc. Chouette à oreilles. Otus vulgaris. Famille des STRIGIDÉS. roue Hibou-moyen-Duc. Représenté à 1]3 de grandeur naturelle. Le Moyen-Duc qui est assez commun a le même régime que l’Effraye que j'ai donné à la page précédente; mais ses habitudes sont différentes. Tantôt il vit dans les bois, à l’état sédentaire, tantôt il émigre à des époques indéterminées, suivant le plus ou le moins d’abondance des petits rongeurs auxquels il fait la guerre. Quand il est fixé en certain lieu, il adopte un arbre de son choix. de préférence un conifère, sur lequel, réuni en petite famille, il passe toutes ses jour- nées d'hiver. C’est ainsi que, depuis plusieurs années, j'en ai quelques-uns d’installés sur un grand arbre de mon jardin; ils sont si bien habitués à me voir me promener quotidienne- ment sous cet arbre, à quelques mètres d'eux, qu'ils ne s’en- volent plus lors de mon passage; ils se contentent de dresser leurs aigrettes, et d'ouvrir démesurement leurs yeux couleur de feu. Ce Hibou se reproduit dans les bois en utilisant les vieux nids de Corbeaux et de Buses. Il y dépose six ou sept œufs, dans le courant de mars et quelquefois vers la fin de février; ses poussins en naissant sont couverts d’un duvet blanc et soyeux, comme presque tous ceux des Strigidés. J'ai dit que cet oiseau s’emparait d’un vieux nid de Buse; ces nids sont souvent l’objet de compétitions entre les amateurs qui ont le désir de les occuper, et j'ai vu ainsi un combat terrible entre deux Hiboux déjà installés et un couple de Pies qui voulaient les déloger. Les Pies restèrent maîtresses du terrain, après avoir tué un des Hiboux, que je trouvai mort à terre quand j'intervins, trop tard, hélas! pour les sauver de leurs insuppor- tables ennemies. Dao ORDRE DES PASSEREAUX Pic-épeiche. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Comme son nom l'indique, cet oiseau aun bec droit, allongé et solide en forme de pic, pour soulever les écorces et fouiller le vieux bois où se logent les larves, dont il se nourrit exclu- sivement. [1 s’en sert également pour creuser dans les arbres des trous profonds, où il se reproduit. Fantôt, c'est dans les chênes où il s’est produit un commencement de pourriture, tantôt c’est dans les arbres à bois blanc et tendre qu’il creuse sa galerie. Cette habitude l’a fait considérer par les uns com- me un oiseau nuisant aux arbres, et par les autres comme un insectivore très utile. Une polémique fameuse s'éleva dans le temps entre l’abbé Vincelot, qui se déclara leur protecteur, et le comte de Baracé, leur ennemi acharné. La bataille dura longtemps, fut l’objet de bien des notes, et se termina finalement par la vic- toire complète de l'abbé, qui sut prouver d’une facon irréfu- table que les Pics ne s’attaquent jamais qu’à des bois tendres sans valeur, quand ils ne trouvent pas à leur disposition des bois durs déjà attaqués par la pourriture. Le trou a le diamètre du corps de l'oiseau, descend de quinze à vingt centimètres dans l’arbre, et se termine par un renflement en forme de coupe. C’est là que la femelle dépose six à huit œufs blancs, polis et luisants comme l’ivoire. La femelle n’a pas de rouge à la tête, si ce n’est exceptionnellement les très vieilles, qui eu ont parfois un peu à la nuque. Les jeunes, au contraire, ont tout le sommet de la tête rouge, comme une espèce voisine, un peu plus petite, qu'on nomme le Pic-mar, mais qui est beaucoup plus rare que l’Epeiche. Sédentaire. Utile. ic-épeic Bec LS icus major he boi z peic 1 E . P Famille des Picipés. 1404 Utile. — Sédentaire. Pic vert. : Jaune bochefeuille. Picus viridis. Famille des Prcinés. 10 ee Pic vert. Représenté à 1]3 de grandeur naturelle. Je n’ai pu, à la notice du Pic-épeiche, indiquer que peu des caractères communs à toutes les espèces de cette inté- ressante famille : je les complète ici. Les Pics ont deux doigts devant et deux doigts derrière, qui leur permettent de parcourir en tout sens le tronc des arbres, où ils passent la plus grande partie de leur existence. Quand ils s’arrêtent dans leur travail d'exploration des écorces et des bois vermoulus où . ils trouvent leur nourriture, ils s'appuient sur les pennes ri- . gides qui composent leur queue, et se reposent ainsi comme le Passereau perché sur une branche. L’anatomie de leur tête est toute spéciale, et ils ont la faculté de pouvoir allonger déme- surément leur langue, qui est enduite d’une matière visqueuse, et de la darder sur les insectes, qui s’y attachent et deviennent ainsi leur proie. Le Pic vert n’est commun nulle part, mais se trouve à peu près dans toutes nos forêts, excepié dans les hautes monta- gnes, où il est remplacé par le Pic noir. Son cri d’appel se compose d’une série de notes en gamme chromatique des- cendante, et il a une sorte de chant très sonore qu’il fait en- tendre de très loin, au moment des amours. Il niche dans les trous naturels des arbres, qu’il agrandit au besoin, et ce n’est qu’à défaut de ceux-ci qu’il en creuse de nouveaux. La ponte a lieu au mois de mai, et se compose de sept à neuf œufs ova- laires d’un blanc lustré. En 1880, ces oiseaux avaient beaucoup souffert de la faim et quelques-uns s'étaient réfugiés dans les jardins, près de nos maisons. L’un d’eux eut l’idée de percer d’outre en outre un panier de mouches à miel d’un de mes voisins, qui avait négligé de fermer son rucher. Il en dévora toutes les mouches sans toucher au miel. Je dois dire, pour rendre justice à ce pauvre affamé, que ce cas est fort rare. Coucou gris. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle.” Voici un bien curieux et bien original oiseau qui n'est pas rare, et dont cependant la vie ne nous est pas encore parfaitement connue. Son nom vient évidemment de son cri, car les Latins l’appelaient Cuculus, qu'ils prononcçaient coucoulous. Le mâle est gris, mais la femeile est rousse ba- riolée de noir, et si différente qu’on a fait longtemps deux espèces du mâle et de la femelle. Ie Coucou nous arrive en avril, se reproduit dans notre pays, et repart en septembre pour passer l'hiver dans une région plus chaude; il se nourrit d'insectes et particulièrement de chenilles velues, que les autres oiseaux dédaignent en général. Il ne fait pas de nid, mais dépose ses œufs, un par un, dans les nids d'une foule de petits Passereaux. Cet œuf, extrêmement petit pour la taille de la pondeuse, égale à peine en volume celui du Bruant jaune. Il varie infiniment dans sa coloration, depuis le bleu unicolore jusqu’au blanc couvert de traits ou de taches de toutes les nuances. Il ne faut pas croire que le Coucou abandonne sa progéniture aux bons soins de ses parents d'adoption; il la surveille äu contraire, porte aussi de la nourriture, et j'ai lieu de croire que les mâles, qui sont beaucoup plus abondants que les fe- melles, sont spécialement chargés de l’entretien du petit dont les parents d'adoplion ne pourraient pas satisfaire le robuste appétit. Un fait certain, c'est que la femelle du Coucou pond à terre, prend l’œuf dans sa gorge, et le transporte ainsi dans le nid adopté, et sans le déformer, bien qu'il soit souvent en forme de boule avec une étroite entrée. On trouve souvent, soit les œufs, soit les petits du Passereau jetés en bas du nid d’adop- tion, mais on n’a pas encore pu savoir par quel procédé d'in- timidation le Coucou peut ainsi forcer un autre oiseau à don- ner tous ses soins à un petit étranger, en abandonnant sa propre famille. RAT Utile. — Migrateur. Coucou gris. Cuculus canorus. Famille des Cucuuipés. Horse Nuisible. — Sédentaire. Martin-pêcheur. Garde-robe. Alcedo ispida. Famille des ALCÉDINIDÉS. Martin-pêcheur. Représenté presque de grandeur naturelle. Le Martin-pêcheur, l'un de nos plus jolis Passereaux assu- rément, vit sur nos étangs et nos cours d’eau, de préfé- rence sur ceux qui ne se congèlent pas en hiver, mais où il n’est jamais bien commun. C’est une espèce qui fut très éprouvée par les rudes hivers de 1870 et 1880, et qui com- mence seulement à redevenir abondante. Elle a un cri bref et perçant, le vol droit et fort rapide, se nourrit d'insectes et de petits poissons, qu’elle sait capturer avec une patience et une adresse admirables. On comprend dès lors que les pisci- culteurs portent à cet élégant pêcheur une rancune assez jus- tifiée. Il faut le voir immobile, sur une roche qui émerge, ou sur une branche qui s’abaisse au-dessus de l’eau, puis fondre tout à coup sur sa proie, qu’il manque très rarement. Si c’est un petit poisson, après s’être reposé sur son perchoir, il com- mence par le retourner, car il l’avait pris en travers, puis l’avale après l’avoir dépecé, si du moins on ne le dérange pas dans son agréable besogne. Le Martin-pêcheur creuse, dans les berges ou les tertres à pic des cours d’eau, des boyaux souterrains qui ont souvent plus d’un mètre de profondeur, où il établit son nid, et y dé- pose sept, huit et jusqu’à dix œufs sphériques, blancs et polis comme l'ivoire. Cette ponte est souvent détruite par les rats d’eau; aussi quand il y a des carrières de sable, faciles à creu- ser, dans son voisinage, notre oiseau ne manque pas de leur donner la préférence pour y établir son nid. NA A RS Grimpereau. Représenté grandeur nalurelle. Le Grimpereau est assez commun, et vit sédentaire dans nos bois et dans nos jardins; il appartient à cette intéres- sante famille des Grimpeurs, qui vivent exclusivement de larves et d'insectes, et qui comptent parmi les pius utiles. Il y a deux formes très voisines de Grimpereaux,; une, le Grimpereau de Costa, se distingue de son congénère par un ventre plus blanc, plus argenté, et par l'ongle du pouce, beau- coup plus allongé : il habite les hautes montagnes de la France et de la Suisse, où il vit confiné, et qu'il ne quitte que lors- qu'il y est contraint par les rigueurs de la température. L’au- tre forme, celle dont j'ai à parler, vit dans nos régions tem- pérées, où on le voit grimper sans cesse au tronc des arbres, qu’il débarrasse des plus petits insectes, de leurs larves et de leurs œufs. Confiant comme le Rouge-gorge, il se laisse appro- cher sans la moindre méfiance et sans cesser son travail. Pourtant, dès la fin de février et aux premiers beaux jours, il se repose par moments pour nous dire sa petite et modeste chanson. Il construit son nid de mousse et de fines brindilles, lui donne la forme d’une boule, l’adapte à un trou d’arbre, plus souvent sous une écorce soulevée, et le garnit à linté- rieur d’une bonne couche de plumes enroulées. C'est au commencement de mai que la ponte a lieu, plus nombreuse que celle de son congénère; elle se compose de dix, douze, et quelquefois quinze œufs assez courts, d’un blanc rosé, plus on moins couverts de petites taches de couleur brique. 519020 Utile. — Sédentaire. Grimpereau. Grimpant. Certhia brachydactyla. Famille des CERTHIHDÉS. UE Utile. — Migrateur. Huppe vulgaire. Cog-bois, Boulbout-Pupue. Upupa epops. Famille des Upupipés. re Huppe vulgaire. Représenté à 1/2 de grandeur naturelie. La Huppe est un de nos plus jolis oiseaux, et la seule espèce du genre plutôt africain qu’européen qui vienne nous visiter dans le moment le plus chaud de l’année, et à l’épo- _ que de sa reproduction. C’est une espèce qu’on voit un peu partout, mais qui n’est commune nulle part. C’est elle qui clôt l'immigration du printemps, car elle ne nous arrive qu’au commencement de mai et nous quitte de très bonne heure, dès ie mois d'août. A son arrivée, elle fréquente beaucoup les routes où elle trouve en abondance son aliment favori : le Bousier, qui vit sur les excréments des chevaux. Peu après, elle se cantonne dans les bois voisins des prairies et des terrains en friche, où elle se prépare à la reproduction, en faisant entendre son cri d'appel bout-bout, qui lui a fait donner l’un de ses noms vulgaires. Elle niche dans les creux naturels des arbres, et y pond fin mai six œufs, rarement plus ou moins, qui sont fort allongés et dont nous donnons un spé- cimen. Elle ne prend pas le soin, comme la plupart des oiseaux nichant dans les trous, d'enlever au fur et à mesure de leur émission les fientes de ses petits; et en outre, comme les in- sectes qu’elle leur apporte exhalent un parfum qui n’a rien d’agréable, il s'ensuit que le nid répand une odeur fétide, qui a valu à son propriétaire l’un de ses noms, pupue. J'ai su que de jeunes dénicheurs, ayant inconsciemment in- troduit leur main dans cette demeure trop odorante, avaient longtemps gardé le souvenir de cet étrange parfum; mais la lecon trop douce ne fut pas comprise, et nos jeunes vauriens continuèrent au printemps suivant leurs odieuses destructions d'œufs et de petits de nos meilleurs auxiliaires. — 18 — Corneille noire. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. La Corneille noire ressemble à tous ses congénères, qui ont entre eux un grand air de famille. Le Grand Corbeau se distingue par sa taille, qui égale celle de la Buse, Le Freux par le tour de son bec dégarni de plumes, du moins chez l'adulte. La Corneille mantelée par son mantelet gris, et le -Choucas par sa nuque de même nuance. Tous sont sociables, quoique querelleurs,' observateurs, même intelligents, har- dis, voleurs, gourmands, et mangeant de tout. Une Corneille noire que j'avais élevée agacaïit les chiens, mangeait la soupe des chats et des poules. et volait tout ce qu’elle trouvait. C’est ainsi qu’une fois elle prit les ciseaux d’une femme et les porta sur un toit; une autre fois une boîte d’allumettes chimiques, qu’elle emporta en haut d’un conifère, où, à force de les becqueter, elle les fit allumer, quoiqu’elles fussent de la Régie, et à son grand effroi. Je pourrais citer bien d’autres faits, mais cela suffit pour montrer que, malgré son goût pour la domesticité, c’est un oiseau insupportable à élever. Cette Corneille a peut-être, plus encore que ses congénères, une animosité native contre les oiseaux de proie, qu’elle harcelle en toute circonstance, souvent avec succès, car elle est armée d'un bec robuste et redoutable. L’an dernier, deux couples de Corneilles avaient attaqué un couple de Milans noirs, près d’une aire contenant des œufs; au milieu du combat qui se livrait en l'air, je vis tout d’un coup l’une des Corneilles se détacher du groupe, et se diriger à tire d’aile vers le nid des Milans, dont elle fracassa les œufs. La Corneille établit son nid au sommet des arbres; il estcom- posé de petites branches reliées avec de la boue, et garni à l’intérieur de laire, de mousse, de crin, et de tous les maté- riaux mollets du même genre qu’elle a pu se procurer. La ponte est de quatre à six œufs d’un vert de pré, striés et ta- chés de marbrures d’un brun plus ou moins foncé. ns Indifférent. — Sédentaire. Corneille noire. Corbé, Corvus corone. Famille des Corvipés. PAG ee Très nuisible. — Sédentaire. Pie ordinaire. Agasse. Pica caudata. Famille des Convinés. GE Pie ordinaire. Représenié à 1/3 de grandeur naturelle. La Pie est commune, particulièrement dans les pays de plaines fertiles en gibier; elle n’habite point les forêts, mais seulement les lisières des petits bois, les parcs et les jardins. Elle est omnivore comme les Corvidés, détruit beaucoup d'or- thoptères et d'insectes de toute sorte; mais aussi elle déchi- quèle sans pitié les Jeunes oiseaux, les Perdreaux dont elle a pu s'emparer, sans négliger les œufs, qu’elle aime par- dessus tout. Elle est bavarde, rusée, voleuse, et surtout ba- tailleuse; j'ai raconté, page 8, comment deux Pies avaient pu, en un instant, tuer un Moyen-Duc. À mon avis, ce Corvidé doit être classé parmi les oiseaux nuisibles, ce qui ne diminuera pas beaucoup l’espèce, car il est très difficile à détruire. Il bâtit son nid en mars-avril, et en construit plusieurs à la fois, pour dépister les recherches. Les nids trompeurs sont placés bien en vue au sommet des arbres, et construits en plein jour; mais le vrai, édifié dès l’aube, en cachette, est soigneusement dissimulé au haut d’un arbre branchu, d’un conifère, souvent au milieu d’un fourré d’épines noires; il est construit avec des brindilles épineuses et sur- monté d’une voûte à claire-voie, qui en défend l’approche, avec une double entrée, ce qui permet à la couveuse de le quitter du côté qu'elle préfère, et sans froisser sa longue queue. Elle pond dans le courant d'avril cinq, six et même sept œufs, qui ont beaucoup d’analogie avec celui du Choucas, que nous avons figuré. Quand on les prend, elle recommence sa ponte comme la plupart des oiseaux, mais je ne pense pas qu’elle en fasse normalement plus d’une. J'ajoute encore que les auteurs, no- tamment M. Martin, au Blanc, l’un de nos observateurs les plus émérites, sont d'accord avec moi pour reconnaitre que la Pie, malgré quelques qualités, est extrêmement nuisible, et que tout chasseur digne de ce nom ne doit jamais manquer l’occa- sion, quand il la trouve, de lui envoyer un coup de fusil, tout comme aux chats rencontrés à l’affüût dans une luzerne. SP Re Corneille choucas. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. 4 Le Choucas a les goûts et les aptitudes de ses congénères que j'ai résumés dans la notice à la page 5. Toutefois il se montre plus frugivore; car, ainsi que le Freux dont il se ‘rapproche sous ce rapport, il recherche tous les fruits avec passion, notamment les cerises, les fraises, et les pois qu'il arrache au moment de leur sortie de terre, au grand mécon- tentement des jardiniers. J’ajouterai, pour compléter l’his- toire de son régime, qu'il détruit beautoup d'insectes : orthoptères, vers blancs, hannetons, et, hélas aussi, des petits d'oiseaux, notamment d’Alouettes que j'ai trouvés dans son nid. L'emplacement de celui-ci est pour cet oiseau comme pour beaucoup d’autres, la raison déterminante de leur instal- lation dans une région. En voici un exemple : il y a une dizaine d'années, en faisant faire des réparations autour du château que j'habite, j'y fis ménager par les ouvriers ioutes les ouvertures susceptibles de donner asile aux oiseaux, qui ne tardèrent pas à en profiter. Dès l’automne de la même année, des Choucas en maraude s’y installaient pour y casser et manger des noix; depuis ce moment ils ne quittèrent plus la place, où quatre couples s’installaient pour nicher au prin- temps suivant, et devinrent la souche d’une colonie, qui n'a cessé de s’accroitre jusqu’aujourd'hui. Ces oiseaux se sont habitués à moi, et me montrent une telle confiance quand je passe près d'eux, qu’il me faut un véritable courage pour autoriser mon jardinier à leur tirer quelques coups de fusil, quand ils lui causent par trop de dommages dans son jardin. Le Choucas niche en avril comme ses congénères; la ponte est de cinq à sept œufs, dont nous donnons un spécimen planche 71. L'hiver venu, ces oiseaux se joignent aux autres Corvidés avec lesquels ils vivent en bandes, sur les routes, les fumiers répandus dans les champs, le bord des ruisseaux d’eau vive, où ils trouvent toujours quelques épaves, suffi- santes à leur robuste appétit. D — Indifférent. — Sédentaire. Corneille choucas. Corneille-de-tour. Corvus monedula. Famille des CoRrvibés. PA LS Nuisible. — Sédentaire. Geaïi. Jacques. Garrulus glandarius. Famille des Corvipés. PS Geai. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Classer les oiseaux qui nous font du mal parmi les nui- sibles, et ceux qui nous font du bien, et ce sont les plus nom- breux, parmi les plus utiles, c'est chose facile; mais c’est différent et souvent difficile, quand il s’agit d’assigner une place aux oiseaux qui nous font, à la fois, du bien et du mal. C'est là le cas du Geai : il a tous les défauts de la Pie, et, comme elle, détruit une foule d'œufs et de jeunes oiseaux; mais c’est aussi un semeur, un semeur de glands, qui, à ce titre, rend des services dans certaines régions. Dans la Cham- pagne dite pouilleuse, on a, depuis soixante ou quatre-vingts ans, boisé en conifères une grande quantité de terrains jusque-là inculles. Or, j'ai constaté dans maints endroits que des chênes croissaient au milieu de ces plantations, et y prenaient même une place assez importante, alors qu’on n’en avait jamais planté. C’est le Geai, grand amateur de glands, qui les avait semés. Lorsque cet oiseau a cueilli un gland, il l'emporte au loin pour le manger; et si à ce moment il est dérangé, il lâche sa graine et s’enfuit. C’est là la cause pre- mière de la multiplication des chênes, dont je viens de parler. Pourtant, comme ce bienfait est une exception qui ne produit d'effet utile que dans certaines régions, je n'hésite pas à classer le Geai dans les nuisibles. Le Geai habite nos bois, où il se reproduit communément. Il établit son nid sur un arbre au point de jonction d’une grosse branche, ou sur de jeunes baliveaux branchus. Il le fait petit par rapport à sa taille, extérieurement en brindilles, et le garnit intérieurement tou- jours de la même manière, avec de petites racines; il y dépose, au commencement de mai, cinq ou six œufs, rarement sept, d’un blanc grisâtre tachés de brun, et parfois de petits traits noirs, fins comme des cheveux. DE LC NERS Etourneau. Représenié à 1/2 de grandeur naturellé… L. Il y a vraiment lieu de se demander si l'Étourneau est migrateur ou sédentaire. En effet, si d’habitade il nous quitte en novembre pour nous revenir dès la fin de février, dans les hivers doux, beaucoup d’entre eux ne nous quittent pas du tout, et commencent à gazouiller dès les premiers beaux jours. Cet oiseau est très sociable, et vit en grandes troupes, excepté au moment de la pariade. Ii est commun dans toutes nos régions d’altitude moyenne, et passe son exis- tence très souvent en compagnie de quelques Corneilles, dans les prairies, dans les champs en culture, et autour des troupeaux. Il fait une grande destruction d'insectes, particulièrement des parasites des animaux; mais il a aussi un goût trop prononcé pour les cerises et les raisins dont il fait une grande consommation, quand on n’a pas soin de l’éloigner au moyen de quelques coups de fusil. Il fait deux couvées dans les trous des arbres, quelquefois même dans les nids artificiels; la première en avril, et la seconde environ deux mois après. Sa ponte est généralement de six œufs aussi lustrés que ceux des Pies, mais d’une jolie couleur bleu-vert unicolore. Après la première couvée, dès que les petits peuvent se suffire, ils se réunissent pour vivre en fa- mille; après la seconde couvée, tous, jeunes et vieux se ras- semblent pour vivre en communauté, et adoptent un endroit où ils se croient en sûreté pour y passer la nuit. Rien d’inté- ressant comme de voir cette réunion à la chute du jour, quand l'endroit choisi est par exemple un étang. Des cen- taines de bandes, composées chacune de centaines d'individus, arrivent de minute en minute de tous les points de l’horizon, et, en moins d’un quart d'heure, tous sont perchés les uns près des autres sur les roseaux qui leur servent d’abri pour la nuit. L’Etourneau supporte très bien la captivité, et vit faci- lement en cage: il a l'aptitude de retenir et de répéter assez fidèlement les airs qu’on lui a appris. TOC Indifférent. — Migrateur et sédentaire. Étourneau. S'ansonnet. Sturnus vulgaris. Famille des SrurNipés. one Indifférent. — Migrateur. PRES du ke Pie-grièche écorcheur. Agasse-crouer, Mégronère. Lanius collurio. Famille des LANTIDÉS. 0) = Pie-grièche écorcheur. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Cette charmante petite Pie-grièche nous arrive assez tar- divement, à la fin d'avril, pour se reproduire et nous quitter de fort bonne heure. Elle se plait dans les bois, taillis, dans les jardins et dans les parcs, où elle se nourrit d'insectes de différentes espèces. On l’accuse aussi de faire la guerre aux petits oiseaux, mais je n’ai jamais constaté le fait par moi- même; je suis disposé à considérer les Pie-grièches en géné- ral comme des oiseaux assez utiles, mais en faisant une exception pour la plus grande espèce du genre : la Pie-grièche grise, qui est carnassière, ce qui est bien connu, car Buffon l’avait classée parmi les oiseaux de proie. Voici, au sujet de cette espèce, un fait dont j'ai été témoin : à Gentod-Bellevue, sur ie lac de Genève où j'étais en villégiature, j'ai vu une Pie-grièche grise s'emparer d’un Pinson, et l’enfiler sur une épine d’acacias qui lui traversait le corps, le plumer et le manger sur place. Je reviens à la Pie-grièche écorcheur, qui place son nid, artistement bâti comme celui de toutes ses congénères, au milieu d’un buisson touffu, ou sur un coni- fère; elle lui donne la forme d’une coupe et le tresse avec des graminées fraiches, mélangées de mousse et de radi- ‘celles. Les plantes qu’elle emploie sont souvent odorantes, en sorte que le nid exhale un doux parfum. La ponte est de qua- tre à six œufs très jolis. Cet oiseau est très hardi et très courageux; il n'hésite pas à défendre sa progéniture contre des oiseaux plus gros et plus forts qui cherchent à s’en em- parer. Il ne fait qu’une ponte, ne quitte pas ses petits même quand ils sont grands, et voyage en famille jusqu’au moment du départ, qui dépasse rarement la fin d’août. UE Moineau domestique. Représenté presque grandeur naturelle: Nous avons deux espèces de Moineaux très communs : le domestique, qui est installé autour des habitations, et le Fri- quet, qui préfère la vie des champs. Tout le monde connaït le premier, qui vit autour de nous en parasite, pillant partout où il en trouve {l’occasion; hardi et entreprenant, il s’intro- duit dans les greniers à grains, dans les poulaillers, dans les mangeoires des bestiaux; mais comme il est fin et rusé, ii se laisse difficilement surprendre, et c’est seulement au moment de la neige, et quand la faim lui enlève sa pénétration habi- tuelle, qu’il se laisse parfois surprendre par les enfanis, ses ennemis-nés. Malgré tout, le Moineau nous rend des services, car il détruit beaucoup d'insectes, particulièrement au mo- ment des nichées; il en nourrit exclusivement ses petits, et le hanneton entre pour une large part dans cette alimenta- tion. Les Américains ont cru bien faire en introduisant et en acclimatant chez eux cet oiseau qui les avait séduits par son effronterie même, et pour lequel ils ont édicté des lois spé- ciales. Mais notre Pierrot s’est si bien trouvé de ce régime exceptionnel, qu’il à prospéré, et qu’il s’est multiplié d’une facon telle, dans son pays d'adoption, que ses protecteurs, après constatation des résultats, ont dû prendre de nouvelles mesures législatives pour enrayer la trop grande multiplica- tion de leur ancien ami. Le Moineau fait deux pontes par an, quelquefois trois; il place son nid, fait sans art, dans une crevasse de mur, sous une tuile, dans un vieux nid d’'Hirondelle, et parfois mème il lui donne la forme d’une boule pour l’établir soit dans une persienne, soit en haut d’un peuplier. La ponte est habituelle- ment de cinq ou six œufs. SO ER Indifférent — Sédentaire. Moineau domestique. Pierrot. Passer domesticus. Famille des FRINGILLIDÉS. +092 Utile. — Migrateur et sédentaire. Pinson ordinaire. Pinson. Fringilla cœlebs. Famille des FRINGILLIDÉS. É 199: 2 Pinson ordinaire. Représenté presque grandeur naturelle. Le gentil Pinson est un des oiseaux les plus répandus de notre pays, et dans les régions où il est de passage; il arrive de jour, depuis le courant de février, jusqu’à la mi-mars, les femelles précédant d'habitude les mâles de huit ou dix jours. Il repart depuis le milieu d'octobre jusqu’à la fin de novembre, mais il n’y a guère de régions tempérées, où il n'en reste quelques-uns pendant l'hiver. Il se plaît par- tout, dans les bois comme dans les jardins, et dès la fin de février, si le temps est doux, il nous annonce le retour des beaux jours, en lancant vers le ciel sa joyeuse et éclatante chanson. Il a aussi un cri rauque qu'il réserve pour les mauvais temps, et qui a donné lieu à ce dicton : Le Pinson chante la pluie. Malgré son bec de granivore, cet oiseau est grand amateur d'insectes, et surtout de mouches qu’il sait fort bien gober au vol, à la facon du Gobe-mouche. Il accepte très bien la captivité, devient très familier, et très sensible aux gourmandises qu’on peut lui offrir; telles que les pépins de pommes ou de poires. Il est très estimé par les éle- veurs du Nord et de la Belgique, et donne lieu à des con- cours de chant; mais on m'a assuré que certains amateurs pour obtenir un chant plus fréquent n’hésitaient pas à lui crever les yeux. Si la chose est vraie, c’est, à mon avis, une cruauté impardonnable. Le Pinson fait deux nichées, la pre- mière en avril-mai et la seconde en juin-juillet; son nid est un modèle, il le compose de mousse et de lichens, habilement entrelacés avec des fils d'araignées; modelé à l’intérieur avec de la laine, du crin et des plumes ; il Le place sur une grosse branche à son enfourchure, ou contre le tronc. Il y dépose quatre ou cinq œufs dont nous représentons un spécimen caractéristique. No Verdier ordinaire. Représenté grandeur naturelle. Certains de nos oiseaux sont à la fois migrateurs et séden- taires, c’est-à-dire que, dans une même espèce, certains su-. jets ne nous visitent qu'aux passages, ou au moment de leur reproduction, tandis que d’autres passent toute leur existence près de nous. En outre, quelques-uns, qui sont des migra- teurs dans les régions froides de la Suisse, de la Belgique et du nord-est de la France, sont au contraire sédentaires dans. l’ouest et dans le midi de notre pays. On voit, par ce simple exposé, combien les expressions migrateurs ou sédentiaires sont élastiques, et combien il importe de ne pas leur recon- naître une exactitude rigoureuse et scientifique. Le Verdier, dont je dresse la notice, et que j'indique à la fois comme migrateur, ce qu’il est en Lorraine, par exemple, est au contraire sédentaire dans le sud-ouest de la France. C’est un oiseau bien modeste dont le cri d'appel est dur, mais dont le chant, au moment des amours, est assez doux, car certaines notes rappellent celles du Canari. Il habite peu les bois, mais préfère les parcs, les vergers et les jardins, où il vit d'insectes et de petites graines insignifiantes. Il fait tantôt une, tantôt deux couvées, construit son nid sans art, et y pond quatre ou cinq œufs semblables à ceux de tous les Fringilli- dés. D’habitude, c’est sur les arbres qu'il établit le berceau de sa future famille; mais j'en ai connu un couple qui est revenu plusieurs années de suite le refaire à cinquante ou soixante centimèires de hauteur dans un groseillier à maquereaux. Les Verdiers qui émigrent passent en mars et en octobre, et comme c’est un oiseau qui se prête à merveille à servir de meute et d'appelant, il était très apprécié des oiseleurs qui tendaient à la tirasse, quand ce mode de chasse si pernicieux élait encore autorisé. one Utilé. — Sédentaire et migrateur. Verdier ordinaire. Rutant, Térin-Bruant. Fringilla chloris. Famille des FRINGILLIDÉS. Sédentaire. Indifférent. Bouvreuil vulgaire. Pionne. Pyrrhula vulgaris. Famille des FRINGILLIDÉS. His de Bouvreuil vulgaire. Représenté presque grandeur naturelle. Ce charmant oiseau qui, sans être rare, n’est commun nulle part, appartient à un genre composé de six ou sept espèces, qui rivalisent toutes entre elles par leur joli plumage, dont le - rouge et le rose sont les couleurs dominantes, et qui, malgré cette brillante livrée, sont les hôtes habituels des régions les plus froides de l’Europe orientale, et même de la Sibérie; en sorte qu'elles ne visitent notre pays que rarement et acciden- tellement. Ces couleurs ne sont d’ailleurs que l’attribut du - mâle; ainsi chez la femelle de notre Bouvreuil, le joli rouge qui décore ses parties inférieures est remplacé par du gris. Cet oiseau préfère les bordures des bois, et les bosquets des parcs à tous autres lieux; il y vit solitaire, faisant entendre de loin en loin son doux et plaintif sifflet. Il se nourrit de baies de toutes sortes, de mûres sauvages et en particulier du fruit du troëne, et en hiver de graines dures telles que celles du lilas, du staphilier, et autres du même genre, sachant, quand elles lui font défaut, se rabattre sur les bourgeons des arbres et ar- bustes. Il est très apprécié des oiseleurs, qui s’en emparent faci- lement, car il arrive au premier coup de l’appeau ; il supporte bien la captivité, apprend très facilement à siffler certains airs, mais, en cage, perd un peu de l'intensité de sa belle couleur. Il niche au commencement de mai, et place sur les buissons, à peu de hauteur, son nid de mousse, dans lequel il fait toujours entrer quelques fines brindilles, qui en sont comme l'élément caractéristique. Les œufs, habituellement au nombre de cinq, sont d’un vert clair, semés de quelques petits points d’un beau brun noir. Il y a, dans les montagnes élevées, une seconde race ou forme de notre Bouvreuil com- mun que l’on a nommé le Ponceau, mais qui ne se distingue de l’autre que par une taille un peu plus forte. HAN us Chardonneret élégant. Représenté grandeur naiurelle. Cet oiseau, assez commun, compte parmi les plus intéres- sants, tant par son chant, que par son élégante beauté. La femelle ressemble au mäle, mais avec une coloration moins. vive et plus modeste. Le Chardonneret vit un peu partout de petites graines, de baies, d'insectes et, principalement, de la semence de la plante qui lui a donné son nom. Bien que d’un caractère emporté et quinteux, il est sociable et vit en famille, parfois en grande troupe, jusqu'au moment de la. pariade qui a lieu en mai. Son nid ressemble en petit à celui du Pinson; mais, au lieu de le placer contre le tronc d’un arbre, il l’édifie à l'extrémité des branches où il est par- faitement caché par les feuilles naissantes et mollement balancé par le vent. Pourtant il lui arrive parfois d’être ren- versé par l'orage; j'ai été témoin du fait et de ses consé- quences. Il y a quelques années, un nid fut ainsi détruit dans mon jardin; pendant quelques jours le couple se consulta, puis se remit résolument à l'ouvrage et, cette fois, construisit son berceau contre le tronc d’un tilleul, à l’abri d’une branche naissante, afin d’être protégé contre l'ouragan. Sa réflexion fut récompensée, et les petits quittèrent le nid sans encombre. Le Chardonneret pond quatre ou cinq œufs, ayant l'aspect général de tous les œufs de Fringillidés. En résumé, c'est un oiseau très apprécié des oiseleurs, par sa rusticité, sa gentil- lesse et sa beauté. Il en est de même de deux Fringilles de son groupe, le Tarin et le Cini, qui sont fort intéressants, et dont je me reprocherais de ne pas parler. Le Tarin est d’une jolie nuance verte et jaune; il est petit, trapu, toujours en mouvement, et adore de se promener la tête en bas, sur les cônes des arbres verts; il chante assez agréablement et se plaît en captivité, où il devient très fami- lier. Le Cini porte une livrée presque semblable, mais il est plus allongé, plus svelte et plus distingué ; il est un peu moins robuste, mais rachète ce petit défaut par une voix dont il se sert à merveille, car c'est un artiste consommé. Je reviendrai d’ailleurs sur ces espèces intéressantes. LE Chardonneret élégant. Carduelis elegans. Famille des Frinaizcibés. AS Utile. — Sédentaire et de passage. Linotte ordinaire. Linot de vigne. Cannabina linotta. Famille des FRINGILLIDÉS. M Dpes Linotte ordinaire. Représenté presque grandeur naturelle. La Linotte est commune dans les pays de plaines où l’on cultive le lin ou la navette, mais sans être rare dans les au- tres régions. Elle nous arrive en troupes en mars pour se reproduire, et repart en octobre-novembre ; quelques-unes ne nous quittent pas, et, réunies en grandes bandes, passent l'hiver près de nous. Il y à quelques années, par une belle neige du mois de fé- vrier, étant à la chasse, l'oreille tendue en attendant l’arrivée du sanglier, j'entendis tout à coup un magnifique concert d’oi- _seaux qui chantaient à l’envi, comme au milieu de l'été. Je courus vers eux et, dans une coupe où de nombreux chardons émergeaient de la neige, je vis ces plantes couvertes de Li- nottes et de Chardonnerets; c'étaient mes petits chanteurs qui me prouvaient ainsi, par le plus beau des raisonnements du monde, qu'ils ne craignent pas le froid, mais seulement le manque de nourriture. D’ordinaire, ce n’est guère qu'au moment de la pariade, c’est-à-dire en avril, que la Linotte commence à nous faire entendre sa douce et suave chanson. Elle construit son nid dans les haies, dans les arbustes à feuilles persistantes, et le compose de tiges de graminées à demi desséchées, comme la plupart des Fauvettes, le garnit de laine et de crin à l’inté- rieur, et y dépose en mai cinq ou six œufs. Comme j'ai trouvé son nid en juin-juillet, il y a lieu de croire qu’elle fait deux pontes. La Linotte vit de toutes espèces de bestioles, et de petites graines auxquelles elle préfère les semences des plantes potagères ; telles que laïtues, salsifis, etc..., quand le jardinier n’y met pas ordre. LE ge Bruant jaune. Représenté presque grandeur naturelle. Le Bruant jaune fait partie d’un genre qui compte un grand nombre d'espèces, et qui relie les Fringillidés aux Alaudidés, Les oiseaux de ce groupe, en effet, bien que pouvant se per-: cher, préfèrent, comme les Alouettes, passer à terre la plus grande partie de leur existence. Quelques-uns d’entre eux, que les ornithologistes ont nommé Plectrophanes, ont l’ongle du pouce très long et presque droit, comme les véritables Alouettes. Ut USE Le Bruant jaune est assez variable dans sa livrée, etilya de vieux mâles qui, lors de leur plumage de noce, ont la têle et le cou d’un beau jaune sans tache. La femelle est toujours moins colorée et porte une robe beaucoup plus terne. Cet oiseau est fort répandu; on le trouve un peu partout, mais de préférence sur la lisière des bois, près des haies ou sur les coteaux arides, couverts de buissons rabougris. Ce sont là ses lieux de prédilection, où il vit le plus souvent à ierre, cherchant les insectes, les baies et les grosses graines néces- saires à sa nourriture. Son cri d'appel est aigu et son chant n’a rien de bien agréable. Il niche dès le commencement de mai, place son nid à terre ou au bas des buissons épineux, le cache fort habilement et le garnit soigneusement de crin à l'intérieur; sa ponte est de quatre ou cinq œufs, rarement six. En hiver, il se rapproche des habitations et se mêle aux Moineaux pour chercher sur les fumiers et dans les granges les quelques graines nécessaires à sa subsistance. Malheureu- sement aussi, c’est le moment dont profitent les braconniers pour attirer les oiseaux sédentaires derrière les maisons, en y jetant de la menue paille pour les affûter et en tuer le plus possible d’un seul coup de fusil. DA CE Utile. — Sédentaire. Bruant jaune. erdière. Emberiza citrinella. Famille des FRINGILLIDÉS. — 98 — : Utile. — Migrateur. Bruant Ortolan. Ortolan. : Emberiza hortulana. Famille des FRINGILLIDÉS. Dar æs Bruant Ortolan. Représenté presque grandeur naturelle. L'Ortolan est un aimable et très utile oiseau, qui devient fort rare en raison de la chasse insensée dont il est l’objet. J’ai eu dernièrement l’occasion de parler de lui à la Société . d’Acclimatation de France, et je crois bien faire de résu- mer ici la partie de mon discours qui se rapportait à lui. C’est une des rares espèces qui se confinent presque exclu- sivement dans nos vignes en côte, où elle vit de petites graines, de plantes insignifiantes, comme la renouée, d’in- sectes, particulièrement d'Eumolpes et de Pyrales, qui com- mettent, comme on le sait, tant de dégâts dans nos vignes. L'Ortolan passe la saison froide en Afrique, et arrive dans notre pays par plusieurs voies d’émigration que je vais indi- quer. Les unis, suivant la côte ouest d'Espagne, arrivent par Biarritz, en avril-mai, et se répandent dans les vignes de l'Ouest jusqu'en Bretagne. D’autres, préférant la côte est, pé- nêtrent en France au pied des Pyrénées par Port-Bou et Port- Vendres. Un troisième courant traverse l’Italie, remonte dans l'Est de la France et s'étend, comme dans l'Ouest, jusqu'aux dernières régions où se cultive la vigne. Voilà certes un oiseau qui ne nous cause aucun dommage, qui rend les plus grands services et qui, pourtant, devient extrêmement rare en raison de la chasse autorisée qu’on lui fait au printemps, au moment même de sa reproduction. J’ai vu tout récemment dans les Pyrénées-Orientales les empla- cements où se posent les filets destinés à les bourser; c’est ainsi que dans un pays de grande culture viticole, on sou- haïte la bienvenue au fidèle allié du vigneron ! L’Ortolan niche en mai, place son nid à terre au pied d’un buisson ou d’un cep de vigne, le cache fort habilement, le garnit de cerin et de plumes à l’intérieur, et fait une seule ponte de quatre ou cinq œufs d’une très jolie nuance lilacée. PONTS Alouette des champs. Représénté presque grandeur naturelle. L’Alouelte peut être considérée comme un migrateur dans nos régions de l'Est, car c’est à peine s’il en reste queiques individus pendant l'hiver, tandis que le reste se porte en tro- upes immenses vers le midi ou l'Ouest de la France pour y passer la mauvaise saison. Dans l'Ouest, au contraire, elle peut être considérée comme sédentaire. C’est un merveilleux chanteur, qui, dès les premiers beaux jours, s’élance dans le ciel pour annoncer le réveil de la nature si longiemps endor- mie. C’est certainement le plus commun des oiseaux qui habitent nos plaines en culture, où, dès l'aube, il appelle le laboureur au travail. Aussi les anciens Gaulois en avaient fait un emblème, d'un choix plus heureux que celui de l’Aigle, préféré aujourd'hui. L'Alouette nous arrive, dès la fin de février, en bandes nombreuses qui se succèdent souvent jusqu’à la fin de mars. Elle ne perche pas, pose son nid à terre, dans les céréales, dès que la végétation lui permet de le cacher : c’est d’habi- tude vers le 15 avril. La ponte est de cinq ou six œuis, et les petits viennent très vite, grâce à l’abondante nourriture d’in- sectes, particulièrement de charançons, dont leurs parents ne les laissent pas manquer. Aussi, dès qu’ils peuvent se suffire, les parents recommencent une nouvelle ponte et continuent ainsi jusqu’à la fin de juillet; en sorte que je ne puis dire s'ils font deux ou trois couvées dans l’année. Grâce à ceite fécon- dité, facilitée par les milieux dans lesquels vit l'Alouette, grâce aussi à la difficulté pour les Carnassiers et les Rapaces de la trouver dans les moissons où elle est si bien cachée, l'espèce ne paraît pas diminuer, du moins dans l'Est; car je sais qu’on se plaint dans le centre de la France de la trouver moins abondante qu'autrefois. Elle nous quitte de la mi-octobre à la fin de novembre et voyage de jour, ainsi qu’elle le fait à son arrivée. Utile. — Sédentaire et migrateur. Alouette des champs. Alauda arvensis. Famille des ALAUDIDÉS. = Utile. — Migrateur. Pipi des arbres. Grosse Sincelte, Grosse Sincignotte. Anthus arboreus. Famille des MOTACILLIDÉS. = 0 Pipi des arbres. Représenté presque grandeur naturelle. Cet oiseau, en plumage d'automne, ressemble à s’y mé- prendre à une espèce voisine : la Pipi farlouse, bien qu'il soit légèrement plus gros. Mais il est facile de le distinguer, par l’ongle du pouce qu’il a beaucoup plus court que son : congénère. Cette différence explique d’ailleurs pourquoi il perche beaucoup plus que la seconde espèce. Son cri aussi est différent; c'est une phrase unique, tandis que le second répète pit-pit, d’où le nom appliqué à tout le genre. Le Pipi des arbres, commun dans notre pays, passe de jour, _isolément ou en très petites bandes, nous arrive en mars pour se reproduire et nous quitte au commencement de septembre. Presque toujours, son passage précède de huit ou dix jours celui de la Farlouse. Dès son arrivée au printemps, il s’apparie et commence dès l’aube à nous régaler de ses longues et merveilleuses chan- sons. Perché au sommet d’un arbre, il surveille sa femelle occupée du soin de l’incubation, en l’encourageant de ses chants amoureux, qu’il n’interrompt pas un instant, même lorsqu'il s’'élance vers le ciel, plane un instant et retombe sur son perchoir. Ces oiseaux font leur nid à terre dans les bois, dans les broussailles, un peu partout, y déposent à la fin d'avril quatre, cinq, quelquefois six œufs, et font une seconde ponte dès que les petits peuvent se suffire. Les œufs des Pipis ont beaucoup d’analogie avec ceux des Alouettes; ils sont un peu plus foncés de coloration et plus couverts de taches. Ceux du Pipi des arbres varient à l'infini, il y en a de verts, marbrés d'olive, de bruns de toutes nuances, enfin, de rouges et même de roses, mouchetés de roux ou de brun. Su à AU Bergeronnette grise. Représenté presque grandeur naturelle. La Bergeronnette grise, appelée aussi Lavandière, est un des plus gracieux oiseaux de ce groupe intéressant. Elle est commune, émigre de jour, nous arrive en mars pour nicher, et nous quitte en septembre et même en octobre. C'est un oiseau sans méfiance, vivant un peu partout, dans les prés, dans les jardins, autour des villages, mais fidèle à ses habi- tudes, et aimant à revenir chaque année au lieu qui l’a vu naître. C’est ainsi que j'en ai un couple qui m'arrive parfois dès le commencement de mars et qui, dès son retour, reprend ses habitudes de chaque année. Il faut voir ces oiseaux vole- ter cà et là dans ma cour, chercher l'emplacement du nid futur, courir en balançant avec grâce leur longue queue, faisant un petit vol de côté pour éviter la personne qui passe, mais sans manquer jamais l’occasion de saisir prestement un insecte, une mouche qui vole, ou surtout une plume précieuse pour la confection du berceau de leur future famille. En 1893, les Martinels s'étant emparés du trou où ils ni- chaient d'habitude, nos oiseaux, se rappelant leur mésaven- ture, ont choisi, cette année, pour y cacher leur nid, l'embra- sure d’une petite fenêtre où ils s’établirent entre le châssis vitré et la persienne extérieure. C’est là que, vers le 15 avril, après avoir établi sur la semelle de la fenêtre un pont de mousse, ils élevèrent leur nid dans un angle en lui donnant la forme carrée de ses contours, tout en laissant à l’intérieur sa forme ronde habituelle. La ponte commença le 22 avril, fut de six œufs, que la mère se mit à couver le 28. Le 9 mai, les petits étaient éclos. Le 8 ou le 4 juin, ils avaient quitté le nid et voletaient cà et là sous la surveillance inquiète et jalouse de leurs parents. Le 18 juin, la Bergeronnetite recommencait une seconde ponte de six œufs, qu’elle réussit aussi bien que la première. Ajoutons que cet oiseau a un petit gazouillement très agréable. D Utile. — Migrateur. Bergeronnette grise. Hoche-cul gris. Motacilla alba. Famille des MoTaciLLipés. NS Det Utile. — Migrateur. Loriot jaune. Monté-haut-Pierrot. Oriolus galbula. Famille des ORIOLIDÉS. BE 0) Re Loriot jaune. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Le Loriot, avec sa robe splendide d’or orangé et ses ailes noires, semble un oiseau exotique transporté tout d’un coup dans un pays qui n’était pas le sien. Le pigment jaune qui - le colore est si énergique, que toute sa chair et même ses os sont imprégnés d’une nuance jaune; on fait la même observation sur la femelle, bien que sa livrée soit plus mo- deste et beaucoup moins colorée. Ces oiseaux arrivent à la fin d'avril ou au commencement de mai dans nos régions tempérées et sont toujours assez rares, même dans leurs lieux de prédilection, les parcs ou les forêts où dominent le hêtre et le charme. Ils se nourrissent d'’in- sectes, de larves et de chenilles; ce qui ne les empêche pas d’être de grands amateurs de cerises douces, dont ils font une grande consommation, quand on n’y met pas obstacle. Le mâle a un chant sifflé assez monotone, et la femelle, ainsi que ses jeunes, un cri qui rappelle celui d’une chatte en colère. Cet oiseau est un constructeur de premier ordre, qui sus- pend son nid à l’enfourchure des branches basses des arbres, principalement des hêtres et des charmes. Il le tresse en le liant sur les côtés avec une sorte de stype résistante, qui lui permet de le faire à la fois très mince et très solide. Il y dé- pose quatre, rarement cinq œufs d’un blanc lustré à taches noires assez rares, et dont je donne un spécimen. Ces taches sont si peu solides qu’il suffit, en les mouillant, de les frotter un peu pour les faire disparaître complètement. Les petits vivent en famille avec leurs parents, et ne les quittent plus jusqu’au moment de leur départ qui a lieu en août. AN Rouge-gorge. Représenté presque grandeur naturelle... ; Le Rouge-gorge est aux autres oiseaux ce que la Violette est aux autres fleurs; en effet il est modeste, non sans grâce, confiant et honnête, et ne nous rend que des services, en ne vivant que d'insectes, de larves et, à leur défaut, de peti- tes baies sans valeur. Il nous arrive en mars, se repro- duit, et nous quitte en octobre, à l’exception du petit nom- bre de ceux qui nous restent pendant la mauvaise saison. Malheureusement, comme il est confiant et qu'il adore les vers, il suffit de gratter un peu la terre pour qu’il vienne sans méfiance se faire prendre à tous les pièges ; aussi les tendeurs lui ont fait depuis longtemps une guerre si cruelle que, de commun, très commun même qu'il était au moment de mon enfance, il est devenu presque rare aujourd'hui. C’est encore un de nos bons chanteurs, et si son chant n’a pas l’ampleur de celui de la Grive, il n’en plait pas moins, car il est empreint d’une douceur mélancolique qui est pleine de charme. Ceux qui nous restent en hiver trouvent leur nourri- ture sous les feuilles, ou mangent quelques baïes comme celles du fusain de nos boïs; mais lorsque la neige couvre la terre pendant longtemps, le pauvre petit se rapproche des maisons, pénètre sous les halliers, dans les granges, partout où il espère trouver des larves ou des chrysalides cachées dans de petits coins, et au besoin des araignées. Cet hiver, on vint m'en apporter un qui s'était laissé prendre à la main, et dont les pattes étaient empêtrées dans des toiles d'araignées. Je l’en débarrassai, je lui fis prendre quelques miettes de pain trem- pées dans du vin, et j’eus la satisfaction de le voir s'envoler content, et peut-être plus reconnaissant que certains humains à qui l'on a rendu service. Cet oiseau cache son nid à terre, le plus souvent sous un tertre, quelquefois dans un mur de pierres sèches, et y pond en avril cinq, six et même sept œufs assez courts, blancs et maculés de rouge pâle : je crois qu'il fait une seconde ponte en juin. Utile, — Migrateur. Rouge-gorge. Rubecula familiaris. Famille des Turpipés. HO er Utile. — Migrateur. Grive musicienne. Grive de vignes. Turdus musicus. Famille des Turpipés. A op Grive musicienne. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. La Grive, commune partout, arrive en février-mars pour se reproduire dans notre pays. C’est avecraison qu'elle a été nom- mée musicienne, car c’est l’un de nos plus merveilleux chan- teurs. Dès son arrivée, cet oiseau fait retentir nos bois et nos bocages de ses chants harmonieux qui, par leur variété, la finesse et la mélodie de leurs accents, rivalisent avec ceux du Rossignol, Il a même en plus un talent d'assimilation qui lui permet d’imiter, à s’y méprendre, le chant de ses rivaux. Comme ses congénères, il se nourrit de baies, d'insectes et de petits mollusques, mais il a une préférence marquée pour les cerises et les raisins quand ils arrivent à maturité. Le Gros- bec déchire les cerises sur l’arbre pour avoir le noyau, objet de sa préférence; et c’est plaisir de voir les Grives courir à terre sous le cerisier pour y ramasser soigneusement les pul- pes dédaignées par compère Gros-bec. Je ne sais si, comme on le prétend, la Grive s’enivre en mangeant des raisins; mais le fait est que j'en ai vu plus d’une s'envoler des vignes à mes pieds, comme si elles avaient perdu leur vigilance habituelle. Elle est encore très amateur de vers de terre, dont elle fait une grande destruction. C’est le soir et le matin, au moment du crépuscule, qu'on la voit dans les prés, sur le bord des bois qu’elle habite, attendre la sortie de terre du ver, qu'elle avale avec délices ; on com- prend qu’étant aussi gourmande, la Grive prenne très facile- ment la graisse ; aussi est-elle très appréciée des gourmets et des chasseurs, qui la recherchent au moment des vendanges. Cet oiseau pose son nid à l’enfourchure des arbres ou contre leur tronc ; il le construit extérieurement en mousse comme le Merle, mais l’intérieur, qui est très grand relativement, est régulièrement arrondi et toujours garni de sciure de bois par- faitement amalgamée. La ponte est de quatre ou cinq œufs très jolis, et, dès que les petits peuvent se suffire, les parents recommencent une seconde couvée. FR OPRTES Merle noir. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Le Merle noir est commun en France et en Belgique. Il est sédentaire dans certaines régions, migrateur dans d'au- tres ; arrive en mars pour se reproduire, et repart en octo- bre. C'est un oiseau remuant, actif, curieux, aimant beau- coup à courir sur terre et, comme tous ses congénêres, à remuer les feuilles mortes, les bois pourris, pour s'y régaler de vers, d'insectes et de petits mollusques qui forment la base de son alimentation. Dans les terrains où les grosses pierres sont rares, on trouve souvent à leur base de petits amas d’hé- lices vides, percées d’un trou sur leur dernier tour : ce sont les Merles qui les ont ainsi trouées en les frappant contre les pierres pour en extraire plus facilement le mollusque. En hi- ver, ils se nourrissent de baies de toutes sortes, notamment de celles d’épines et de buissons ardents. Ceci me rappelle un incident qui dépeint bien le caractère de cet oiseau méfiant, mais taquin. L’un d’eux a passé tout cet hiver sur une épine dite ergot de coq, qui était chargée de graines et se trouve dans mon jardin; un jeune chien d'arrêt, qui s'y promenait chaque jour avec moi et connaissait la remise du Merle, s’em- pressail à chaque promenade d’aller le relancer dans son buis- son. Au début, l'oiseau effaré s’envolait à tire-d’aile; mais il eut bien vite compris que le danger était nul pour lui; aussi éprouvait-il une vive satisfaction à se poser deux mètres plus loin ou deux mètres plus haut, ou s’envolait et revenait immé- diatement au point de départ, en s’égayant visiblement du désespoir nerveux du pauvre chien qui ne pouvait l’atteindre. Le Merle s’apparie de très bonne heure, et il n’est pas rare de trouver des œufs dès le commencement de mars. Il place son nid, de mousse extérieurement, intérieurement de feuil- les, soit dans une fente de rochers, soit dans un buisson ou sur un petit arbre. Sa ponte est de quatre, cinq et même six œufs. PRO EE Utile. — Sédentaire et de passage. Merle noir. Merle à bec jaune. Turdus merula. Famille des Turpinés. Utile. oies — Migrateur. Rossignol. Philomela luscinia. Famille des TuRDIDÉS. Les 36 — Rossignol. Représenté presque grandeur naturelle. C'est vers la mi-avril que nous arrive de nuit, comme la plupart des insectivores, cet oiseau auquel les poètes, com- me les naturalistes, ont fait une si grande réputation d’ar-- tiste et de musicien de premier ordre. Il est certain que: sa voix est remarquablement puissante, qu’il est infatigable, . chantant de jour, chantant de nuit, par le beau comme par le mauvais temps, et qu’il personnifie bien l’idée, plus poéti- que que réelle, d’un éternel amour. Mais je ne suis pas de l’avis de ceux qui prétendent que sa mélodie varie constam- ment; et si je le compare à quelques-uns de nos grands chanteurs, à la Grive, à la Fauvette à tête noire, pour ne citer que ceux-là, je ne trouve pas, pour mon compte, qu’il leur soit si supérieur qu'on veut bien le dire généralement. Le Rossignol recherche de préférence, pour s’y établir, les -taillis épais des forêts et des parcs à proximité d’eau vive, et où ii lui soit facile de cacher son nid. Il vit beaucoup à terre, gratte les feuilles sous lesquelles il trouve les larves, dont il est particulièrement gourmand. C’est dans le milieu de mai qu’il construit son nid, exclusivement composé de feuilles sè- ches, sauf quelques crins qui en garnissent l’intérieur. Il le place à terre dans un petit enfoncement, ou au milieu d’une trochée près du sol, le cache toujours avec le plus grand soin et y dépose sa ponte, presque toujours de cinq œufs. C’est pendant l’incubation que le Rossignol chante avec le plus. d’ardeur et qu’il mérite le plus justement son titre de chantre des belies nuits d'été. De toutes les larves dont il fait sa nour- riture, c’est à celles connues sous le nom de vers de farine qu'il donne la préférence; aussi, les oiseleurs ne manquent pas de s’en servir pour amorcer leurs pièges, comme l’amateur pour sevrer le pauvre captif. Le Rossignol nous quitte vers la fin d’août ou dans les pre- miers jours de septembre. PR Rossignol de muraille. Représenté grandeur naturelle. Le Rossignol de muraille nous arrive dans lies premiers jours. d'avril, il est très commun au moment des passages, mais recherche les régions tempérées et peu élevées pour s’y reproduire. Ce n'est qu’en petit nombre qu’il niche dans les lieux élevés et dans les montagnes, où il laisse la place à son congénère le Tithys. Ces oiseaux ont les habitudes générales des Turdidés; mais ils s’en distinguent par un petit mouve- ment saccadé, accompagné d'un balancement de la queue qui a quelque chose de nerveux, mais en tout cas de caractéris- tique. Ils se posent de préférence sur les points élevés, sur un tuteur, une palissade, en haut d’un mur, ou au faite d'un toit. C’est de là qu'ils aiment à redire leur modeste chanson. Ils recherchent tous les insectes, dont ils font exclusivement leur nourriture, les larves, les vers, et surtout les mouche- rons dont ils font d’amples destructions. Cet oiseau place son nid de mousse, fait sans art, sous les tuiles, dans les murs de pierres sèches, et dans les trous naturels des arbres. La ponte est de cinq à sept œufs d’un très joli bleu clair qui ressemblent à s'y méprendre à ceux de l’Accenteur-mouchet. Cette espèce doit faire deux couvées, et nous quitte dans le courant de septembre. J'ai lieu de croire que le Rossignol de muraille adopte volontiers les nids artificiels comme son congénère le Tithys. J'ai vu, il y a quelques années, dans un chalet appartenant au docteur Minich de Baden (Suisse), des nids artificiels habités à la fois par près de quarante couples d'oiseaux de cette espèce. pris Utile. — Migrateur. Rossignol de muraille. Rouge-cul. Ruticilla phænicura. Famille des TurpDiIDés. PA Fais Utile. — Migrateur. Traquet motteux. Tique-motle, Cul-blanc. Saxicola œnanthe. Famille des TurDipés. ie Traquet motteux. Représenté presque grandeur naturelle. C'est dans le courant d’avril que le Traquet motteux arrive dans noire pays, pour y passer la belle saison et nous quitter à la fin d’août ou au commencement de septembre. C’est un oiseau peu commun, qu’on ne irouve que dans les terrains sablonneux, arides, surtout près des routes et des carrières. Comme les Rubiettes il a un petit balancement de la queue qui caractérise le genre, et qui est bien d’accord avec son caractère, inquiet et sauvage. Il niche en mai dans les tas de pierres ou dans les crevasses des rochers, où il sait cacher parfaitement son nid, construit simplement avec quelques herbes sèches; il ne fait qu’une seule ponte de quatre à six œufs, d’un bleu céieste très clair et ornés seulement de quel- ques petites taches brunes. Il montre une extrême vigilance dans la garde de ses petits, poussant des cris aigus quand on s’en approche, et c’est à cette habitude que je dus la chance de retrouver un animal qu’on m'avait volé. J'avais à la maison un jeune sanglier qu’on avait nommé £oco; nom distingué, car c'était aussi le surnom du maire de mon village. Or, un jour, mon sanglier trouvant la porte ou- verte, en profite pour faire l'école buissonnière dans les champs; un brave homme, qui le prend pour un animal sau- vage, du moins il me l’affirma, l’assomme à coups de bâton, et le cache sous un ias de trèfle. Mais on m'avait prévenu, et j'envoyai le garde qui allait revenir bredouille, quand son attention fut éveillée par les cris insolites de deux Traqueis dont les petits étaient à quelques pas du blessé. Saisir la pau- vre bête à demi-morte, la mettre sur ses épaules et la rap- porter à la maison fut l'affaire d’un instant. Peu après, alors qu'on soignait le pauvre blessé, arrive M. le maire et le chas- seur au bâton venant réclamer le fruit de sa chasse. On dis- cutait vivement sur le fait, quand une fille de basse-cour bien inspirée cria : « Coco », et la pauvre bête, à cet appel cherchait à se trainer vers elle. La cause était entendue et M. le maire dut se retirer, sans les honneurs de la guerre. RP PPP PSP PRPRPPIPPRPIS NET ES Fauvette à tête noire. Représenté grandeur naturelle. Le groupe des Fauvettes terrestres est nombreux, et se com- pose d'artistes de premier ordre, tel que la Fauvette des jar- dins; mais la Fauvette à tête noire les surpasse toutes, par Re clat et le velouté de sa voix, et la cadence harmonieuse de ses mélodies. Elle nous en fait j juge dès son arrivée, qui est très précoce, et qui a lieu souvent dès la fin de mars. Elle n’a qu'un défaut, si c’en est un, celui d’être commune, et de se montrer un peu partout, tout en préférant les jardins ombreux où elle trouve le mieux réunies toutes les conditions de son existence. Elle se nourrit comme ses congénères, ét détruit par conséquent beaucoup de larves. Elle est aussi baccivore, et a un faible marqué pour les petiles groseiiles bien müres. Après tout n'est-il pas juste que nous payions un léger salaire à cet hote aimable qui nous débarrasse de la vermine, en rem- plissant nos jardins de ses suaves chansons. Cet oiseau s’attache au lieu qui l’a vu naître, et y revient fidèlement chaque année. Un couple s'était installé en 1889 à quelques mètres de mon salon et avait construit son nid dans une cépée de laurier de cuisine en caisse, et malgré le mau- vais vouloir d’un chat dont nous avions réussi à les préserver, avait amené à bien sa petite couvée. L'année suivante notre couple revint, mais, se rappelant les dangers courus, installa son berceau à quelques mètres plus loin, mais cette fois contre un mur dans un lierre, où il était à l’abri du félin. C'était bien les mêmes qui revinrent plusieurs fois de suite, car ils avaient les mêmes habitudes, la même confiance, et les mêmes perchoirs. Le nid est composé de tiges plus ou moins sèches de graminées entrelacées, et garni de quelques crins à l’intérieur. Les œufs, au nombre de quatre ou cinq, varient à l'infini, comme ceux du Pipi des buissons. Cette Fauvette ne fait qu’une ponte, et nous quitte fin d’août ou commencement de septembre. Corriger sur la planche utricapilla en atricapilla, — JdY — Utile. — Migrateur. Fauvette à tête noire. Sylvia utricapilla. Famille des TuRDIDÉS. que Utile. — Migrateur. Rousserole effarvatte. Tiri bara, Fuuvette d'eau. Calamoherpe arundinacea. Famille des TURDIDÉS. Rousserole effarvatte. Représenté grandeur naturelle. Cette petite Fauvette aquatique est très commune dans les grands massifs de roseaux qui bordent les cours d’eau et les étangs, où elle arrive fin avril ou commencement mai, et s’y nourrit exclusivement de larves et d'insectes aquatiques. : Son chant assez fort ne manque pas d’un certain agrément, et son cri perçant peut se traduire : dirt tiri, bara bara, d’où son nom vulgaire. Son nid est une petite merveille; elle le tisse avec des fibres végétales plates et élastiques, le lie à trois ou quatre roseaux qu’elle rapproche, et qui le supportent souvent à une hauteur assez grande au-dessus de l’eau. L'intérieur est garni de fleurs de roseaux, parfois du coton fourni par la massette à larges feuilles, et qui en font une couche moelleuse et charmante. Quelquefois aussi, mais plus exceptionnellement, l’'Effarvatte place son berceau sur un saule ou un arbuste au bord des eaux; j'en ai vu un construit immédiatement au-des- sous d'un nid de Héron cendré, et malgré les déjections et les débris de toute sorte qui tombaient tout autour d’eux, nos jeunes Effarvattes, protégées par le nid du Héron, purent s’élever sans encombre. Cet oiseau pond quatre œufs, rarement plus, ne fait qu’une couvée, et nous quitte dès la fin d'août. Lorsque j'allai au Con- grès Ornithologique de Budapest, en mai 1891, je fis diverses excursions, notamment au lac de Valencze où j’étudiai la nidi- fication de plusieurs Fauvettes aquatiques rares, en particu- lier de la Mélanopogon, ce qui me permit de constater que, lorsque ces petits êtres disposent des mêmes matériaux, leur instinct leur enseigne à les employer de même et que, lors- qu'ils opèrent différemment, c'est qu'ils y sont forcés par le manque des mêmes matières premières. re Pouillot fitis. Représenté grandeur naturelle. Les Pouillots constituent une petite famille très naturelle et bien homogène, que certains naturalistes confondent sou- vent avec de petits oiseaux portant la même robe comme les Hypolaïs, qui en différent cependant par des caractères essen- tiels. Ils ont oublié le vieux précepte : nimium ne crede colorti. En effet, s'ils avaient examiné le bec mignon des Pouillots, qui a beaucoup d’affinité avec celui des oiseaux muscivores, tels que les Roitelets, ils auraient bien vite compris que les Hypo- laïs, au bec large et aplati, sont des becs fins aquatiques, qui ne peuvent être rangés dans le même groupe. Le Pouillot fitis est le plus commun de cette petite famille; il nous arrive dès la fin de mars, se cantonne aussilôt dans les bois en côte, surtout dans les forêts de hêtre. C’est au sommet des grands arbres qu'il nous fait entendre, dès son arrivée, son chant mélodieusement aérien, et c’est au pied de ces mêmes arbres qu'il établit son nid, dès les premiers jours de mai, il le pose à terre, dans un petit creux du sol, le dissimule à merveille, lui donne la forme d’une boule, avec de la mousse, des feuilles et des herbes sèches. Il en garnit l’intérieur avec une abondante couche de plumes qui en ferment presque l'entrée. Il y dépose six ou sept œufs blancs, à taches parfois assez grandes d’un rouge de brique, et ne fait qu’une seule couvée. Après les nichées, cet oiseau vit en petites familles, et émigre à la fin de septembre. Tous les Pouillots construi- sent leur nid de même, et ne diffèrent que sous le rapport du cantonnement; le siffleur, par exemple, se cantonne de pré- férence dans les forêts en plaine et même humides. Ut Utile. — Migrateur. Pouillot fitis. Chantre. Phyllopneuste trochilus. Famille des PHYLLOPNEUSTIDÉS. RO fie Utile. — Sédentaire. Troglodyte mignon. Peiil bœuf. Troglodytes parvulus. Famille des TROGLODITIDÉS. M yiie Troglodyte mignon. Représenté grandeur naturelle. Cet intéressant petit oiseau est assez répandu dans les régions moyennes de la France, de la Belgique et de la Suisse. I habite un peu partout où il y a des arbres; dans les jardins, dans les bois, et surtout au voisinage des petits ruisseaux qu'il semble aimer d’une facon toute particulière. C’est, sans contredit, le plus aimable et le plus utile de nos oiseaux séden- taires. Il faut le voir, gai, actif, la queue relevée presque verti- calement, recherchant partout les petits mollusques, les crustacés, les insectes, sans oublier leurs larves et leurs œufs, et ne s’arrêtant, par moments, que pour répéter sa retentis- sante et mélodieuse chanson. Si la neige couvre la terre, si le froid est rigoureux, notre ami ne paraît pas du tout en souffrir, mais il se rapproche de nos habitations, les visite familièrement, de la cave au gre- nier, et sait y trouver toutes les bestioles nécessaires à son existence. Il est frileux pourtant, et quand l’hiver devient trop rude, comme en 1895-96, notre petit malin, ainsi que je l'ai constaté, se réunit à trois ou quatre camarades pour passer chaudement la nuit dans un vieux nid d’'Hirondelle. Ïl fait son nid en mousse sous les ponts, dans les baraques de charbonniers, sous les tertres, contre le pied des arbres moussus, parfois encore sous une grosse branche de sapin, dont il réunit les rameaux flottants, pour le mieux cacher. Il le fait en boule avec ouverture sur le côté, et le feutre de plumes à l’intérieur. C'est au commencement de mai, quel- quefois même en avril, qu’il y dépose de sept à douze œufs blancs, semés de petites taches d’un rouge pâle. Mésenge charbonnière. Représenté grandeur naturelle. Le genre Mésange contient un grand nombre d'espèces qui diffèrent sensiblement par le plumage, mais qui, au contraire, se ressemblent beaucoup, par les mœurs et le régime. La Char- bonnière est la plus commune de toutes; et on la trouve par- tout où il y a des arbres, parcs, jardins et forêts. C'est un oiseau très actif, toujours en éveil, parfois un peu acariâtre, ce qui ne l’empêche pas d’aimer et de rechercher la société de ses semblables, surtout en hiver. Il chante. si l’on veut, mais son chant est, comme son caractère, loin d’être doux. Il res- semble dans une certaine mesure au grincement de la scie qu'on lime, pour lui donner de la voie; aussi, j'aime autant son cri d'appel, psit, psit, qui ressemble à celui du Pinson. La Charbonnière mange à peu près tous les insectes, et une foule de petites baies sans valeur. C’est ainsi qu'elle vit, en - hiver, en mangeant des müres desséchées, des fruits du rosier, de la viorne, du fusain et autres, qui abondent dans les bois; mais elle aime surtout la graine du chanvre et la noix à coque tendre, connue pour ce motif sous le nom de noix de Mésange. Il est facile de l’apprivoiser en hiver, ainsi que j'en ai fait l'expérience en posant des noix cassées sur l’appui d’une fenêtre, et c’est ainsi que j’ai pu, en agissant avec patience, graduellement et sans mouvement brusque, la faire venir, aussitôt la fenêtre ouverte, me prendre dans la main la cuisse de noix convoitée. Elle fait son nid de mousse au commence- ment d'avril, soit dans un trou d'arbre ou de mur, soit dans une cavité plus grande, telle qu’une embrasure de fenêtre, sachant très bien l’approprier au lieu qu’elle a choisi. Sa ponte est de dix à dix-huit œufs blancs, à petites taches de couleur de rouille, et, grâce à son activité, cette Mésange vient à bout d'élever sa nombreuse famille. os Utile. — Sédentaire. Mésange charbonnière. Grosse Mésange. Parus major. Famille des Paripés. CAE Utile. — Migrateur. Engoulevent d'Europe. Crapaud-volant. Caprimulgus Europeus. Famille des CAPRIMULGIDÉS. Re EE Engoulevent d'Europe. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Cette famille est naturelle et bien caractérisée, quoique les oiseaux qui la composent aient de grandes affinités avec deux familles très éloignées. Ils ont en effet le bec petit, très lar- gement fendu, la patte courte, et l’os de la poitrine (ou ster- . num) allongé qui les rapprochent des Martinets, tandis que leur robe à plumes amples, larges et soyeuses, les rapproche au contraire des Strigidés dont ils ont les mœurs nocturnes. Les Engoulevents sont surtout exotiques; deux espèces seu- lement visitent l'Europe et la France. L’Engoulevent à collier _ne se rencontre que très rarement dans les régions méditer- ranéennes; l’'Engoulevent d'Europe au contraire est répandu partout, mais toujours en nombre fort restreint. Il nous arrive à la fin d'avril où au commencement de mai, et se cantonne, dès son arrivée, dans les taillis ou sur les sols chauds couverts de bruyères ou de‘broussailles. Cet oiseau passe ses journées accroupi à terre ou, s’il se perche, ce qui est rare, il se place comme la Gélinotte dans le sens longitudinal dela branche. Il se nourrit de phalènes, de bombyx et insectes de même genre qu'il chasse, soir et matin, au moment du crépuscule ou pendant la nuit, quand il est éclairé par la lune. [Il vole sans bruit, le bec ouvert, en sorte qu’il produit un bruissement sourd, par suite de l'introduction de l’air dans sa bouche. Il niche à terre, sur les feuilles sèches, sans aucune préparation, et pond deux œufs très intéressants; puis nous quitte fin août. stone pesesbenmessst Autge 7e A Î Martinet noir. Représenté presque grandeur natureile. Le Martinet arrive toujours du 95 avril au 5 mai; il est tort commun, et se cantonne, en arrivant, autour des édifices éle- vés, dans lesquels il adopte un trou ou une crevasse qui lui sert à la fois de reposoir et de lieu de nidification. La longueur de ses ailes et la brièveté de ses pattes ne lui permettent pas de se poser à terre; et tout ce qu'il peut faire, c’est de rester suspendu contre un mur ou un rocher, grâce à ses ongles courts et acérés. Ces oiseaux comptent parmi nos plus fins voiliers; et quand ils se pourchassent au moment des amours en poussant des cris aigus, leur vol est si rapide, que c’est à peine si l'œil peut les suivre. Ils aiment de boire, mais comme ils ne peu- vent se poser, ils ont l’habitude, ainsi que les Hirondelles, de satisfaire ce besoin en volant et en rasant l’onde, le bec ou- vert et sans s'arrêter. Quand les insectes, moucherons et autres du même genre dont ils font exclusivement leur nour- riture sont près de terre, ce qui arrive par les temps de pluie, ils les chassent en se rapprochant du sol qu’ils effleu- rent. Aussi il leur arrive souvent dans leur vol rapide de tou- cher de l’aile un petit bâton ou un objet résistant quelconque, qui arrête le mouvement de l’aile, et alors ils tombent et res- tent à terre sans pouvoir se relever. J’en ai trouvé souvent ainsi, que je prenais à la main, et je n'avais qu’à le laisser tomber pour qu’il reprenne immédiatement son vol, heureux d’avoir eu affaire à un homme compatissant et non à un chat aux aguets, qui en eût fait un délicieux repas. Le Martinet s’accouple et niche dès son arrivée; il fait rare- ment un nid, pond trois ou quatre œufs blancs unicolores et allongés, soit dans le nid d’un Moineau qu'il a chassé de sa demeure, soit sur la pierre nue. J'ai cependant trouvé une fois un nid plat fait de paille agglutinée avec sa salive. Vers le 15 août, les Martinets disparaissent sans qu’on ait pu cons- tater le moment précis du départ. Re Utile. — Migrateur. Martinet noir. Griffon. Cypselus apus. Famille des CyPsÉLipés. = io ; à Utile. — Migrateur. Hirondelle de cheminée. Hirundo rustica. Famille des HIRUNDINIDÉS. Gi Hirondelle de cheminée. Représenté grandeur naturelle. La gentille messagère du printemps nous arrive de jour, du 25 mars au 10 avril, mais les gros passages sont toujours précédés, trois ou quatre jours à l'avance, de quelques éclai- .reurs isolés. Dès son arrivée, notre Hirondelle s’empresse de visiter son nid de l’année précédente, avec autant d'assurance qu'un citadin quittant la ville vient s'installer dans sa maison de campagne; mais après s'être assuré que tout est en place, elle se pose sur l’un de ses perchoirs favoris, en nous gazouil- lant son affectueuse chanson. Après quelques jours de repos, elle répare son nid ou bien elle en fait un nouveau, dans les larges cheminées de campagne, sous les poutres d’un corri- dor ou d'une écurie, mais toujours dans nos habitations, où elle sait qu’elle est aimée et protégée. Le nid, construit en terre gâchée, est à ciel ouvert, garni intérieurement de plu- mes et de crins. La ponte, qui a lieu à la fin d’avril, est de quatre à six œufs blancs, finement ponctués de rouge brun. Ces fidèles oiseaux ont une sollicitude extrême pour leurs petits, surtout au moment de leur premier vol; ils ne les quittent pas un instant, leur apprennent d’abord à se lancer dans l’espace, puis à capturer eux-mêmes les moucherons dont ils doivent se nourrir; mais dès qu'ils peuvent se suffire, ils les chassent sans pitié et recommencent une seconde cou- vée. Les jeunes, livrés à eux-mêmes, se rassemblent en grande troupe sur les lieux de chasse, les rivières, les étangs en particalier, et prennent l’habitude d’y vivre et d’y coucher en commun. L'Hirondelle de cheminée nous quitte dans la seconde moitié de septembre, mais il n’est pas rare de voir encore quelques retardataires dans le milieu d'octobre. Gobe-mouche à collier. Représenté presque grandeur nalurelle. Le Gobe-mouche à collier, ou de Lorraine, est un de nos oiseaux les plus intéressants. Il arrive de nuit, comme son congénère, du 14 au 30 avril, pour se reproduire, et repart à la fin d'août ou au commencement de septembre. Dès son arri- vée, il se cantonne dans les grandes forêts en plaine, au voi- sinage des eaux, surtout des étangs, où il sait faire une ample moisson de moucherons, dont il se nourrit exclusivement. C’est un oiseau jaloux, qui ne souffre pas de concurrent dans son voisinage immédiat, ce qui ne l'empêche pas d’être commun, dans les conditions que nous avons indiquées. IL est avare de son chant, qui n’est d’ailleurs qu’un gazouille- ment insignifiant, mais, en revanche, il répète à satiété son cri d'appel qui est irès aigu et très caractéristique. Il fait par- fois son nid dans les trous d’arbres, mais c'est généralement dans les cavités laissées par les branches cassées qu’il aime à l’établir, de préférence sur les chênes et à grande hauteur. Les pontes commencent du 10 au 15 mai, et sont terminées dans les premiers jours de juin; elles se composent de quatre ou cinq œufs, très rarement de six; ils sont régulièrement ovalaires, brillants et d’un superbe bleu tendre, sans tache. J'en ai cependant trouvé une couvée dont les œufs portaient quelques très petites taches rouges, comme pour rappeler leur congénérité avec le Gobe-mouche gris. Une autre fois, le 6 juin 1887, j'ai découvert deux nids superposés; celui de dessus contenait quatre œufs frais; celui de dessous cinq œufs, frais aussi, mais à moitié desséchés, que j'ai pu ramol- lir et vider. À la sortie du nid, les jeunes ont la livrée zébrée des jeunes Rubiettes, mais le collier blanc est déjà formé et bien apparent. Au commencement d’août, jeunes et vieux entrent en mue, revêtent la livrée grise d'hiver et nous quit- tent jusqu’au printemps suivant. ty ie Utile. — Migrateur. Gobe-mouche à collier. Pinson blanc. Muscicapa collaris. Famille des Muscicapinés. LE EEE Nuisible. — Migrateur. Tourterelle. Turtur auritus. Famille des COLOMBIDÉS. A Q PIGEONS. Tourterelle. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. - Les Pigeons ont des mœurs toutes parliculières, que l’on peut résumer en quelques mots : ils sont essentiellement mo- nogames, pondent invariablement deux œufs blancs unico- lores, que le mâle et la femelle couvent alternativement, péirissent dans leur gosier la nourriture que les petits vien nent y prendre eux-mêmes, boivent à heure fixe et enfin pro- - duisent par l’air accumulé dans leur gorge un bruit particulier connu sous le nom de roucoulement. Les Tourterelles nous arrivent de jour, en grosses bandes, pour se reproduire dans notre pays, et nous quittent en septembre. Elles sont commu- nes, se cantonnent dans les grands bois, et y construisent à petite hauteur, soit sur les arbres, soit sur les brins ample- ment ramifiés, leur nid fait uniquement de brindilles entre- lacées. Il est si mince et si peu garni que, très souvent, on aperçoit les œufs au travers, en l’examinant en dessous. Les Tourterelles sont essentiellement granivores et préfè- rent de beaucoup les vesces et petites graines, comme la na- vette. Cette préférence est souvent cause de leur perte à l’ou- verture de la chasse : en effet, lorsqu'elles sont posées à terre dans un champ de navette, elles ne peuvent voir venir le chasseur qui les surprend, les fait partir à ses pieds, et peut les tirer à son aise. Ces oiseaux adoptent des fontaines ou flaques d’eau où ils viennent chaque jour boire à la même heure; et, là encore, malgré leur méfiance habituelle, ils se laissent surprendre par le tireur embusqué à portée conve- nable. Peu Tee GALLINACÉS. .® Gélinotte. | | Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Les Tétras sont les plus beaux oiseaux de chasse de nos montagnes boisées, comme les Outardes sont les plus intéres- sants des plaines arides. Les uns et les autres excitent au plus haut degré la convoitise des vrais chasseurs. La Géli- notte, bien que le plus modeste des Tétras, a sur eux l’avan- tage d’être relativement commune et de se tenir à une altitude moins élevée. On la trouve encore dans les grands bois mon- tagneux de bien des bois de la France, de la Suisse et de la Belgique. | Le coq de cette belle espèce se distingue de la femelle, à première vue, par la belle tache noire qu’il porte au-dessous du bec. Ces oiseaux vivent de baies de toute sorte, du fruit de myrtile dont ils sont très friands, de graines forestières, et, en hiver, de bourgeons de coudrier, de bouleau et de coni- fères. La femelle pond depuis dix jusqu’à quinze œufs de couleur feuille morte, piquetés de très petites taches noires. Le nid fait sans art, mais bien rembourré de feuilles, de mousse et d'herbes sèches, est placé à terre et adroitement caché sous les buissons ou sous des bruyères. La femelle est une couveuse si obstinée qu’elle ne se décide à abandonner ses œufs qu’à la dernière extrémité ; aussi devient-elle souvent la proie d’un braconnier à deux ou à quatre pieds. La Gélinotte a aussi le tort de donner facilement dans les pièges, comme les trébuchets, tendus à son intention. Ce que je viens de dire explique pourquoi ce bel oiseau devient rare sur certains points mal gardés, tandis que sur d’autres, comme dans les Vosges, il a pu dans ces dernières années étendre son aire de dispersion. J’ajouterai qu’en raison de son mode de nour- riture, en automne la Gélinotte constitue un gibier de premier ordre, tandis qu’au printemps sa chair contracte souvent un goût résineux qui n’a rien d’agréable. ss de nn ns Joue Indifférent. — Sédentaire. Gélinotte. Tetrax Conasia. Famille des TÉTRAONIDÉS. Indifférent. — Sédentaire. Perdrix grise. Perdix cinerea. Famille des TÉTRAONIDÉS. En | es Perdrix grise. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. La Perdrix, connue de tout le monde, n'intéresse pas moins le chasseur que le naturaliste. C’est un oiseau de plaine, qui est commun là où il est un peu protégé, mais qui diminue dans les régions où il est abandonné à ses propres forces. Quand on sait la chasse incessante qui lui est faite pendant les cinq mois de chasse légale, qu'on connaît la destruction opérée ensuite par le collet ou le traineau des braconniers, et en tenant compte des couvées perdues par la faux de l’ou- vrier, on se demande comment l’espèce n’est pas encore dé- truite. Il est vrai que la Perdrix, tendre mère, ainsi que nous l’a rappelé le grand fabuliste, fait une ponte de quinze à vingt œufs, élève ses petits avec une merveilleuse sollicitude, en sorte qu’elle récupère ces pertes par son heureuse fécondité. La Perdrix grise ne perche pas; c’est donc à terre qu’elle établit et cache son nid. Les petits vivent d'insectes comme leurs parents et particulièrement d'œufs de fourmis, qui pa- raissent indispensables dans les premiers temps de leur exis- tence; et ce n’est que lorsqu'ils sont un peu plus grands qu’ils commencent à y ajouter des graines ainsi que le font les adultes. Cette espèce a deux races, l’une qui ne diffère que par une taille plus petite et qui voyage en troupes, est connue sous le nom de Perdrix de passage; la seconde, qui n’est à vrai dire qu'une simple variété et dont la robe est d’un brun chocolat, est nommée Perdrix de montagne. J'ai dit que la Perdrix est excellente mère; et lorsqu'elle sent que ses petits vont éclore, elle couve avec une persévé- rance telle qu’on pourrait la prendre à la main. Cette année, à la fenaison chez moi, on avait laissé une touffe d'herbe dans laquelle se trouvait un nid; l'ouvrier qui menait la râteleuse et qui ne connaissait pas la présence de ce nid, passe dessus avec sa machine et jette au loin la pauvre couveuse. Peu de temps après, mon fermier, venant surveiller l'ouvrage, fut désolé de l’accident et alla revoir le nid. On juge de son éton- nement quand il retrouva la fidèle couveuse installée sur ses œufs. Sa constance fut récompensée; le lendemain les petits étaient éclos et elle éleva, sans encombre, ses dix-huit enfants. Lee t OA Caïlle commune. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. … La Caille a le régime et la plupart des habitudes de la Per- drix, dont elle diffère par son goût pour les longs voyages. Elle était autrefois très commune, dans les plaines, surtout calcaires, des régions moyennes, mais elle diminue beaucoup, depuis quelques années ; elle passe dans notre pays, fin avril, y laisse bon nombre de reproducteurs, et repasse de la fin d'août à la mi-septembre. C’est habituellement vers le milieu de mai que le mâle fait entendre son chant, dont il estassez avare. Le nid, bien caché à terre et mieux construit que celui de la Perdrix, contient ordinairement huit à douze œufs, très épais de cal- caire. Cet oiseau est un des migrateurs qui semblent obéir avec le plus d’acharnement à l'instinct de déplacement qui le pousse, malgré la faiblesse relative de ses ailes, à entreprendre pério- diquement de si longs voyages. On sait en quelle énorme quan- tité les Caiïlles arrivent à la pointe de l’Italie et dans les îles du Levant; en sorte que les habitants de ces régions en font d'énormes captures. Autrefois, le mal était moins grand, parce que l’on n'avait pas trouvé encore les procédés actuels d’expor- tation. Aujourd’hui, il n’en est plus ainsi, et c’est dans de pe- tites cages qu'on les envoie vivantes, en France, en Angleterre, et ailleurs. J’ai vu un wagon qui en portait dix mille, et ce n’est là qu’un chiffre moyen. La cause, on la connaït, c'est la gourmandise humaine, car la Caille prend très facilement la graisse, et constitue, dans ces conditions, un gibier exquis. Mais on comprend pourquoi cet oiseau devient si rare, et com- bien il est temps d’enrayer cette destruction organisée, qui peut dans un temps relativement court amener l'extinction de l'espèce, au grand désespoir des chasseurs auxquels il a donné tant d’agréables distractions. nn ee Indifférent. — Migrateur. Caille commune. Coturnix communis. Famille des TÉTRAONIDÉS. LR D NET Utile. — Migrateur. Pluvier à collier. Alouetle de mer, Gravelot. Charadrius hiaticula. Famille des CHARADRIILÉS. ÉCHASSIERS. Pluvier à collier. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Le Pluvier à collier fait partie d’un petit groupe d'oiseaux . qui ont été séparés des vrais Pluviers par certains auteurs, qui en ont fait le genre Gravelot. Cet oiseau voyage en bandes, souvent mélangées à de petits Échassiers d'espèces différentes. Il suit les côtes de l'Océan, s’arrêtant de plage en plage, depuis l’ile aux Oiseaux, d’ Arca- _chon, jusqu'à la baie de Somme et au delà, selon que son voyage est plus ou moins favorisé par le temps. C’est habi- tuellement en avril qu’il touche à la côte de France; quil fasse peu de vent ou qu'il soit faible, venant de l'Est et surtout de l’Ouest, alors nos oiseaux ne s'arrêtent pas, et se rendent immédiatement dans le Nord pour s’y livrer à l’acte de la re- production. Mais au contraire, si le temps devient mauvais, si le vent souffle avec force du plein Nord ou du plein Midi, ces oiseaux s’abattent sur une des plages que j'ai citées et s’y ean- tonnent jusqu'au retour d’un temps favorable à leur voyage. Ils vivent d'insectes marins, de petits coquillages, et parti- culièrement d’un petit crustacé très commun sur nos côtes et vulgairement connu sous le nom de puce de mer. Ils sont habi- tuellement peu méfiants, et, s’occupant de la recherche de leurs aliments, se laissent facilement approcher à portée du fusil dans les pays où on les chasse peu. Mais dans les régions où ils sont pourchassés de tous côtés, comme à la baie de la Somme, ils deviennent extrêmement fuyards et fort difficiles à joindre. (Voir planche 72 la figure de l’œuf.) Le petit Pluvier à collier ne diffère du grand que par sa taille, mais il est fluviatile et se reproduit assez communément sur les grèves qui bordent les grands cours d’eau de notre pays. Il y est connu sous le nom vulgaire de Roule-caillou. Vanneau huppé. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. C’est d'habitude à la fin de mars que le Vanneau nousarrive, en bandes plus ou moins nombreuses qui se posent dans les . prés humides et sur le bord des étangs ou des cours d'eau. Beaucoup, après avoir traversé notre pays, se rendent plus au Nord pour y nicher, et particulièrement en Hollande, où ils se reproduisent en très grand nombre. Leurs œufs constituent un mets très délicat fort recherché des gourmets; ils sont en. Hollande l’objet d’un commerce assez étendu. Mais les Ho!lan- dais sont gens pratiques ; ils veulent bien user, mais non pas abuser : on n’enlève donc que la première couvée, qui est bientôt reconstituée, on ne touche pas à la seconde, en sorte que les Vanneaux ne paraissent pas diminuer. Cet oiseau est assez méfiant, ne se laisse guère approcher et a un petit cri chevrotant ayant quelque analogie avec celui du jeune chevreau. En France, le Vanneau se reproduit sur bien des points et sans cesser de vivre en colonie, quand il n’est pas dérangé, comme aux dunes de Saint-Quentin (Somme), où il niche en grand nombre. Les nids, très rapprochés les uns des autres, parfois à se toucher, sont faits grossièrement, plus ou moins cachés au milieu des ajoncs et des plantes sauvages qui crois- sent dans ces dunes. Les œufs, dont nous figurons un type à la planche 72, sont presque invariablement au nombre de trois. La nourriture de ces oiseaux consiste exclusivement en insectes et vers aquatiques, qu'ils recherchent aussi bien dans les terrains saumâtres que sur le bord des eaux douces. Enfin ils séjournent assez longtemps dans notre pays, qu'ils ne quit- tent qu’à la fin d'octobre et même après la Toussaint. Utile. — Migrateur. Vanneau huppé. Vanellus cristatus. Famille des CHARADRIIDÉS, Pr Indifférent. — Sédentaire. { 5 Huitrier pie. Pie de mer. Haematopus ostralegus. Famille des ScoLOPACIDÉS. Huitrier pie. Représenté à 1/4 de grandeur naturelle. Ces oiseaux vivent en colonie et sont assez répandus sur toutes les côtes maritimes de France, particulièrement sur celles de Bretagne et de Normandie. Ils suivent le flux et le _reflux, qui règlent pour ainsi dire les heures de leurs repas - quotidiens. Celui-ci consiste en étoiles de mer, en crustacés, en vers et en mollusques, surtout bivalves, que la mer couvre et découvre à chaque marée. Quand elle est haute, on voit nos oiseaux réunis en troupe, posés au haut des dunes ou des ro- chers, attendre patiemment que la mer se retire, pour se livrer de nouveau à la recherche de leur nourriture. Sans être très farouche, la Pie de mer ne se laisse pas ap- procher faciiement à portée ; lorsqu'elle est inquiète ou qu’elle appelle ses compagnes, elle pousse un cri sifflant, qui résonne au loin. Elle niche de préférence au sommet des îlots inhabi- tés, dans une petite cavité, près des chardons et plantes ma- rines sauvages, qui y croissent cà et là. La ponte est de trois œufs, d’un ocre un peu chaud de ton, et piquetés de noir. J'ai souvent trouvé de ces nids sur des îlots, à l'embouchure de la Vilaine, et j'ai remarqué que les propriétaires étaient toujours adultes, c’est-à-dire âgés de deux ans. Les sujets d’un an, faci- lement reconnaissabies à leur collier blanc, ne peuvent être confondus avec les adultes, qui n’ont plus cette marque dis- tinctive, ne doivent pas se reproduire à cet âge, car je n'ai jamais trouvé leur nid. Si mon observation est fondée, la Pie de mer ne se reproduirait donc pas avant l'âge de deux ans accomplis. ip Outarde canepetière. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Nous n'avons en France que deux espèces d'Outardes, la barbue et la canepetière, si on ne tient pas compte de ia hou bara, qui n’y a été rencontrée que très accidentellement. La grande Outarde, ou barbue, qui vivait autrefois sédentaire dans les plaines arides de la Champagne, y est devenue très rare. L'Outarde canepetière, au contraire, fort rare il y a cinquante ou soixante ans dans les mêmes plaines, n’a cessé de s’y mul- tiplier depuis cette époque; en sorte qu'aujourd'hui elle y est devenue relativement commune. C’est ainsi qu’actuellement, et au jour de l'ouverture, on peut trouver facilement trente ou quarante sujets de cette espèce, sur le marché de Châlons-sur- Marne. La Canepetière, qui est sédentaire dans les plaines de l’Al- gérie, arrive en Champagne en petites troupes, à la fin de mars, pour s’y reproduire, et repart fin septembre. C’est un oiseau vif, alerte, méfiant à l’excès, très facile à reconnaître quand on le fait lever, car au vol il paraït avoir les ailes entiè- rement blanches. Il vit d'insectes, notamment d’orthoptères, de graines et de feuilles de végétaux, comme la navette et le colza. La Canepetière est polygame, la femelle fait son nid à terre, souvent dans les prairies artificielles, et pond trois ou quatre œufs, rarement cinq, passant du vert bleuâtre au vert brenzé, très brillants et marbrés de brun. La Canepetière est un excellent gibier, très apprécié des chasseurs, mais fort difficile à atteindre, car elle est extrêmement farouche. C’est “en 1845 que j'ai tué ma première près d'Ecury (Marne), époque où elle était encore inconnue. Le garde m'avait signalé des oiseaux extraordinaires dans un terrain fossoyé de cinquante hectares, et destiné à être boisé. Ce fut en rampant dans un des fossés que je parvins à les approcher, et à faire ce rare et joli coup de fusil. rh roses Indifférent. — Migrateur. Outarde canepetière. Poule de Carthage. Otis tetrax. Famille des Oripés. AMAR Indifférent. — Migrateur. Courlis cendré. Corbigeau. Numenius arquata. Famille des SCOLOPACIDÉS. Re de Courlis cendré. Représenté à 1/4 de grandeur naturelle. Le Courlis cendré, ou Grand Courlis, stationne assez long- temps en France, lors de son double passage, qui a lieu en mars-avril et en septembre-octobre; ce n’est qu'exceptionnel- lement qu'il y niche, et préfère pour se reproduire se porter plus au Nord. Cet oiseau suit les mouvements de la marée comme l’Huitrier pie, et lorsque la mer est basse, on le voit sur les bancs de vase, occupé à chercher les petits crustacés et mollusques, surtout les vers, dont il est très friand. Pour la satisfaction de ce goût, la nature lui a donné, comme aux autres Scolopacidés, un bec mou à son extrémité, et pourvu d’un tact qui lui permet de reconnaître au toucher les petits ver- misseaux dont il fait sa nourriture. Son cri se compose de deux syllabes : cô-i, la première étant sifflée plus haut que la seconde. Bien que très méfiant, et ne _se laissant jamais approcher, comme il vient bien à l’appeau, il suffit de se cacher avec soin dans une fente de rocher ou de falaise, pour le faire venir, en l'appelant, à portée du chasseur; aussi, sur nos côtes, bon nombre de personnes s’amusent à pratiquer ce petit sport. Je dois dire cependant que les Courlis de nos côtes maritimes ont un goût très prononcé de marée qui ne plait pas à tout le monde, tandis qu’il en est tout diffé- remment de ceux, beaucoup plus rares, qui visitent nos rivières ou nos lacs d'eau douce et qui constituent alors un manger délicat. Le bec de cette espèce s’allonge en vieillissant, et je possède un sujet que j'ai tué en Normandie, dont le bec n’a pas moins de 17 centimètres de longueur. Bécasse ordinaire. Représenté à 1]3 de grandeur naturelle. MM. les chasseurs, présentez les armes; voici le roi des oi- seaux gibier : la Bécasse. Tout est fin et délicat dans cet oiseau, ainsi que je vais le prouver : pose, robe, régime, habitudes et mœurs. La Bécasse arrive chaque année en France, vers le milieu de la lune de mars, y laisse de nombreux couples, et se remet en voyage de la fin d'octobre à la fin de novembre. On sait que de jour elle habite les bois, et qu'au crépuscule elle se rend dans les parlies humides des plaines, où elle sait faire une ample moisson de ses vermisseaux favoris. Son bec possède un tact si parfait qu’elle sait au moindre contact dé- terminer l’espèce qu’elle recherche, tout aussi bien qu'un natu- raliste, armé de sa loupe et de son scalpel. Très soigneuse de sa personne, elle prend fréquemment des bains à l’abreuvoir qu’elle a choisi et qu'elle visite journelle- ment. Très habile à se défendre lorsqu'un chien d'arrêt suit sa coulée, elle a soin de la recouper en la piétinant, et lorsqu'elle se décide à prendre le vol, il est rare qu’elle ne mette une cépée entre elle et le chasseur, qui ne peut la tuer, ou la manque. Lorsqu'ils entrent en amour à la fin de mars, ces oiseaux se poursuivent à la chute du jour, en pipant, et en faisant enten- dre un bruit spécial, la croule, bien connue des chasseurs, qui vont les attendre à l’affüt appelé passe. Il est regrettable que la fermeture de cette chasse soittrop tardive, car, dès la fin de mars, cet oiseau fait à terre son nid de feuilles sous les taillis épais. La ponte, presque toujours de quatre œufs, en forme de poire, d’un jaune terreux, tachés de gris et de brun, a lieu dans les derniers jours de mars ou dans le commencement d'avril. L’incubation dure vingt-trois à vingt-quatre jours, et les jeunes poussins, dont la robe est charmante, courent dans la forêt quelques jours après leur naissance. Un œuf a été figuré à la planche 72. DU DT un Utile. — Migrateur. Bécasse ordinaire. Scolopax rusticola. Famille des ScoLOPACIDÉS. VEPO E Utile. — Migrateur. Chevalier gambette. Pied-rouge. Totanus calidris. Famille des SCOLOPACIDÉS. RP ee Chevalier gambette. Représenté à 1/2 de grandeur naturelle. Les Bécasseaux et les Chevaliers, qui appartiennent encore à la famille des Bécasses, comprennent un assez grand nombre d'espèces migratrices, qui presque toutes vont se reproduire dans le nord de l'Europe. Les Bécasseaux, plus bas sur pattes, sont essentiellement marins, et ne s’écartent que rarement des plages maritimes. Les Chevaliers, beaucoup plus élevés de taille, au contraire, fréquentent aussi bien les eaux douces que les eaux saumâtres. Le Chevalier gambette, qui est caractérisé par ses pieds d’un rouge vif, nous arrive en avril, laisse quel< ques rares couples dans le nord de la France, niche en Hol- lande sur les côtes de la Baltique et revient en septembre pour aller passer l'hiver dans les pays chauds. C'est un oiseau élégant, bien qu’un peu raide sur ses longues jambes, mais il rachète ce défaut par un petit soubresaut qui ne manque pas de grâce, et est commun à toute sa famille; il se laisse aller à ce mouvement quand il est sous l’influence de l'inquiétude ou d’une curiosité qu’il ne peut satisfaire. Un jour que je me trouvais sur la plage de la baie de Somme, dans une fosse, à mer basse, caché sous une toile, le sifflet et le fusil à la main, je ne pus m'empêcher de rire tout seul, sans songer à tirer, en voyant les contorsions curieuses de quelques Pieds- rouges qui s'étaient posés autour de mon appelant empaillé, qu'ils s’étonnaient de ne voir ni remuer ni répondre à leurs agaceries. Ces oiseaux sont en effet très sociables, et viennent très vite à l’appeau, évitant de rester seuls. Ils vivent, comme tous leurs congénères, de vers et d'insectes qu’ils ramassent sur le bord des eaux douces ou saumâtres, odbesstosssssessssss 4e 2e ot Foulque noire. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle - La Foulque est commune en été sur nos étangs, où elle trouve une abondante nourriture. Celle-ci se compose presque exclusivement de graines et de plantes aquatiques qui pous- sent entre deux eaux, et qu’elle saisit en plongeant. Cet oiseau arrive en mars, s'apparie aussitôt, et si la saison se présente bien, la ponte commence dans les premiers jours d'avri. Le nid fait grossièrement est composé de joncs, repose sur l’eau, en général près d’une touffe de roseaux après laquelle il est amarré. Le nombre d’œufs varie beaucoup; car j'ai trouvé des pontes complètes allant depuis six jusqu’à quatorze œuts. Ceux-ci sont épais de calcaire, de couleur ocre pâle et ponc- tués de petites taches noires. Les poussins, mignons, aussi actifs que jolis, ont une robe de duvet noir, avec la tête cou- verte d’un duvet rouge orangé du plus bel effet. La mère, aussi vigilante qu'attentive, a soin de placer quelques jones couchés, qui forment du nid, à la surface de l’eau, un pont qui permet à ses poussins d’y descendre sans faire la culbute. La Foulque a un cri sonore mais doux; elle le fait entendre dès qu’elle est inquiète. La croissance des poussins est lente, et c'est à peine s’ils ont atteint leur taille, quand en octobre sonne l'heure du départ pour une région plus clémente. Dans l'Ouest, les Foulques s’attroupent souvent sur la mer au mo- ment des migrations, elles y sont connues sous le nom de Judelles. Elles se nourrissent alors de mollusques bivalves à coquille tendre, telles que les anomies. C’est d’ailleurs leur nourriture pendant l'hiver qu'elles vont passer sur les lacs salés de la Provence et du Roussillon. PL Te LS — 59 — Indifférent. — Migrateur. Foulque noire. Morelle. Fulica atra. Famille des RaLLipés. — 60 — Utile. — Migrateur. Râle d’eau. Rallus aquaticus. Famille des RarLipés. Dr Râle d’eau. Représenié à 1/2 de grandeur naturelle. Les Râles sont des oiseaux craintifs, qui ne voyagent que de nuit, et qui semblent réserver toute leur activité pour le moment du crépuscule. Leur vol est court et bas, peu sou- tenu; aussi ils préfèrent suivre les cours d’eau au moment de leurs voyages, de facon à pouvoir toujours trouver un abri sûr en se cachant dans les joncs, si un péril les menace. Le Râle d’eau nous arrive ordinairement en mars pour se repro- duire sur nos étangs et nos grands cours d’eau, et repart en octobre. Il n’est pas rare, mais comme il excelle à se cacher, il paraît beaucoup moins commun qu’il ne l’est en effet. Ce n’est guère qu’au moment de la pariade, en mai ou en juin, que le Râle d’eau pousse son cri rauque et bruyant; et c’est d'habitude au milieu des jonchaies les plus épaisses sur le bord ces étangs qu’il établit son nid, si bien caché au milieu des roseaux, qu’il est presque impossible à découvrir; d’au- tant plus que la couveuse ne s'envole jamais directement, mais coule en se faufilant entre les joncs, avant de se mon- trer. Les œufs au nombre de sept, huit, parfois neuf ou dix, sont de forme ovée, allongée, d’un jaune rosé portant de pe- tites taches nombreuses d'un joli rouge. Cet oiseau se nourrit de mollusques, d'insectes et de crus- tacés, et de graines de plantes aquatiques. On doit compren- dre, par ce que je viens de dire, combien sa chasse est diffi- cile. Sachant la faiblesse de son vol, il fait tout pour éviter de se lever quand le chien est sur ses traces. Se glissant entre les joncs et les herbes comme une véritable souris, il multi- plie les marches, les contre-marches et les ruses de toutes sortes, avant de prendre son vol. S'il s’y décide, il retombe immédiatement avant que le chasseur ait le temps de tirer et recommence le même manège. Si donc le chien n’est pas doué d’une patience à toute épreuve, il a grande chance d'échapper au plomb meurtrier. ie ds Héron cendré. Représenté à 1/4 de grandeur naturelle: Le Héron cendré était autrefois très commun en France, comme le prouvent les nombreux bois en plaine qui portent encore le nom de hernière ou héronnière. Cela devait étre au beau temps de la fauconnerie, époque où cet oiseau était sans doute protégé. et alors que le fusil n’était pas encore in- venté. Mais aujourd’hui je ne connais plus en France qu'une seule colonie méritant le nom de héronnière; elle se trouve près d'Écury (Marne). Des auteurs, et notamment M. Lescuyer, en ont écrit l’histoire; j'en parlerai donc très brièvement. Les nids, grossièrement faits de terre gâchée et de brin- dilles, au nombre de cent vingt à cent trente, sont répartis sur une trentaine d’aulnaies de haute futaie, au centre d’une grande propriété d’un seul tenant. Elle appartient au comte de Sainte-Suzanne, qui protège et avec raison cette colonie; qui est pour notre pays une vraie curiosité ornithologique. Les Hérons y arrivent en mars, remettent leurs nids en état, pon- dent au mois d'avril cinq ou six œufs, d’un vert bleu magni- fique. Les petits sont nourris avec des insectes, des larves et de jeunes grenouilles; et cette nourriture ne doit pas faire défaut, car la héronnière est à proximité d’un immense marais, qui peut satisfaire à tous leurs besoins. Quand les petits sont à leur taille, ils partent en famille avec leurs parents, pour se rendre sur les cours d’eau où il passent la saison des gelées. Il y a d’autres Hérons en France, mais qui vivent isolément, et se reproduisent dans les épaisses jonchaies de nos grands étangs. Nous n'avons pas figuré l’œuf de cet oiseau à cause de sa grande taille, mais celui du Héron bihoreau qui a l’avantage d'être plus petit tout en étant semblable de nuance. (Voir planche 72.) ep Indifférent. — Sédentaire et erratique. Héron cendré. Ardea cinerea. Famille des ARDÉIDÉS. CON Indifférent. — Migrateur. Grue cendrée. Grus cinerea. Famille des Gruipés. DRAC Grue cendrée. Représenté à 1/12 de grandeur naturelle. La Grue cendrée passe régulièrement dans nos provinces de l'Est, à la fin de mars et à la fin d'octobre; elle se dirige au printemps, du sud-ouest au nord-est, et, à l'automne, du nord- est au sud-ouest. Elle voyage de jour, par temps calme, en bandes formées en V, l’une des branches étant toujonrs plus longue que l’autre, et l'oiseau qui occupe l’extrémité venant de temps à autre remplacer celui qui est au sommet, chargé de fendre l’air. Ces troupes se composent de dix, quinze, vingt individus; le 31 octobre 1894, j'en ai vu une qui n’en comptait pas moins de cent quatre. Quand ces oiseaux veulent se reposer ou pâturer, ils décrivent, pendant un quart d’heure et plus, une circonférence, pour s'assurer que le terrain est sans danger pour s’y abattre; en général ce repos se fait dans les prés ou dans les champs emblavés de blés. Pendant leur voyage, les Grues poussent de temps à autre un cri de rallie- ment sonore, qui ressemble un peu à celui des Oies. Il y a quelques années, une Grue, blessée d’un coup de feu, vint se cantonner sur les bords d’une vanne, conduisant à un moulin dont j'ai fait une maison forestière. Chaque fois que le garde venait au village, il faisait lever la Grue qui passait sa convalescence en pêchant aux grenouilles; mais comme le garde avait négligé de m’avertir et qu'il n’était point chasseur, la convalescence aurait pu s'achever sans encombre. Mais un beau jour que l'oiseau voulut s'envoler comme d’habitude, il fut arrêté par une clématite sauvage appuyée contre un ar- bre, qui en s’enroulant autour de sa patte le retint captif, ainsi qu'un lacet, jusqu’à l’arrivée du garde, qui put s’en emparer et me l’apporter triomphalement. = 6 — Cigogne blanche. Représenté à 1/10 de grandeur naturelle. Nous n’avons que deux espèces de Cigognes qui nous visi- tent plus ou moins régulièrement. L'une, la Cigogre noire, qui se montre assez rarement en France, est très farouche et recherche les marais ou les étangs situés au milieu des bois, et où elle ne fait qu’un court séjour. l’autre, au con- traire, la Cigogne blanche, se montre très familière dans les lieux où elle va chercher Thospitalité pour se reproduire. À Strasbourg, où elle a été protégée de tout temps, elle revient annuellement retrouver son nid qui lui a été religieusement conservé. Les Cigognes y arrivent chaque année en février, les mâles précédant les femelles d’une dizaine de jours. Les couples qui nichent à Strasbourg peuvent être évalués à une centaine, et c’est en mars qu'ils remettent les anciens nids en état ou qu’ils en font de nouveaux. Ils sont établis au faîte des maisons ou des édifices publics, souvent contre une che- minée, plus souvent encore sur une vieille roue ou sur des planches qui ont été placées, à leur intention, par les propriétaires des maisons. La ponte est de deux ou trois œufs blancs, mais d’un beau vert de mer à l’intérieur. Rien n'est joli comme de voir ces grands oiseaux pleins de confiance, apportant la nourriture à leurs petits, qui la saisis- sent avec empressement. Elle consiste en reptiles, petits mammifères, et surtout en batraciens (grenouilles, etc.). A la suite du bombardement de Strasbourg, les Cigognes sont res- tées quatre ans sans y revenir. Ces oiseaux ont donc gardé un long souvenir de la terrible canonnade de 1870. Quelques couples se reproduisent aussi dans le nord de la France et en Belgique, mais isolément et non en grandes familles, comme dans la capitale de l’Alsace. 60e Indifférent. — Migrateur. Cigogne blanche. Ciconia alba. Famille des CICONIIDÉS. Te Indifférent. — Migrateur. Mouette rieuse. Larus ridibundus. Famille des LaARIDÉS. RENTE pin PALMIPÉDES. Mouette rieuse. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. Les Goëlands et les Mouettes appartiennent au même genre, mais l’habitude s’est établie de réserver le nom de Goëlands aux espèces dont la tête est blanche, en désignant sous le nom de Mouettes, celles qui portent un capuchon noir ou cendré. La Mouette rieuse est une des plus communes, qui se répand au moment des équinoxes dans presque toutes nos régions, soit sur les eaux douces, soit sur les eaux salées. Mais au moment de la pariade, elle niche de préférence dans le Midi et à l'embouchure des grands fleuves, comme le Rhône. C’est un oiseau peu farouche quand on ne l’inquiète pas, et qui vient se livrer aux plaisirs de la pêche, à quelques mètres parfois des pêcheurs qui tirent leurs filets. Voici comment il y procède : il plane doucement la tête baissée en suivant d’un œil attentif les mouvemenis de la lame et ceux des petits poissons qui viennent à sa surface. Dès qu’il en aperçoit un, ses ailes se ferment, et il tombe droit et rapide sur le fretin qu’il manque rarement. Son immersion est si prompte qu’on ne peut dire s’il a disparu sous l'onde en tout ou en partie. Sa proie saisie il se pose sur l’eau pour l’avaler tranquillement, ou il s'enfuit à tire-d’uile si l’une de ses GORPABRES cherche à lui ravir son butin. Ces Mouettes sont très sociables, bien que se taquinant par- fois; elles nichent souvent en grandes troupes. C’est ainsi que dans une excursion que je fis au mois de mai 1891 au lac de Valencze, en Hongrie, je trouvai une colonie de Mouettes rieuses dont les nids étaient placés les uns près des autres, et couvraient littéralement une partie du lac; mes amis et moi, d’un commun accord, nous estimâmes cette colonie à douze ou quinze mille individus. Les nids, faits sans soins, conte- naient deux, le plus souvent trois œufs, si variables de colo- ration qu'on ne peut les décrire utilement. D di Sterne Pierre-Garin. Représenté à 1]2 de grandeur naiurelle. :- Les Sternes ont beaucoup d’analogie avec les Mouettes dont elles diffèrent par un bec plus long et plus droit et par une queue allongée qui leur a valu le nom d’Airondelles de mer. La Pierre-Garin a le régime et certaines habitudes de la Mouette dont je viens de parler; elle voyage beaucoup comme elle au moment des migrations et se montre dans l’intérieur, comme sur les côtes de France, mais ne niche jamais que sur les bords de la mer ou des étangs salés. Ce n’est guère qu’au commencement de juin qu’elle fait sa ponte, presque toujours de trois œufs, rarement de deux. Tantôt elle les place dans un petit creux sur la plage, là où la mer n’arrive jamais, tan- tôt au sommet d'’ilots déserts ou parfois sur un rocher. Dans ce dernier cas, elle fait une sorte de nid, composé de quel- ques herbes sèches. Aux dunes de Saint-Quentin (Somme), elle niche en grande quantité, associée à la Sterne naine. Les jeunes poussins, très chaudement et très joliment couverts d’un épais duvet gris marron et noir, sont très alertes, mais ne quittent pas le nid, où les parents leur apportent la nourriture, avant que toutes leurs plumes soient poussées et leurs ailes parfaite- ment formées. La Pierre-Garin, encore plus sociable que ses congénères, est toujours prête à voler à leur secours quand il leur arrive un accident. Si un chasseur en barque démonte un de ces oiseaux, ses amis arrivent à l’envi, cherchent à la soulever et à passer près d'elle en l'appelant, sans s'occuper du chasseur, qui peut souvent en abattre cinq ou six, avant que le reste de la troupe ait compris le danger. Indifférent. — Migrateur. Sterne Pierre-Garin. Petite mouette. Sterna hirundo. Famille des LARIDÉS. 2 Gp Nuisible. — Migrateur et sédentaire. Canard sauvage. Col-vert. Anas boschas. Famille des ANATIDÉS. FN DS Canard sauvage. Représenté à 1/4 de grandeur naturelle. Le Canard sauvage est très abondant en France et en Bel- gique, au moment de son double passage qui a lieu à la fin de février et de novembre. Tandis que les uns ne font que tra- verser nos régions pour aller nicher plus au Nord, les autres habitent sur nos étangs et nos cours d’eau, qu'ils ne quittent jamais, même en hiver. Je ne m'occuperai que de ces derniers, qui sont tout à fait nôtres. Dès les premiers jours de mars, surtout si le temps est doux, les couples se forment, choisis- sent l'emplacement de leurs nids dans les roseaux des mares ou des étangs. A la fin d'avril, la femelle a terminé sa ponte, de dix à douze œufs, dont l’incubation dure vingt-huit jours, et, dans le commencement de juin, toutes les éclosions sont terminées. La Cane est irès bonne mère, et, lorsqu'elle conduit ses poussins à la chasse aux insectes, dont ils sont très friands, s’il arrive qu'elle soit surprise à terre sur le bord des étangs, elle multiplie ses ruses pour tromper le passant, tout comme la Perdrix du bon La Fontaine. 1l faut la voir alors. voletant, se trainant à peine, comme si elle était gravement blessée, pour donner le change, et entrainer au loin le fauve ou l’indiscret arrêté auprès de ses Canetons. Ceux-ci d’ailleurs, qu’elle a prévenus par un cri d'alarme, se sont tapis sous l’herbe et n’en bougent plus avant que leur mère ne soit venue leur annoncer que tout danger a disparu. Dans le commencement de juillet, les poussins ont acquis toute leur taille, sont connus sous le nom de Æalbrans, ettrès appréciés des chasseurs dans les pays d’étangs. Le Canard sauvage est omnivore, et, quand la glace couvre les étangs, il se réfugie dans les petits ruisseaux d’eau chaude, où il se nourrit de mollusques, d'herbes, et notamment de cresson. A Le ENG T Le Canard Sarcelline. Représenté à 1/3 de grandeur naturelle. La Sarcelline est l’un de nos Canards les plus communs. Elle arrive dans le commencement de mars, sur nos étangs où elle stationne un certaïn temps, puis gagne le nord de l'Europe pour s’y reproduire, et nous revient en septembre pour faire une nouvelle station avant de regagner le Midi, où eile passe l'hiver. Son cri a de l’analogie avec celui du Canard siffleur, mais il est moins fort, bien que très aigu. Quelques rares cou- ples se reproduisent sur nos étangs, comme le Canard sau- vage. Elle est du nombre des Anatidés, dont le mâle, lors de la mue, perd simultanément toutes ses rémiges, ce qui le prive pendant un certain temps de la faculté du vol: pendant cette mue, il évite de se montrer et reste caché dans les roseaux des étangs, alors que la femelle accomplit le devoir de la mater- nité. Pendant ses migrations, la Sarcelline vit en grandes bandes, se montre assez farouche et se laisse difficilement approcher. Il arrive pourtant que, confiante dans l'extrême rapidité de son vol et de ses évolulions, une bande vienne passer à courte portée du chasseur, placé dans une barque; celui-ci peut, comme je l’ai fait quelquefois, abattre quatre ou cinq individus d’un seul coup, mais c’est à la condition de ne pas perdre un instant, et de tirer au jugé. Cet oiseau est omnivore comme tous ses congénères, et se contente aussi bien de nourriture animale que de nourriture végétale. Ainsi j'ai constaté qu’à son arrivée, au printemps, il arrache sous l’eau les jeunes pousses de joncs et de roseaux qu’il décortique en avalant la partie tendre, ainsi que nous le faisons nous-mêmes en mangeant des asperges. Re) de Indifférent. — Migrateur. Canard Sarcelline. Pelile arcanetle. Anas Crecea. Famille des ANaArTIDés. NEO Nuisible. — Migrateur et sédentaire. 4 Grand Harle. Mergus merganser. Famille des ANATIDÉS. =. 109 ee Grand Harle. Représenté à 1/5 de grandeur naturelle. Les Harles diffèrent des Canards par un bec plus étroit, un corps plus svelte et les pieds encore plus en arrière, en sorte qu'ils sont de merveilleux plongeurs. Les mâles ont presque tous une huppe très élégante et un fort beau plumage où le blanc domine, tandis que les femelles, à livrée brune et plus modeste, ne portent jaucun ornement. Le grand Harle habite en été les contrées arctiques de l’Europe, et traverse la France, en avril et en octobre, soit pour y résider quand l'hiver est _ doux, soit pour descendre plus au Sud, quand il devient trop rigoureux. Il niche d'habitude dans le Nord, mais il y en a aussi qui se reproduisent en Suisse, où ils vivent à l’état sédentaire, en particulier sur les lacs de Morat, de Bienne et de Neuchâtel. Cet oiseau niche parfois dans les arbres creux qui avoisinent les lacs, quelquefois même sur le tronc des peupliers qui ont été coupés, et au milieu des branches fraîchement repoussées qui cachent son nid, composé de brindilles et d'herbes sèches. La ponte est de dix à douze œufs d’un blanc ocracé très carac- téristique. La femelle du Harle est très soigneuse deses petits, qu’elle ne quitte pas avant qu'ils ne soient arrivés à leur taille, et leur enseigne l’art de la pêche, qui leur est indispensable, puisqu'ils vivent exclusivement de poissons. Le capitaine Vouga, de qui je tiens des renseignements sur ces oiseaux, m'’assure que jamais ils n’ont niché au lac de Genève, et, à son avis, ce n’est point l'altitude qui était l'obstacle, inais bien les habita- tions et les campagnes qui avoisinent le lac, ainsi que les ba- teaux qui le sillonnent en tous sens, en sorte que les Harles n'auraient pu trouver la tranquillité qui leur était indispensable pour amener à bien leur nombreuse famille, Se RUE Grèbe huppé. Représenté à 1/5 de grandeur nalurellé. Le Grèbe huppé arrive en avril sur les étangs de l’est de ia France. Dès qu'il y est installé, grâce à son cou allongé qu'il porte droit, et à sa poitrine d'un blanc argenté, on le voit de loin se promener majestueusement sur ja surface liquide. Il est avare de son cri, qu’on entend rarement. et qui consiste en une sorte de mugissement, rauque et sourd. Chaque étang en possède généralement un couple, rarement davantage. C’est dans le commencement de mai que cet oiseau fait son nid; celui-ci consiste en un amas d'herbes et de joncs assem- blés sans soins sur l’eau où il flotte, mais presque toujours amarré à un jonc enraciné qui le maintient, comme le câble retient le navire. Il est plus ou moins grand, toujours plus large que haut, et émerge de quinze centimètres à peine au dessus du niveau de l’eau. La ponte est presque toujours de quatre œufs, rarement de trois, d’un blanc sale et de forme elliptique. que la femelle cache sous quelques brins d'herbe lorsqu'elle est obligée de quitter son nid pour une cause quel- conque. Les poussins, qui sont charmants dans leur robe de duvet blanc, striée de noir au cou et à la têle, naissent au commencement de juin, et, comme ils ne doivent pas être mouillés pendant les premiers jours de leur naissance, si un importun quelconque s'approche de leur demeure, le mâle et la femelle, qui tous deux prennent soin de leurs petits, en prennent chacun deux sur leur dos en soulevant les ailes pour les protéger et leur servir de berceau, et s’éloignent au plus vite à la nage. Ils les nourrissent de larves de névroptères, de dytiques et d'autres insectes aquatiques, ainsi que de poissons. La croissance de ces poussins est lente, et ce n’est qu'en août qu'ils arrivent à leur taille. C’est à la fin de septembre que le grand Grèbe nous quitte avec sa famille pour aller passer l’hi- ver sur les lacs de l'Algérie. La chair du Grèbe est détestable, mais sa fourrure est très estimée. CS PÆess Indifférent. — Migrateur. Grèbe-huppé. Dame d'eau. Podiceps cristatus. Famille des Popicipipés. Nuisible. — Erratique. Macareux-Moine. Fratercula arctica. Famille des ALCIDÉS. Po Le Macareux moine. Représenté à 1,4 de grandeur naturelle. Les Macareux moines sont exclusivement marins et ont des mœurs extrêmement curieuses. Cette espèce a deux formes, l’une confinée dans les régions arctiques, et l’autre habitant les côtes de France; c’est celle dont j'ai à entretenir mes lec- teurs. Cet oiseau vit en colonies plus ou moins nombreuses, même au moment de sa reproduction. C’est vers la mi-mars qu'il vient s'établir sur les îlots déserts des côtes de France, et particulièrement de la Bretagne, où se trouvent les colonies les plus considérables. Le Macareux est court, trapu, a des pieds et un bec robustes, ce dernier en forme de couteau, qui lui permettent de creuser des terriers comme ceux du lapin, et au fond desquels la femelle pond un œuf unique d’un blanc sale. Ces terriers sont parfois si nombreux, qu'il arrive souvent aux marins débarqués sur ces ilots de sentir le sol miné de toutes parts s’ébouler sous leurs pieds. Le poussin, rond comme une boule, est couvert d’un épais duvet noir; les parents le nourrissent d'insectes, de mollus- ques et surtout de poissons, qu'il préfère à tout. Dés la fin de juillet, celui-ci est parvenu à sa laille, et subit, ainsi que ses parents, une très singulière mue, dont la découverte est due au docteur Louis Bureau; cette mue consiste dans la chute des plaques cornées du bec, qui tombent les unes après les autres. C'est à ce moment que les Macareux quittent la terre pour vivre au large pendant neuf à dix mois, avant d’y revenir. Pourtant ils y sont ramenés parfois sans s’y attendre, lors des tempêtes exceptionnelles qui en tuent un grand nombre, et les flots se chargent de rejeter sur les côtes leurs cadavres meurtris. C’est en avril qu’ils subissent une seconde mue, celle des plumes et des rémiges, qui leur ôle momentanément, comme aux Canards sauvages, la faculté du vol. DU PRODUIT OVARIEN.. Les auteurs anciens, surtout français, se sont très peu occupés de l’œuf, ou produit ovarien des oiseaux. Il semblerait qu'ils n’ont vu dans cette coquille qu'une simple curiosité tout au plus bonne à amuser les en- fants. Il n’en est rien pourtant, car l'œuf, par sa forme, la contexture de son enveloppe, sa coloration et le reste, joue un grand rôle dans la vie de l'oiseau, et facilite singulièrement son étude et son classe- ment. Ces vérités ont été mises en complète lumière par un ornithologiste de grand talent, M. O. Des Murs, dans son œuvre magistrale, le Trailé général d'Oologie ornithologique, paru en 1859 (1). Aussi, à partir de ce moment, cette science s’est dévelop- pée,a conquis sa place légitime, et c’est sans aucune exagération que j'ai pu, dans l’un de mes écrits, surnommer M. O. Des Murs le père de l’oologie fran- çaise. D'après ce qui précède on comprend que j'aie tenu à donner à mes lecteurs un apercu de cette science en représentant les principaux types ou en les dé- crivant. Mais, m'objectait mon éditeur, vous allez encourager indirectement le dénichage, alors que dans vos ouvrages vous prenez la défense des petits oiseaux dont vous vous êtes fait l’un des protecteurs les plus convaincus. L’objection, sérieuse en appa- rence, ne me parait pourtant pas fondée, ainsi que 4. La Librairie Paul Klincksieck dispose d’un petit nombre d'exemplaires au prix réduit de 8 francs, ou 9 francs rendu franco. | 1. Œuf du Faucon cresserelle. 2. Œuf de la Corneille choucas. 3. Œuf de la Buse vulgaire. 1. Œuf du Héron bihoreau. — 2. Œuf du Pluvier à collier. 3. Œuf de la Bécasse ordinaire. 4. Œuf du Vanneau huppé. | CHOME je vais l'expliquer. En principe j'admets que le dénichage entre pour une bonne part dans la dimi- nuation des oiseaux; mais je ne pense pas qu'on puisse sans injustice assimiler le dénicheur de pro- fession qui prend œufs et petits en aussi grand nombre qu'il le peut, et le naturaliste qui se con- tente de capturer une seule ponte de chaque espèce. A mon avis, cette unique capture n’a pas plus d'effet qu’une goutte d’eau enlevée à la mer. Le format portatif et commode de notre Atlas ne nous ayant pas permis de donner les figures de quelques œufs intéressants de nos grands oiseaux de France, je vais tâcher d'y suppléer par quelques courtes descriptions. Le Gypaëète barbu (Gypaetus barbatus) est un vulturidé qu’on ne trouve plus que fort rarement dans les Pyrénées, et dans les Alpes suisses et françaises. Son œuf, de forme quasi-sphérique, est formé de cal- caire épais et granuleux, et ne mesure pas moins de huit à neuf centimètres sur six à sept. Il est tantôt d’un fauve roux, taché de roux plus foncé, tantôt d’un roux vineux unicolore. L’œuf de la Grue Cendrée (page 62) est très joli et fort curieux. Il est de forme ovalaire allongée, à calcaire épais, serré et luisant, et n’a pas moins de neuf centimètres de long sur six et demi de large ; il est d’un brun vert largement maculé de taches cendrées et de Laches rouges. Le Plongeon Cat-Marin (Colymbus septentrionalis), qui ne nous visite qu’en hiver, niche dans le nord de l’Europe. Son œuf, qui mesure sept centimètres sur quatre et demi, est ovalaire, à calcaire épais et rugueux. Sa coloralion, d'un joli vert olive, rappelle le ton de Se 9. l’œuf du Rossignol, mais il est Fine moucheté de petites taches noires. Il est bien difficile en parlant d'œufs de’ ne rien dire du plus beau et du plus précieux de tous, de celui du Pingouin Brachyptére (Alcàa impennis), espèce éteinte aujourd’hui, mais qu’on tuait encore sur nos côtes de France il y a moins d’un siècle. Aussi on comprend la valeur actuelle des sujets, oiseaux et œufs, qui existent encore dans les collections et qui se chiffre par plusieurs mille francs. Voici la description de l’un des exemplaires de ma collection. Mesure grand diamètre, 12%°/,; petil diamètre, 75"/,. Poids, 47 grammes 5 cent. Forme ovoi- conique. Coquille épaisse, poreuse, relativement résis- tante, d’un blanc verdâtre, intérieurement mate, et sans reflet. Couleur d’un blanc teinté de chamois, avec quelques taches isolées nuageuses, d’un fauve pâle, se fondant dans la teinte générale de la coquille, et d’autres taches et des traits rappelant les caractères chinois, superficiels, les uns de couleur sépia plus ou moins foncée, les autres d’un noir profond, et s’accumulanti sur le gros pôle qui en est couvert. Les œufs des planches 71 et 72, ainsi du reste que tous les autres, ont été représentés grandeur naturelle. GÉNÉRALITÉS CHAPITRE PREMIER Classification. Lorsque l’homme fut créé pour régner comme un monarque sur tous les êtres qui peuplent la terre, Dieu, en le comblant de présents, lui donna aussi des devoirs à remplir, tels que le travail, l'étude et le désir de connaître tous les êtres plus ou moins soumis à sa domination. Cette seule connaissance, pour l’intelli- gence si faible de l’homme, quand on le compare à Dieu, exige tant d’études que, malgré tous les travaux déjà réalisés, on est en droit de se demander si elle sera jamais complète: il semble même que plus nous découvrons et plus il nous reste à découvrir. Un des moyens employés par les premiers naturalistes pour reconnaitre les êtres, fut de les nommer, et de les ré- partir par groupes ayant plus ou moins de caractères communs : ce fut le point de départ des classifications. Que mes lecteurs pourtant ne s’effrayent pas de mon début, peut-être solennel, car je vais les mettre rapide- ment et simplement au courant de ce qu’ils doivent savoir, s'ils veulent un peu connaître les oiseaux. SENTE, Tous les êtres, quels qu'ils soient, même l’homme, rentrent dans l’un des trois règnes. Le règne animal, à son tour, a été divisé en classes; la première classe comprend les mammifères, la seconde comprend les oiseaux : inutile d'indiquer les autres. Les oiseaux sont distribués en Ordres qui on selon les auteurs ; la classification la plus suivie est celle de MM. Degland et Gerbe. Elle diffère peu de celle de Cuvier, qui devait nécessairement êire un peu mo- difiée en raison des nouvelles découvertes et des progrès de la science. Elle contient six ordres qui sont les suivants: Rapaces, Passereaux, Pigeons, Gallinacés, Échassiers et Palmipèdes. 1° Les Rapaces ont un bec fort et crochu, qui leur sert à déchirer la chair de leurs victimes, et qui est . muni à sa base d’une membrane très caractéristique ap- pelée cire dans laquelle les narines sont percées. Ils ont quatre doigts, trois devant, et un derrière, armés d’on- gles puissants, le plus souvent rétractiles. Leurs pattes sont connues sous le nom de serres. 2 Les Passereaux ont un bec très variable, mais toujours dépourvu de la cire qui caractérise les Ra- paces. Ils ont les patiles courtes ou moyennes, avec trois doigts devant et un derrière, à l'exception des Pies et des Coucous, qui ont seulement deux doigts en avant ; enfin leurs ongles sont grèles, et plus ou moins courbés. ° Les Pigeons ont un bec droit, voüté, muni à la base de sa partie supérieure d’une membrane molle et caractéristique, dans laquelle les narines sont placées. Ils ont aussi les jambes emplumées jusqu’au genou et une gorge dilatable qui leur permet de produire un son 0 — particulier appelé roucoulement. Enfin leurs pattes sont semblables à celles des Passereaux. 4 Les Gallinacés ont des formes lourdes, massives, qui les font reconnaître au premier coup d'œil; leurs pattes sont courtes avec trois doigts devant et un derrière. Leur bec est convexe, la partie supérieure voûtée recouvrant l’inférieure. Les narines, qui s’ou- vrent dans une membrane, sont dissimulées par une lamelle cartlagineuse. Enfin les oiseaux de cet ordre vivent généralement à terre. __ 5° Les Échassiers ont un bec très variable de forme et de taille, mais alors avec des narines découvertes et percées de part en part. Leurs jambes sont irès élevées, nues en partie, et d’une longueur toujours proportionnée à celle du cou. Leurs doigts, trois en avant, avec ou sans pouce en arrière, sont tantôt libres, tantôt réunis à leur base par une courte mem- brane, et quelquefois même bordés d’une sorte de palmure festonnée. 6° Les Palmipèdes ont aussi un bec de forme varia- ble, mais leurs jambes courtes et robustes sont placées plus ou moins à l’arrière du corps. Les doigts, trois ou quatre, sont réunis par une palmure qui facilite la nage. Enfin leur plumage serré, élastique, imper- méable, les rend éminemment propres à résister à l’action dissolvante de l'eau sur laquelle ils sont appelés à passer la plus grande partie de leur existence. Si j’ai bien su me faire comprendre dans les lignes qui précèdent, toute personne, après les avoir lues, doitêtre à même de dire immédiatement : tel oiseau ap- partient à tel ordre. Il me reste maintenant à expliquer Mere ce que les naturalistes entendent par famille, genre et espèce. Les limites qui me sont imposées ne me permet- tent pas, il est vrai, d'indiquer ici toutes les familles et tous les genres, mais j'espère pouvoir donner une idée suffisante, par quelques exemples qui devront suffire, puisque déjà ces noms sont en tête de chacune des notices. Les ordres ont été divisés en familles contenant tous les oiseaux ayant des caractères communs, un peu saillants, qui leur donne entre eux un air de famille. Ainsi, les Corvidés ont le bec solide, les narines poilues, les pieds robustes, et des formes massives qui les font reconnaitre facilement. Le genre, à son tour, est une subdivision de la famille ; ainsi, la famille des Corvidés nous donne entre autres genres: les Corbeaux caractérisés par leur robe d’un noir lustré; les Pies au plumage blanc et noir et à la queue longue et étagée; les Chocards à la robe de Corneille, mais avec un bec jaune et des pieds rouges. N'oublions pas, d’ailleurs,que les caractères sur lesquels les naturalistes ont établi ces coupes sont appropriés à chaque espèce, selon le rôle qui lui est dévolu dans la nature. Les Faucons ont une dent près de la pointe du bec pour saisir et retenir leur proie vivante. Les Pies ont à la fois le bec pour creuser le bois, la queue et les doigts or- ganisés pour grimper. Les Gros-becs, avec leur bec for- midablement gros, cassent sans effortles noyauxles plus durs. Les Becs-croisés, dont le bec est en ciseaux, écar- tent les écailles des cônes pour en extraire la semence, et ainsi de suite. Bref, si l’on veutse rendre bien comp- te de ces caractères, il faut examiner scrupuleusement les parties de chaque oiseau, non seulement au point de po vue de la forme du bec, des pattes, des ongles et des ailes, mais encore à celui de la coloration et de la na- ture des plumes. En ornithologie comme dans les autres branches de l’histoire naturelle, les savants sont loin d’être d'accord sur la définition de l’espèce. Pour les uns, elle peut se modifier assez pour constituer à la longue une nouvelle espèce; pour les autres, elle est immuable et ne présente que des variations d'ordre secondaire. Quoi qu'ilen soit, lorsque deux êtres vivants, oiseaux ou autres, bien semblables entre eux, se marient et don- nent naissance à d’autres individus également sem- blables, qui à leur tour se reproduisent de même, ils appartiennent à une seule et même espèce. Je n’ai jusqu’à présent parlé que des parties exté- rieures de l'oiseau ; mais il ne faut pas oublier que les parties intérieures sont aussi importantes, et toujours en rapport avec les autres, pour concourir ensemble à la perfection de cet être privilégié. Le squelette ne dif- fère pas essentiellement de celui de l’homme; toutefois les os, plus ou moins vides, sont remplis d’air et rendus ainsi plus légers pour faciliter le vol. Le crâne est pro- longé en avant pour attacher le bec qui joue à la fois le rôle de bouche et de bras. Ceux-ci, plus ou moins allongés, solidement attachés au sternum (1), mis en œuvre par des muscles puissants, et couverts de rémi- ges (2) solides de diverses formes, constituent les ailes qui permettent à l’oiseau de s'élever triomphant vers le ciel. La colonne vertébrale, prolongée un peu au delà des jambes, plus ou moins allongées, avec des doigts 4. L’os plat qui soutient la poitrine. 2. On appelle ainsi les plumes des ailes. ee grèles, ou forts, ou longs, ou reliés par une membrane, sont appropriés à l'usage de l'oiseau, qu'il soit per- cheur, marcheur, ou plongeur. La peau est elle-même préparée pour porter un plumage tantôt fin, délicat, ornemental ; tantôt rude, solide, élastique, mais tou- jours appropriée au milieu dans lequel l'oiseau doit vivre. Quelquefois elle est fine, collée au corps, d’autres fois, au contraire, elle est épaisse, reliée seulement sur quelques points par de fortes aponévroses (1), en sorte qu’elle forme de larges cavités que l'oiseau peut rem- plir d'air quand il le veut. C’est ainsi que le Fou, quine quitte presque jamais la mer, peut, grâce à ces cavités aériennes, se poser à sa surface et s’endormir en toute sécurité, en se laissant bercer parles lames en furie. On a écrit dés volumes sur l’organisation et sur la classi- fication des oiseaux, ce n’était donc pas chose facile de les résumer en quelques pages: j'ai voulu l'essayer pour vous, ami lecteur, et je me trouverai amplement dédommagé de mes peines si vous trouvez que j'ai réussi. Maintenant mon œuvre, débarrassée de sa partie la plus ardue, va devenir plus attrayante, et vous faire apprécier et étudier ces petits êtres sous tous les points de vue, afin de vous les faire aimer, comme je les aime moi-même. 4. Membranes d’attache des muscles. CHAPITRE II Collections. De tout temps les oiseaux ont excité l'admiration des hommes, non seulement par la beauté et l'éclat de leur plumage, mais encore par la faculté qu’ils ont, presque seuls parmi les vertébrés, de s’élever à leur guise dans les airs, pour se rendre, avec une merveilleuse vitesse, là où leur instinct les porte. Aussi les curieux, il y a bien longtemps déja, en formaient des collections, dont Pierre Belon nous parle dans son Traité des oiseaux publié il y a trois siecles et demi. Il est certain que les oiseaux tiennent une place importante dans les Musées d'Histoire naturelle, où, aujourd'hui comme autrefois, on se plait à les admirer. Le nombre des oiseaux connus à notre époque est si considérable, douze mille espèces environ, que les sim- ples particuliers, ne pouvant tout réunir, ont dû se spécialiser, en ne collectionnant qu'une branche ou deux de ces intéressantes créatures. Les uns se sont localisés et n’ont voulu collecter que les oiseaux des régions qu’ils habitent; ce sont peut-être les plus intéressantes, puis- qu’elles nous donnent la faune ornithologique exacte d’un pays. D’autres, se montrant plus ambitieux, ont rassemblé tous les oiseaux d'Europe, soit qu'ils habitent ce continent ou qu'ils le visitent accidentellement. Quel- ques-uns ont collectionné les Perroquets de tout le — 81 — globe, si intéressants par leurs mœurs et par la diversité de leur brillant plumage. D’autres, disposant de peu de place, ont donné la préférence aux Oiseaux-mouches, ces merveilleux bijoux de la nature, que lon ne trouve qu’en Amérique. Je ne veux point pousser l'énumération plus loin, et je vais donner quelques conseils, résultat de mon expé- rience personnelle, à ceux qui seraient tentés de com- mencer une collection. Je leur dirai d'abord que ces collections sont très faciles à conserver, si elles ont été bien préparées, si elles sont dans des meubles bien fermés, et qu'il suffit de la visiter une fois l'an pour s'assurer de leur bonne conservation. Dans les Museum qui se trouvent dans les grandes villes, on dispose généralement de grandes places, qui permettent une installation complète. Pour les particu- liers, il n’en est pas ainsi, mais une pièce consacrée à cet usage, et parfois même un simple meuble, suffisent à l'amateur pour emmagasiner ses richesses, qui lui donneront de douces et honnêtes jouissances. Voici les dispositions que j'ai prises chez moi, et que je crois les meilleures : les verrières ont une hauteur en rapport avec celle de l'appartement, qui est de trois mètres; la largeur est proportionnée à la place dont on dispose, et la profondeur, de soixante-dix centimètres, permet de loger les plus grands oiseaux. Ces verrièresse composent de deux corps : à la base une sorte de buffet à tiroirs, ayantunehauteur de quatre-vingts à quatre-vingt-dix cen- timètres : au-dessus, la verrière proprement dite, vitrée de grandes glaces, afin que d’un coup d’œil on puisse en voir l’intérieur. Ces meubles sont en vieux chêne, bien joints, peints à la céruse à l’intérieur, ainsi que les = QD rayons, leurs supports et leurs crémaillères. Le meuble à tiroirs, qui est au-dessous, peut servir pour toute espèce de collections, comme pour les doubles et pour les accessoires. La pose qu’on adopte en général est celle de l'oiseau au repos ou demi action, car sans cela il tiendrait trop de place. Il est bon aussi de recomman- der au préparateur de tourner la tête des sujets du même côté, ce qui contribue singulièrement à l'harmonie gé- nérale. L’art de monter les oiseaux, ou taxidermie, est un art assez difficile à apprendre et sur lequel je ne puis donner des enseignements suffisants; l’amateur devra donc s'adresser à un préparateur, ou, s’il veut monter lui-même, il devra se faire montrer, en s’aidant de iraités spéciaux, comme celui édité par la maison Dey- rolle, ou se servir de l’ouvrage du comte Alléon, qui est accompagné d'excellentes planches, et qui a été édité chez Roret, en 1889 (1). Depuis quelques années, l'usage anglais de faire des collections d'oiseaux en peaux, s’est beaucoup répandu. Ce goût présente les avantages suivants : les oiseaux tiennent beaucoup moins de place, sont bien plus faciles à surveiller, et sont plus commodes à manier quand on veut les étudier. Mais la collection montée, bien montée, et il y a des préparateurs qui sont de véritables artistes, présente à l’œil de l'observateur émerveillé un aspect de réalité saisissante, qui lui fera donner la préférence quand on a la place et l'argent. J’ai parlé tout à l’heure de l’ordre qui doit régner dans un cabinet bien tenu; l’uniformité des procédés y contribue 4. Voir aussi : Brocard, Manuel de taxidermie ou l'Art d'em- pailler les oiseaux. Plaquette de 47 pages avec 2 grandes planches, contenant 62 figures très nettes des différentes opérations. En vente à la Librairie Paul Klincksieck. Prix, franco, 3 francs. HS — aussi dans une large mesure; les éliquettes re doivent pas être de plus de trois ou quatre formats ; les perchoirs peints en blanc doivent porter les mêmes moulures, enfin comme chaque collectionneur est presque toujours dou- blé d’un naturaliste, il importe d'indiquer exactement sur un Carnet spécial le nom de l'oiseau, son sexe, le lieu et la date de la capture, avec les observations par- ticulières s’il y a lieu. En agissant ainsi, le naturaliste s’assure des sujets de sa collection, qui deviennent des types pour lui, s'ils sont utilisés pour une publication quelconque. J’indiquerai à la fin de ce chapitre des pro- cédés sommaires à employer pour faire une bonne peau et pour vider convenablement les œufs. Nids. Les nids des oiseaux sont très intéressants, comme on à pu le voir par les quelques descriptions que j'ai données dans mes notices, ainsi que par les planches qui sont intercalées dans ce chapitre. Celui de la Pie- grièche d'Italie, planche A, ressemble extrêmement à celui de la Pie-grièche écorcheur; maisilest plus soigné encore, et c’est pourquoi j'ai tenu à le faire figurer. Le nid de la Mésange Remiz, oiseau dont je n’avais pas à parler dans mes notices, parce qu'il habite le Midi, où il est assez rare, est vraiment une petite merveille, ainsi qu'on peut en juger. Il est généralement suspendu à un rameau de saule ou de peuplier, où il est mollement ba- lancé par le vent. Sa charpente est en tiges ligneuses, mais il est doublé, intérieurement et extérieurement, avec le coton fourni par les fleurs de peupliers savam- ment agglomérées avec des toiles d'araignées. On com- NID DE PIE GRIÈCHE ROSE. 1/3 de grandeur naturelle. NID DE LORIOT JAUNE. 1/3 de grandeur naturelle. NID DE ROUSSEROLLE EFFARVATE. 1/3 de grandeur naturelle. NID DE MÉSANGE REMIZ 1/3 de grandeur naturelle. on prend que les amateurs aient aimé à rassembler ces charmants berceaux. Les uns, comme feu M. Lescuyer de Saint-Dizier, les collectionnait tous, car il en est parmi les grands, comme celui de la Pie, par exemple, qui présentent beaucoup d'intérêt; mais alors, il faut de grandes verrières pour les conserver à l’abri de la pous- sière. Pour les petits nids, il y a un procédé simple et charmant, inventé par le docteur L. Bureau, et que je vais indiquer, parce qu'il est à la portée de tous. On prend cinq feuilles de verre de dimensions égales, et . proportionnées au volume du nid que l’on veut enfermer. Ces cinq feuilles sont juxtaposées sur une table, à plat, de manière à former une croix; une mince bande de baudruche est collée sur les bords de la feuille, qui forme je centre de la croix, et sur un seul bord des quatre feuilles juxtaposées, de façon à faire charnière. Quand la baudruche est sèche, on soulève ces feuilles et on les rapproche pour former une cage carrée, puis on colle une nouvelle bande de baudruche aux quatre angles de la cage, qui a l’aspect d’une cloche carrée. Si l’on veut être élégant, on rapporte, par dessus la bau- druche, une bande de papier coloré. Ceci fait, on prend un socle de bois peint à la céruse, préalablement pré- paré, et un peu plus large que la cage en verre, on y pose celle-ci en indiquant ses contours avec un crayon, on y fait une petite rainure dans laquelle le verre entre, et, après avoir passé le nid sous la cage, il n’y a plus qu’à poser un peu de mastic pour enfermer le nid et le conserver indéfiniment. ll arrive parfois que les nids sont habités par quelques insectes ; si on pense qu'il en est ainsi, au lieu de les mettre au four, ce qui les détériore, il est préférable de As DEX les plonger dans un vase d’eau contenant du sublimé corrosif, dans la proportion de un pour mille, et cn fait ressuyer le nid, qui est alors parfaitement débarrassé de ses parasites. Je fais la même recommandation pour les nids que pour les autres objets de collection, c'est de les étiqueter et de les annoter au carnet. | J'ai suffisamment parlé aux pages 71 à 73 de la science oologique, pour qu'il soit inutile d’y revenir ici; il ne me reste donc plus qu’à indiquer la manière de préparer les œufs, avant de les mettre en collection. Cela est d’autant plus utile que les oologisies sont au- jourd'hui très nombreux.i particulièrement en Angle terre, aux États-Unis et en Allemagne. Les amateurs ne veulent plus actuellement d'œufs percés aux deux pôles, comme cela se faisait autre- fois, et ils n’accepleni que des spécimens percés sur le flanc et de préférence avec un seul trou, bien arrondi; ce trou ce fait avec un poincon bien fin, et on l’agran- dit en suite légèrement, au moyen d'un petit foret en acier, et à huit pans, qu’on tourne légèrement pour bien arrondir l’ouverture. Ceci fait, on mélange les liquides au moyen d’une petite aiguille à tricoter, et on les fait sortir de l’œuf en y insufflant de l’air, avec une pipette en verre. Voici comme j'ai fait faire cet instru- ment : un petit tube en verre, de quatre à cinq centi- mètres de longueur, est effilé à l’un de ses bouts sur la lampe à émailleur, puis coudé sur un angle de 40 à 45 degrès; on y adapte un petit bout de caoutchouc que l’on met dans la bouche, quand on veut l’utiliser, et voilà la pipette la plus commode que je connaisse. Quand on a affaire à de très petits œufs, on peut les vider facilement en soufflant dans la pipette, dont le no bout fin est juxtaposé contre le trou de l'œuf, sans l’introduire à l’intérieur et par conséquent sans risquer de le casser. Lorsqu'on a des œufs un peu couvés, on peut réduire le fœtus en bouillie liquide qui se vide facilement, en y introduisant une forte dissolution d’alcali fixe de soude, qu’on y laisse séjourner vingt-qua- tre heures. Il est bon après l'opération de passer de l’eau dans la coquille pour l’approprier complètement. Les œufs des oiseaux préparés comme je viens de le dire peuvent se conserver indéfiniment, moyennant quelques petits soins ; quelques-uns sont parfois souillés par la couveuse ; il est bon de les laver avec un linge fin imbibé d’eau, à laquelle on peut ajouter, sans incon- vénient, un tiers ou moitié d’eau de javelle. Il faut néanmoins procéder en tâtonnant, car si la plupart des œufs supportent le lavage sans altération, il en est quelques-uns, comme ceux du Loriot et des Lagopèdes, qui se décolorent très facilement, au moindre frotte- ment. Un autre point essentiel, c’est de ne pas oublier que tous les œufs exposés à la lumière du jour se décolorent très rapidement, et qu'en quelques mois une collection peut, dans ces conditions, perdre toute sa valeur. Quel que soit donc le mode d’arrangement qu'on ait adopté, il faut que ces coquilles soient à l’abri de l'humidité et surtout de la lumière. Certains ama- teurs les arrangent dans un tiroir sur du sable fin, d’autres les collent sur de petits cartons; pour moi, voici le procédé que j'ai employé, et qui me parait le meilleur. Ce sont des tiroirs partagés en cases régu- lières, plus ou moins grandes, selon les familles, afin que les sujets puissent s’y trouver à l’aise. Le fond en est garni de coton fin dédoublé, coupé aux ciseaux, et NT" EU légèrement arrondi, pour que les œufs se trouvent au milieu comme dans leurs nids. Chaque espèce est re- présentée par une ponte typique, et j'y ajoute toules les variétés de forme et de coloration qui me tombent sous la main. Une étiquette est collée sur le bord de chaque case, ce qui ne m’empêche pas de remettre sur chaque sujet, et contre son ouverture, un numéro d'ordre et une lettre, qui me permettent de les cataloguer. ee | Je dois, comme je l'ai promis plus haut, et avant de terminer ce chapitre, donner quelques renseignements . sur la manière de préparer une peau d'oiseau ; ce petit talent est souvent indispensable à un amateur pour sauver une pièce rare, quand il habite un endroit éloi- gné de son préparateur. Le procédé que j'indique est celui qu'emploie M. Lomont, mon préparateur, auquel je passe la plume : La première précaution à prendre dès qu’on a capturé un oiseau, c’est de lui introduire dans la bouche et dans les blessures, un peu de coton et de plâtre en poudre, pour absorber et retenir les liquides, qui pour- raient le souiller. On laisse ensuite reposer, et on ne le dépouille que lorsque le sang est bien coagulé. Quatre outils seulement sont nécessaires pour cette opération ; un scalpel, une paire de ciseaux, une pince dite bruxelle et un pinceau. Pour commencer, l’opé- rateur, après avoir séparé les plumes, fait une incision depuis le haut du sternum, jusqu’au milieu de l’abdo- men ; on la saupoudre de plâtre, qui doit être employé pendant toute l'opération. Puis saisissant avec les ongles un des bords de la peau coupée, le préparateur glisse en dessous le manche aplati du scalpel, la dé- Ni po tache doucement du corps, sans secousse et continue jusqu'au moment où la cuisse se montre bien à décou- vert. Il la coupe alors à son articulation, retourne l'oiseau pour faire de même de l’autre côté : il continue de détacher la peau en s’approchant du cou; et dès qu'il est bien dégagé il le coupe au ras des épaules. Ceci fait, le préparateur retourne l’oiseau sur son ven- tre, la tête vers lui, la renverse sur le dos, et, en travail- lant toujours avec les ongles, dégage le haut des ailes qu'il coupe l’une après l’autre à l'articulation qui rattache au corps le gros os, ou humérus de l’aile. On comprend maintenant qu'il n’y a plus qu'à continuer le même travail de décollation, en descendantjusqu’au croupion ; il ne reste plus qu’à couper le corps qui se détache, mais en ayant soin de laisser dans la dépouille la dernière ou l’avant-dernière vertèbre, qui supporte les plumes de la queue. Le corps étant ôté, on retourne avec les mê- mes précautions les cuisses, les ailes, le cou et la tête, en enlevant au scalpel et aux ciseaux toutes les chairs, _ mais en laissant en place les os des cuisses, des ailes et le crâne, qui doivent rester dans l'oiseau. Avant de remettre la peau en place, nous recommandons de la bien dégraisser dans toutes ses parties, c’est la chose la plus essentielle, car sans cela pas de conservation possible, ni de belle préparation. On doit racler la peau au scalpel, de facon à mettre à nu la racine des plumes, puis alors la bien badigeonner avec un pinceau de préservatif de Bécœur, qu’on trouve chez tous les pharmaciens ; on enduit également les os des cuisses et du crâne, avant de remplacer les chairs enlevées, par du coton, ou des étoupes hachées. Le bourrage se fait légèe- rement, après avoir entouré les os des cuisses de coton, et en avoir garni les orbites et l’intérieur du crâne; on agit de même avec les ailes, afin d'éviter à la peau le contact des os. Il faut en un mot rendre au sujet, par un bourrage léger, les formes qu'il avait avant l’opération; il ne reste plus qu'à recoudre légèrement la peau, l'étiqueter et la mettre à sécher à l'ombre. Disons encore, en terminant, qu'il est toujours très utile d'ouvrir l'estomac de l'oiseau {avant de le jeter, afin de rechercher quel est son genre de nourriture. Il est aussi important de vérifier le sexe, dont les organes se trouvent contre la colonne vertébrale, et ‘au-dessous des intestins : ils consistent en deux petites fèves pour les mâles, et en une petite grappe d'œufs quasi micros- copiques pour les femelles. - CEHPSPRPIECE HIT Chasse ancienne. Fauconnerie. La chasse aux oiseaux dans les temps anciens n’avait pas, à beaucoup près, l'importance qu'elle a prise de nos jours. En effet, l'invention du petit plomb est rela- tivement moderne. En sorte que nos pères, même avec de bons fusils à pierre, ne pouvaient guère réussir à abattre que de très grosses pièces, comme des Aigles, des Outardes ou des Cygnes, car chasser la Perdrix à balle franche était chose impossible. Il y avait bien des tendeurs de pièges qui prenaient maints et maints oiseaux, en employant toutes sortes d'engins tels que le filet, dit tirasse, des pantennes dressées dans les relais de la mer, et le reste. Mais ces tendeurs ou Oise- liers, comme on les appelait, n’étaient pas considérés comme des chasseurs, c’étaient des industriels vivant du produit de leurs chasses, comme le pêcheur vit de sa pêche, et qui n’usaient d’ailleurs de ce droit qu’en vertu d’une licence qui leur était octroyée par le grand Fauconnier de France. Le seul mode de chasse, qui fut en honneur au moyen âge, non seulement dans notre pays, mais aussi dans les autres, ce fut l’art de la volerie, que nous appe- SOS lons aujourd'hui la Fauconnerie. Les vieux traités de Fauconnerie, dont quelques-uns comptent parmi les plus précieux incunables, sont tous d'accord pour faire remonter cet art à la plus haute antiquité. Dans notre pays, les plus beaux temps de la Faucon se placent aux xv°, xvi° et xvi siècles. Ce node de chasse exigeait d’ailleurs de très grandes dépenses, un nombreux personnel, des chevaux, des chiens et des oiseaux très chers; en sorte qu’il fallait être fort riche et très grand seigneur pour se permettre ce luxe. Ce fut la distraction par excellence de nos rois de France, et particulièrement celle de Louis XIIT, qui comptait parmi les plus habiles chasseurs de son épo- que. On comprend facilement que cet art devint une occasion d’'étaler son faste, et ce fut à qui aurait le plus bel équipage. Avant de donner des détails sur ce mode de chasse, je ferai d’abord connaitre les oiseaux qu’on y employail. Les oiseaux de proie, ou Rapaces, étaient divisés par les anciens Fauconniers en oiseaux nobles et ignobles: Le premier nom s’appliquait à ceux qui ne poursuivent que l'oiseau au vol, ou le mammifère à la course, et ne se jetlent jamais sur une proie immobile. Les ignobles étaient les autres. Les oiseaux nobles étaient tous ceux contenus dans les genres Faucons et Autours. Le Faucon blanc, dont tout le corps était blanc avec les ailes, et le dos seulement barré de gris, était le plus grand, le plus fort et le plus estimé de tous les oiseaux de volerie. On allait le chercher à grands frais, à l'extrême Nord, particulièrement au Groënland. Le Fau- con d'Islande, un peu moins grand et un peu plus gris: que l’espèce précédente dont il paraît n’être qu’une qu race locale, habitait l'Islande et était aussi estimé que le précédent. Le Faucon Gerfaut, plus sombre encore de couleur et qui était confiné en Norvège et en Suède, paraît aussi n'être qu'une race du Faucon blanc, et était aussi re- cherché. Ces trois espèces ou variétés portaient le nom * général de Gerfaut, et c’étaieni ceux qu’on a employés de préférence pour les oiseaux difficiles à prendre. Un deuxième groupe de Faucons se composait des Faucons Sacre et Lanier qui se ressemblent beaucoup, mais qui différent des précédents par un plumage plus ou moins teinté de roux. Ils étaient aussi très appréciés des anciens Fauconniers qui les faisaient venir d'Orient. Le troisième groupe se compose du Faucon pèlerin, figuré planche 3, et de ses congénères, le Faucon pélé- rinoïide et le Faucon de Barbarie, qui sont un peu plus petits que lui, possèdent les mêmes aptitudes, et qu’on allait chercher dans le nord de l'Afrique. Les espèces que nous venons d’énumérer étaient celles que l’on employait de préférence pour voler le Héron, le Busard, le Jean-Leblanc, la Canepetière, le Courlis, le Corbeau, la Corneille, le Canard, les Sar- celles, les Vanneaux et la Perdrix. On voit, par l’énu- mération ci-dessus, que les anciens Fauconniers chas- saient plus pour le plaisir que pour le profit, puisqu'ils prenaient autant d'oiseaux nuisibles et immang'eables que d'oiseaux gibier. Tous les autres Faucons comme les Emérillons et les Hobereaux servaient à la chasse, mais, ne voulant donner qu'un apercu, je ne puis entrer dans les détails et je me contenterai d'ajouter que l’Au- tour commun, qui est fort et facile à dresser, servait tout spécialement à la chasse des Perdrix. El naee Dans tous les domaines un peu importants, il y avait des locaux considérables affectés au service de la Fau- connerie, et qui entraient pour une grosse part dans l'estimation d’un domaine à vendre. On comprend, dès lors, ce que devait être la Fauconnerie royale. A la tête de cette grande administration, se trouvait le grand Fauconnier de France, qui marchait de pair à égal avec les ministres, et dont la charge était extrêmement re- cherchée. Sous ses ordres s’agitait tout un peuple de fauconniers, de maîtres, de piqueurs, dé dresseurs et de serviteurs à tous les degrés; des remises et écuries pour les carrosses, des chevaux, sans compter les che- nils et les chambres destinées à dresser les oiseaux de chasse. Un mot encore, on appelait Faucons niais, ceux pris au nid qu'il fallait élever avant le dressage; et Fau- cons-sors ou Branchiers, ceux que l’on capturait à la sortie du nid. De nos jours on ne pratique plus ce sport qu'en Angle- terre et en Hollande, et les tentatives faites en France dans ces dernières années ne paraissent pas avoir eu orand succes. Les Persans chassent encore au Faucon, ainsi que les Arabes chez lesquels cet art est resté en grand honneur. Le général Daumas a raconté dans ses souvenirs ces grandes et superbes chasses arabes, auxquelles il avait assisté bien des fois. Ce fut lui, alors qu'il était directeur des affaires de l'Algérie au Ministère de la Guerre, qui me donna une mission pour l'Algérie, avec de pressantes lettres de recommandation pour les grands chefs, ce qui me permit de parcourir ce pays dans toute son étendue et d’en rapporter des souvenirs ineffacables sur les mœurs et les habitudes de ce peu- ple si original. Non seulement je fis de superbes chas- enope ses, organisées en mon honneur, je vis voler le lièvre etl’Outarde houbara, mais j'y fus même possesseur de Faucons, qui m’avaient été donnés tout formés. Pour- tant, je dois l’avouer à ma honte, je ne sus jamais bien m'en servir, et je suis resté un bien mauvais Faucon- nier. CHAPITRE IV Chasse moderne. Sous ce titre, je n’ai pas l'intention de parler de la chasse habituellement pratiquée, mais seulement de celles exceptionnellement employées pour tuer ou cap- turer les oiseaux dans différentes régions. Certains grands oiseaux très méfiants, et que l’on ne peut approcher le fusil à la main, se laissent au con- traire tirer assez facilement quand on sait s’y prendre avec adresse; et l’un des meilleurs procédés consiste à les attendre dans un affût savamment dissimulé, et qui est connu dans l'Ouest sous le nom de Autteau. Il y en a de diverses sortes, sur terre et sur l’eau, disposés d’une facon différente, mais reposant sur le même prin- cipe. Supposez une grande plaine avec peu d'accidents de terrain, où un homme ne puisse se cacher. Voici comment on procède, pour y établir un hutteau. Vous creusez à la bêche une fosse carrée, ayant deux mètres de longueur sur soixante-dix ou quatre-vingts centi- mètres de largeur et cinquante ou soixante de profon- deur ; vous jetez la terre tout autour et assez loin en léparpillant, afin de laisser au terrain son aspect natu- rel. Vous placez par dessus, et bien tendu avec des piquets à chaque angle, et deux au milieu, un morceau de toile à voile, de la même couleur que celle du sol 4 QD environnant, et au besoin vous jetez par dessus quel- ques brins d'herbes, et quelques poignées de terre pour mieux dissimuler sa présence. Au fond de la fosse vous avez mis préalablement une bonne couche de paille ou de litière, sur laquelle le chasseur s’élend tout au long; celui-ci, ayant fusil et cartouches, et une petite baguette flexible, la courbe et la pique en lerre pour soulever la toile en face de lui sur une très petite largeur et quel- aues centimètres de hauteur, pour pouvoir passer le bout de son canon et tirer devant lui. On comprend maintenant, qu'il n’a plus qu’à disposer un appât pour attirer sa future victime. C'est dans ces condilions que j'eus en 1854 la grande joie de tirer mon premier Vau- tour. C'était dans les environs de Milianah, où je me repo- sais depuis quelques jours de la fatigue éprouvée dans une grande partie de chasse au sanglier, qui avait été organisée à mon intention par le bach-agha des Atafs, et dans laquelle nous avions abattu quarante et quel- ques sangliers; mon hôte m'avait fait amener deux ou trois de ces animaux, dont je désirais conserver cer- taines parties, car d'habitude les Arabes laissent sur place cette viande, impure pour eux. Je profitai de la circonstance pour faire faire un hut- teau, appâté avec mon sanglier, et j'allai un beau matin m'y embusquer. Au bout de peu de temps une Catharte vint s’abattre sur l’appât, où elle fut bientôt rejointe par deux Corbeaux, qui se mirent à batailler avec elle. La lutte durait depuis déjà longtemps avec des chances diverses, et je commencais à perdre patience, quand tout d’un coup la bataille cesse, et mes pillards dispa- raissent. J’avais à peine eu le temps de me poser une RAC ON question à ce sujet, que je vis arriver, à piedel parsauis, un magnifique Vautour, qui d'un dernier bond sauta sur le sanglier, qu’il se mit à dépecer. L'oiseau était bien placé de travers et aux trois quarts, je me hâtai donc d’épauler et de Lirer. Le Vautour s’enleva et je crus un moment l'avoir mal touché; mais, en soulevant ma toile, j'eus le plaisir, qu’un chasseur peut seul com- prendre, de le voir tomber lourdement à terre. Ii n’était que blessé; aussitôt je courus à lui, pour l’achever avec précaution, car il se défendait vigoureusement; et c’est alors que je pus contempler à mon aise ce géant de l’air, tombé en mon pouvoir. Je dirai à mes lecteurs, pour leur édificalion, que ce Vautour pesait onze livres, qu'il avait deux mètres soixante-dix d'envergure, et un mètre vingt de longueur. Le hutteau, dont je viens de parler, peut s'établir sur les plages graveleuses, à mer basse, pour y tirer des Échassiers, qu’on attire avec le sifflet et un oiseau empaillé. On s’en sert également à mer haute, sur les rochers des îlots que la mer ne couvre pas, et où les oiseaux marins se réfugient au moment du flux. Le même affût, bâti en planches, posé sur pilotis au milieu d’un étang, et caché sous les joncs, sert à tirer les ca- nards et la sauvagine. On les attire avec une cane vivante domestique que l’on maintient à la place voulue par une ficelle, nouée par un bout à la patte de l'oiseau, et par l’autre à une petite pierre qui coule à fond. En somme, d'après ce que je viens de dire, et ce que je comptedire encore, on peut déduire un principe général, celui-ci : dans toutes les chasses au fusil, il faut aller à l’oiseau ou l’obliger à venir à vous; et dans ce second cas, il perd une partie de ses avantages naturels. Il n’y a guère qu’une exception à la règle que je viens de poser, c’est lorsqu'on veut tuer un oiseau au moment où il couve, et où il se laisse souvent approcher sans grande peine. Aussi je recommande ce procédé, non pour les oiseaux uiiles, mais seulement pour les nuisibles, tels que les Autours, les Éperviers, les Busards et les Milans, . qui détruisent beaucoup de gibier, et dont le chasseur comme l’amateur doivent se débarrasser par tous les moyens. Il y a un procédé simple pour détruire les Busards, au moment de la pariade : il consiste à placer sur un arbre isole, et près d’un étang, une femelle de Busard empaillé, qui attirera tous les mâles, et les fera passer à quelques pas du chasseur, embusqué un peu plus loin. Les Hongrois ont un autre système pour tuer ce _ Rapace qui leur détruit beaucoup d'œufs et de gibier d’eau. C’est de tendre un fer à renard appâté avec un œuf et caché sur un amas de jones, au milieu des lacs, où l’amateur d'œufs vient se faire prendre. J'ai dit, à l’article des Corneilles, qu’elles font du bien, et aussi du mal; en sorte que je puis bien indi- quer ici comment on peut les prendre, au moment où la neige couvre la terre. On fait de petits cornets d’envi- ron dix centimètres de longueur, assez étroils, et avec du papier un peu fort; on place au fond un petit mor- ceau de viande crue, et on enduit le bord intérieur du cornet avec un peu de glu. Cela fait, on n’a plus qu’à aller les enfoncer à ras du sol, dans les dépôts de fumier, sur lesquels la neige a déjà disparu, puis on s'éloigne pour surveiller ces engins d’assez près. Les Corneilles ne tardent pas à arriver, et, affriandées par la chair frai- che, enfoncent bravement leur bec dans le cornet quise LEPE : JE colle autour de leur tête. Éperdues, hors d’elles-mêmes, pirouettant sans pouvoir se débarrasser du fatal cornet, elles finissent par se laisser choir à terre, où le piégeur s’en empare sans la moindre difficulté. Beaucoup d'oiseaux viennent au sifflet ou à l'appeau spécial : le Geai est du nombre. Autrefois, on l’appelait en frouant (comme disaient les oiseleurs) dans une feuille de lierre; mais aujourd'hui on se procure pour soixante centimes un excellent appeau, qui attire par- faitement cet oiseau qu'il est facile de tuer ainsi, en $e cachant dans la forêt avec beaucoup de soin. Je ne veux pas indiquer une foule de petits pièges employés pour capturer les petits oiseaux, parce que ce serait sortir de mon sujet d'abord, et ensuite parce que les pelits oiseaux sont si uliles, et deviennent si rares, que c’est un devoir de les protéger, et un grand tort de les détruire. Je les quitte donc pour passer aux gros oiseaux, que j'appelle oiseaux gibier. Les Pigeons boivent beaucoup, et arrivent à heure fixe près des fontaines et trous d’eau qu'ils ont adoptés. Rien n’est donc plus facile pour le chasseur que de venir s'embusquer à bonne portée de leur abreuvoir habituel. Nos pères aimaient beaucoup à tuer au printemps les coqs des gallinacés polygames. C'est ainsi qu'aux pre- mières lueurs du jour, les Vosgiens allaient au sommet de leurs hautes montagnes tirer le Cog de Bruyère qui, au moment de son chant amoureux, semble perdre sa méfiance habituelle. Ils tuaient également, à cette épo- que, le coq de la Perdrix qu'ils attiraientau moyen d’une femelle captive, appelée chanterelle, et qu’ils conser- vaient dans une pelite cage destinée à cet usage. Cette — 100 — habitude, qui n'existe plus aujourd’hui, avait cependant sa raison d’être; car chez les oiseaux polygames, tous les oiseaux non appariés, et même ceux qui le sont, troublent les ménages voisins, dérangent les femelles, et font ainsi manquer beaucoup de couvées. Je crois donc que nos pères n'avaient pas tort en agissant - ainsi, Car ils avaient incomparablement plus de per- dreaux que nous n’en avons aujourd’hui. La grande Outarde est devenue si rare en France que l’on ne peut guère parler de sa chasse; pourtant il me semble qu’on pourrait employer pour elle le procédé qui m'a souvent réussi pour tuer une fort belle espèce d'Algérie, connue sous le nom de Outarde houbara. C’est fort simple, comme on va le voir. Lorsque j’aper- cevais au loin un de ces oiseaux se promenant dans la plaine déserte, comme je chassais à cheval, au lieu de m’avancer directement vers elle, je ne l’approchais que graduellement, en décrivant autour d’elle une série de cercles dont le diamètre se réduisait insensiblement. Quand j'étais à une centaine de pas, l’oiseau allait et venait en donnant quelques signes d'inquiétude; mais voyant toujours mon cheval en flanc, il se rassurait peu à peu, et ne tardait pas à s’agenouiller, persuadé qu’on ne le voyait pas; et c’est ainsi que, neuf fois sur dix, je pus l’approcher à trente pas, et le tirer sans difficulté. J'ai dit au sujet des petits Échassiers qui passent sur nos côtes en avril pour se reproduire en août, qu’on pouvait les chasser de différentes sortes, et particu- lièrement au hutteau. Ces oiseaux sont tellement habi- tués à voir passer près d'eux des bateaux chargés de marins inoffensifs, qu’il est ordinairement facile de les approcher dans un petit canot qui suit le bord des pla- A0 — ges, aussi près que possible. L’embarcation qu’on em- ploie pour ce genre de chasse doit être assez petite, c’est-à-dire jaugeant une tonne ou une tonne : MARCUS NL — moine Martin-pécheur . Martinet noir MARINES D 4 Lo Mégronère. . hf Mergus merganser. . . Merle à bec jaune . . . = deroche: D 11. here Merle A OC PC ANS elterer[ietllet Lier vetiee . , . . . . . non sie ss Page ou Planche. M mecs PR RE 8 RL ce di ANR DENTS 46 Rd dut 110188. 4480 1435 — 147 — _ Page ou Planche Merlemoirsis et rat Dern RU TOO 35, 419 Mésange charbonnière . . . . . . . . PL ne IMÉSQNUES. 2.5, L'ORENEr PANNIT RME Lire Re MIA RSR a ER ARTE EEE ARR 7 9 Moineau domestique. : 27 RE S. ONNRRREE Monté-haut-Pierrot. 45, ON TA ET COST RE Morelle En Late LEO 2 re | Motacilla alba: 2 100 CR ARR 31 Motacilidés "1 ML er 0 Mouetterieuse. 1) TRUE RE RERRE Fi TEE MOUELIES RANCE A A SE SR OR a 414 Moyen DUC NE EME re EU NES 8 Muscicapa colaris rio cn rer ee 8 RER Muscicapides 1/00 in SERRES Je NS Nid de Loriotsaunes MAS. PRE SRE : MER B —. Mésange REMISE. Se EIRE Re D —. : Pie-grièche rose. A RER RER A — : Rousserolle“efjarvale 0.100 ER ERP C NimeRIUS ArqUuALAE SCT EME NE PRE Let LOT @Œuf de l’_ Alouette des champs =. 00 29 — Mla Pecasse ordinatne IRAN Re | —du . Bruant jaune. 20 SRI 27 — — : Orlolan is LRO 28 — de la Buse vulgaire 6 LE LC CRE 71 — Caille commune : 2, LEONE 51 =. Corneille choucAas ER MEET — du ‘Coucou grise. 51 VENIR 41 — de | Engoulevent d'Europe. . . . . . 44 2 Élourneaus 1 AR IE M 19 —qu : Faucon Cresserelle. NN RER — de la Fauvelte à tête noire. . . . . . Le RE BAR 39 — . …. Pie-grièche écorcheur. 2.6 RERERANNR 20 —du Gobe-mouche à collier . . . . . . . . .. 47 — Grimpereau: sn APRRAES ORAN 13 — 148 — Page ou Planche. OAI RGVEmUSICreNNne) MIN Tr en AU OR UE CT ONE OUROPEUE A NUE, Cr ren #179 de Hirondelle de cheminées. 0 AL mn AG Re AU DD DUO TN ln EN A EL OT LO EURE e MU AE rate LENOIR — Moineau domestique . 2 — ÉURSOIN OT UUARES. MA la RO — PDC ALORS NON Lie LPO — IUT OACONIER NS OUEN US Dre AO —- HOSSIONRO RS PSE OST ANS RSC — IROIT CET C ONE NE ART EEE — de la Rousserolle efrarvate. SH AE ot SNA M AU CU EU EU DDEt 1 A NON) CAS OS re a, - M ee te ODA ET DST DLOU COR AMAR TU AIN Re, APS ORGANES D TR ee, AN ES QE MNT CERN re ST LCL ET RO TEE PCT EP PR ER 0 GES ER T ER R RRE NE TU E L OS ÉURS ARR NE LT QUE SORTIE a RE SE ET EN EL 8 CPPTRAPROMEOUE AL UE A ER AA AUS Ten IPN SRNTES 2 AGIOO AA NO PANIERS AT DER ER RAR Re OU OA ET EAN NN Ne cr Men ES ESA PAMEMIPEDES 0 0.0. io A Ge ROSE SPAM DE 4 2 bn ANNE SON EATS PART SR A PUR AE Pot a Me NN Ces PERS LT CE ONRSNNRRERER RER AT ne LE DASCRAGMESACUS 2 7.0 1 /2,2).1 JUAN PASSER AUX.) 4 22) 00 508 ea CONS FER CRC ANNE RARE et PR ET CRD RE EU LE RT LU S ONU TRR EE MEME — DORE NU ES Pr te SE RE ETE FEU VISE ON RP RE il Page ou Planche. PerdriL de Montagne VON ER NRERRCNPREREES Dee 7 CP Ce PASSAT NP CNET Re | PEL OUT ter PÉTER RRE RES A <= 4 Chasseral 5 US AA PE MERERERRERS 4; °e Pettle arcanelle? me RE ER SR RES 67 —" MOULE. LT LR OISE 65 Petrels as CARE ie TEMPS 116 Philomelaluscinia ess ser se CRE 36 Phyllopneuste trochilus. à 41 Phyliopneustidés. . : . . . . . . .. A PAC CNELCNE EN NE RAT ET Re en D A0 OMC MON NUE AO EERRAE D Re 9 NPLC HONTE Re CUP EE LOE ASS S 10 = VON] VERRE ON ANS EUR AU EE PSE 10 Pica-caudata rat 120272 UOTE ER MSESERRRRESS 16 PACIdES SEE TEEN AE cet Re ESS 1 Picus "major. 0 Le MIE SN RES 9 = MVIMIQIS Le Pi METEO MP POUR EN ESRI 10 Pic de mer NES AC NOR EL RENE PRESSE *: la TES SONO NOUTE 2. MANS ER Tete ES DENON 16 Pie-gmiechetéconc leur MONA ENREONPRREAIEIS * {PLACE 20 — JTISE.. l2, 7 ROLE l'es DEN DOSSIERS 20 Piedrouge.s:.". EN ROE EORRARERSE EE 58 Prérrerarins. tue IP NU LR NOR 65 PARENT OL UM ne LR ON SRE 21 PLUeON Voyageur AN EN ENNNEEESEE ‘at $ MARS PIGEONS. © Le Ur EN RS 1.10. SN ToPingouin Brachyptére. MIE VONMENNNNNENSSS 13; 146 RARANGOUINS 4, 2 14 Lee DEN CN NES 106, 116 Pinson blanc "20408 COR NON 47 —" HAC ATAEMNES RE RER ERRONNES 4.4 AA RES Ar RARE DRE ENS CAE | *99,110,135, 138 PLONNE RU 104 ONE ESS … CURE * *% * % Page ou Planche. PET ONE NE PART PAR Re Le SR GRO) Dlectophaness 1. < AE à AU 27 Plongeon \Gat-Marin. : 20. . 12 PTONTEONS EN LE. RES: 106 RUE CONIER EDR A TEE ER ANA 52 Pluviers . RSR Eu 113 ROBE DARELISAIUS Le Le hu, Run. 69 Podicipidés . . PAT SET ER NE DES CU POUCES RP ti 41 PGO CONTINENTS DD POMESMONIEAISe Dt DE ? 115 DOTE: MC COR SAME 14 Pyseoulavulaaris 000. on . 24 POE DR) LA NN REA EP Ut 60 PAT SOU An du nt 59, 60, 136 FOTDSAQUAICUS SERRE DR ee CE LA AE 60 FA PACE SN 0 PNA ENE ER RNRr TA tt CAE ROSSGNOL EE MAUR RE nr de et AE SG AS es OO MUNIE ET. ER un Ur 37 ROUGE CU n . 37 Route gorge. = 1 33 ROULE COLIIOU EURES PRCR RTE S PE AT EIRE ARE D9 Rousserole eliarvallé re | OU VEN SUR EP AU Hubecularainiiaris en ER tie 33 PUBMeUES SR ELU Mr de NA NN IT 38 PGA à CP ET SRE CE ARE A 93 RutICILIA DHENICUTA 0.0 La MS PA PTIEE 37 SAS ONE D MORE LAN re 19, 119 SONG. ET A CENTER NMRNAMEAUES RP TERRE ENT à 118 SRE TORRES TERRE CN AN AA Nr 67 Saxe nantes re A) 38 SColopaedes Te ue no | __ Bet 56 à 58 Scope EuSUcOlt A, 0. 0 . — 151 — Page ou Planche. STE fe GUN TRE LR NERO RE à: : D ISONINS NT IT ER RE mr ts Spatules ‘blanahes.; "2215 ARE TERRES TS RE 103 SCA DITUTAOE MENT Se D Sierne naine}. 24 0e ITR EEE 119 + Pierre GATE 2 LR ARE NE Ce DÉTISIdeS : 757010 TU EE RERO 7 8 SEriIx damien ANNE AN UE EEE ASE 1. SEUTDIAOS 00 PA ete ee - 49 SIUTRUS VUISATIS EU. LU SE EIRE 19 Sylvia atricapillai." "5 CLR ER 39 MATRA TR OT RE RSR 25, A10 Térin-Prudnt ss PR LE OU RER 23 T'etrao “bonasià 4111550 L'EST ER TRES 49 Tétraonidés: : : 1/10 NU INR ER 49 à 5 TELROS 4 ee NE OR ER ES SES 49 Tierceles 5. 14 URL UE CRU AMENER b) Tique-motle «0. MILAN MENT RIRE RE 38 Piriara: 2 MEN IEREU NOR ERP RER 40 POMLURUS en Line 4 UE D EN ER 37 Toreol es HS NT LR CORNE SRE RE 135 Totanus calidris.. "7 CSN COMORES D Tourterelle 2 42321078 ONE NN ER 48 Traquet motteux. . 7 2 MELON 38 Traquels & 4 4 ORNE 135 Trogloditidés .: 4..." MU INR 42 Troglodyte mignon..." "MR TONNERRE 42, 118 Troglodytes' parvulus + :: "111 MONS 42 urdides. 2 .::11012084 ee NRA 33 4) V4 Turdus merula- .: "1.1 NON MMS 30 = MUSICUS.: à: 1 250 US CON RERERRR 34 Turtur auritus: ::.:.2.: 0.702247 RS ES . 48 UpupaEpaps "ir 213 ne A Er 14 Upupidés .: .- +2, + UN Vanellus cristatus . . Vanneau huppé. . . Verdier ordinaire. Verdière . _ . . TO prie en, (ere Faute à corriger. . 58, 443 93, 110 Page ou Planche. 53 04 119 - Planche 49. Lire : Tetrao bonasia au lieu de Tetrax conasia. PRÉFACE STE AU LL OMAN ES Notices explicatives des planches 1 à 70 1 Du produit ovarien, avec les planches 71-72 : . . . . . A Généralités. Chapitre I. Classificalion 2: AAC = — I Colleclions, LS Nids.AveclesplanchesAàD 83 _ — III. Chasse ancienne: Faucon nerie :7, LUE TRES 90 — — IV. : ChasSe moderne. 95 — — V.:/ Nolière: CRE 108 — — VI.- Utilisation. 115 — — VII. Rôle de l'oiseau dans la na- | ture. Défense et protection. 191 — VIII. Migration, prévision de la température. Conclusion. 134 Table alphabétique : : 5 CUS ARE 140 —. «générale 3. : 04 LES SOUSSE 158 Paris. — J. Mersch, imprimeur, 4 bis, avenue de Châtillon. _— Chromotypographie Draeger. | _— Photogravure A. Barret. 2 : Librairie des Sciences Maturelles | = | Paul KLINCKSIECK Her À ROME g de 3, rue Corneille, 8. PARTS-VTE | Catalogue Général Rennes se ee On peut se procurer les ouvrages portés sur le présent cata- | Joque chez les principaux libraires de France et de l'étranger. J'expédie franco de port, en France et à l'étranger, sans augmentation de prix, les demandes accompagnées de leur montant en mandat-poste ou valeur sur Paris. Il n'est pas fait d'envois contre remboursement. Une planche spécimen peut être envoyée sur demande. Ce catalogue annule les précédents. XV. HS re Ma Librairie a élé fondée en 1885 rue de Sèvres, transférée en 1889 rue des Ecoles et. définitivement installée 8, rue Corneille, en 1900. FE lle est la seule, en France, s'occupant exclu sivement d'histoire naturelle : ÉnirioN ET OUVRAGES D'OCCASION. — és, las LS Dlantes de France. 1 UTILES, NUISIBLES ET ORNEMENTALES 400 PLANCHES COLORIÉES REPRÉSENTANT 450 PLANTES COMMUNES avec de nombreuses figures de détail ET UN TEXTE EXPLICATIF DE LEURS PROPRIÉTÉS ET USAGES EN MÉDECINE, AGRICULTURE, HORTICULTURE DANS L’INDUSTRIE, L'ÉCONOMIE DOMESTIQUE, ETC. PAR È Le SAÆLASOTETE Lauréat de l'Institut. Un volume de texte de 368 pages gr. in-8°, broché, et 400 planches renfermées dans deux cartons, dos toiles EE Pre 6 Le même, cartonné toile ue les pante montées sur onglets. sPtelreie te tin à: CRE EST SRE «ee er 70 fr. Le même avec reliure demi- ose très ose les planches montées sur onglets en papier parcheminé. — 89 fr. Les 400 planches de cet ouvrage représentent avec leurs couleurs et en grandeur naturelle 450 plantes de France communes et très répandues. Ces planches sont imprimées en 20 à 25 teintes inaltérables et mesurent 16X23 centimètres. L'auteur a fait en sorte que les plantes soient en même temps prises parme celles qui sont les plus intéressantes en médecine, agriculture, horticulture, dans l'industrie, les arts, l'alimentation et l’économie domestique, par leurs usages et applications utiles, leurs propriétés nuisibles et vénéneuses, ow comme plantes ornementales et décoratives. Quand il s'est agi des propriétés médicinales, on a évité de se servir de certains termes qui souvent empéchent de mettre les ouvrages analogues entre les mains de tout le monde. Il est représenté et décrit avec les noms scientifiques latins et francais, et les noms vulgaires : 88 plantes alimentaires de l'homme, 179 médicinales, 182 fourragères, elc. Des tables très détaillées rendent les recherches faciles. Aucune planche n’est vendue séparément. Mes ouvrages de même format ne font jamais double emploi entre eux. Le prix de lAflas Masclef, prix inconnu jusqu'alors pour des publi- cations de ce genre, s'explique par l'étendue et le format de l'ouvrage, mais surtout par l'exécution sans rivale des planches coloriées. Librairie Pauz Kucxsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX. 80 planches coloriées Représentant 191 champignons communs en France, avec leur GORCREPR à le moyen de reconnaitre les bonnes et les mauvaises espèces et de nombreuses recettes culinaires Par L. DUFOUR Docteur ès-sciences. Un volume de texte in-8° et les 80 pl. dans un carton. Prix : 45 fe Le même, relié demi-chagri 1 texte et planches montés sur onglets . . . . . .. RE D 22 fr. Les livres sur les D ongione sont nombreux. Mais il manquait un ouvrage avec un texte court, simple et clair, et suriout de bonnes et nom- breuses figures coloriées, destiné à vulgariser l'étude de ces intéressanis végétaux. C'est là le but de cet Atlas, dont le prix, comme tous ceux du méme genre édités à la Librairie des Sciences naturelles, a été établi de facon à permettre aux petites bourses de se le procurer. L'Atlas des champignons figure et donne la description de 95 espèces comes- : tibles et de 96 espèces suspectes ou vénéneuses. Les planches sont tirées avec le plus grand soin en 15 à 18 couleurs ou deintes et mesurent 16 sur 23 centimètres. PRESQUE ÉPUISÉ Atlas des À lques Maïines . les plus répandues des côtes de France 48 PLANCHES TIRÉES EN COULEUR Représentant 110 espèces d'Algues faciles à récolter, avec leur description et les moyens de les préparer et de les conserver Par Paul HARIOT Lauréat de l'Institut. Planches et texte renfermés dans un joli carton, orné d'une vue des côtes de Bretagne. +. .. . : : 2. CPrFREAPE Le même, relié en demi- D texte et PR mon- tés Sur:onglets.". 5... 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Plus de 25 spécialistes autorisés traitent, chacun en ce qui le concerne, les opérations culturales, la greffe et la taille des arbres, le chauffage des serres, les questions d'engrais, l'outillage horticole, les maladies des plantes, les insectes et autres animaux nuisibles ou utiles au jardin. Chaque auteur signe ses articles. Les figures, dont près de moitié en couleur dans le texte même, ont été ” choisies de préférence parmi celles qui ne se trouvent pas dans nes divers Ailas. Librairie Pauz Kuncxsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. Et rf 52 Manuel de à core Potanique Par le D' OSCAR DRUDE Directeur du Jardin Royal Botanique de Dresde, Membre de la Société Botanique de France Traduit par Georges POIRAULT et revu et augmenté par l’Auteur Un fort volume de 550 pages grand in-8°, accompagné de 4 cartes en coeur caronné,. toile: pleine 2..." Partie Ce livre est un résumé de l'état pr ésent de nos connaissances en géographie botanique, résumé largement tracé, susceptible, par conséquent, d'intéresser bien des lecteurs que rebuteratient des ouvrages plus détaillés. De nombreuses indications bibliographiques permettent de remonter aux sources et d'étudier les questions particulières. L'auteur a ajouté de nombreux compléments donnant ainsi à la traduction une valeur nouvelle. cAtlas des Plantes MÉDICINALES ET VÉNÉNEUSES DE FRANGE 137 PLANCHES COLORIÉES Extraites de « l'ATLAS DES PLANTES DE FRANCE » Avecun texte nouveau indiquant les propriétés médicinales de plus de 150 plantes, leur mode d'emploi, leurs doses, etc. Par H. ROUSSEAU, Docteur en médecine, et À. MASCLEF, Lauréat de l'Institut Un vol. grand in-8° de 128 pages et 137 planches colo- riées, le tout monté sur 0 onglets, cart. toile pleine. Prix: 25 fr. s» Festexterseulk :DrOCRE. 2:50 mi. RE ss _ 2 fr. 50 Nous avons extrait de l'Atlas des Plantes de France toutes les plantes médicinales, en y ajoutant un texte nouveau qui explique le mode d'emploi et les doses de ces plantes, indications qui ne pouvaient trouver place dans le texte de M. Masclef. Texte et planches sont classés par ordre alphabétique, d'après les noms francais. Le texte est complété par des descriptions de pour plantes intéressant la pharmacie et qui, dans l'ouvrage principal, n'ont pu être urées. #9 He table donnant la classification des plantes d'après leurs propriétés médicinales termine l'ouvrage. Librairie Pauz Kzncexsieck. Rue Corneille, 3, Paris. En souscriptio me us | Série IT, livraisons 1 à 3 Icones Mycologicæ Iconographie des Champignons DE FRANCE PRINCIPALEMENT DISCOMYCÈTES. Par Émile BOUDIER PRÉSIDENT HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Trois volumes in-4° raisin (32,5 X 25 em.) comprenant 600 planches coloriées avec texte explicatif Cet ouvrage se composera de 600 planches coloriées, accompagnées d’un texte explicatif. Le tirage de luxe sera fait en lithographie, entièrement à la presse à bras, sur papier pur chiffon, celui du texte sur papier à la cuve. | Le tirage est limité à 125 exemplaires. Librairie Pauz Kuncxsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. He Prix de chaque série annuelle : Série I, avec 100 planches RIRE complète. 200 fr. —_ LP CI-SOUSCTIDHOMI: ue an. 0... « : TSOE -Uliaque série, aussitôt achevée +... , : 200 fr La souscription à l’ensemble est obligatoire. Aucune série, livraison ou planche ne sera vendue séparément. Les originaux qui servent à la reproduction de cet ouvrage sont tous dessinés. Ils font, depuis une trentaine d'années, l’admira- tion de tous ceux qui, s’occupant de l’étude des champignons, ont pu en voir des spécimens soit chez l’auteur, soit dans des exposi- tions spéciales. Aucun pays, aucune époque n’ont rien produit sur ce sujet qui * puisse rivaliser avec les originaux de M. BouUDIER, au point de. vue de lexactitude, de la fidélité et du naturel. L'arrangement des planches est d’une harmonie et d’une élégance que l’on ne rencontre que très rarement dans des ouvrages de ce genre. La reproduction sera digne des originaux et ne faiblira à aucun moment. J’en ai pris l'engagement : l’ouvrage de M. BOUDIER sera le plus beau livre de champignons existant. Je convie les amateurs de beaux et bons livres à souscrire aux Icones Mycologicæ, ouvrage qui fera honneur au pays des Bulliard, des Léveillé, des Tulasne, la France ayant toujours occupé en mycologie un des premiers rangs. Je liens à la disposition des amateurs un prospectus détaillé avec planche spécimen, ainsi que la liste des 600 planches dont la publication est prévue, contre la somme de 1 franc en timbres- poste. Librairie Pauz Kiwexsiecr. Rue Corneille, 3, Paris. + S PRINCIPAUX CHAMPIGNONS COMESTIBLES & VENENEUX pu PAUL OUMÉE. Mempn da Soc myréopque coummee de Fam = Denmsqar A D'APREVAL æ } ju des | 4 Princi Champignons ‘ Fe en DR | Comestibles ef Vénéneux LES Par Paul DUMÉE RÉ CS Membre des Sociétés mycologique et botanique de France, Pharmacien. RE Ce tableau, imprimé en 8 couleurs, est d'une scrupuleuse eœactitude et pré- viendra bien des accidents dus autant à l'ignorance qu'à l’imprudence. Il est surtout destiné à être fixé au mur. Les personnes désireuses de le mettre en poche peuvent se le procurer plié, renfermé dans un cartonnage souple. Prix du Tableau, mesurant 50X67% à plat. . . . . . . 1 fr. » net. — — expédiéparlaposteautour d’unrouleau. 1 fr. 20 — — — plié, dans un cartonnage souple. . . . 1 fr. 35 — — — le même, expédié par la poste . . . . 1 fr. 45 — Les dimensions réelles du Tableau sont environ 55 fois celles de la réduc- {ion figurée ci-dessus LS ES Librairie Pauz Kuinexsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. tr INDEX GENERUM PHANEROGAMORUM « GENERA PLANTARUM » FUNDATUS CUM NUMERO SPECIERUM SYNONYMIS ET AERA GEOGRAPHICA Par Th. DURAND Directeur du Jardin Botanique de l'État à Brurelles. Un fort volume grand in-8° de 722 pages . . . . . . . . . 25 fr. Seul ouvrage d'ensemble, d'un format réduit, sur la flore du globe; indis- pensable pour le classement d'un herbier. PLANTÆ EUROPEÆ ENUMERATIO SYSTEMATICA ET SYNONYMICA PLANTARUM PHANEROGAMICARUM IN EUROPA SPONTE CRESCENTIUM VEL MERE INQUILINARUM Par le D' K. RICHTER Vol. I. Gymnospermes et Monocotylédones, 1890 in-8, s ODA SOS CR eee ne dur Lite . 12fr. 50 Vol. Il. Fasc. 1 à 3. Dicotylédones, 1897-1903 in-8°, 480 p. 18 fr. 75 Formera 4 volumes; M. Richter étant décédé, les volumes II à IV seront publiés par M. le D' M. Gurke. Les Plantæ Europeæ, remarquables par leur impression claire et de bonnes tables, donnent, outre des indications biblio- graphiques pour toutes les espèces et tous les synonymes, la distribution géographique de chacune. C’est actuellement le seul ouvrage d'ensemble pour la Flore d'Europe. JADIN (F.) — Du siège des principes médicamenteux dans les végétaux. Étude histochimique, 1894, gr. in-8e, 154 p. (Complément de tous les traités de Pharmacologie). 4 fr. HUSNOT (T.). — Le dessin d'histoire naturelle sur papier, pierre lithographique, bois et divers papiers pour photogravures, avec figures dans le texte, spécimens de papiers, lithographies et gravures, adresses et prix de fournisseurs et de graveurs. Un volume in-8° de 80 pages et 6 planches noires. . . . 2 fr. 50 Utile à tous les naturalistes. Librairie Pauz KiincxsiEcx. Rue Corneille, 3, Paris. Hépatiques de la Fran ce TABLEAUX SYNOPTIQUES des caractères saillants des tribus, des genres et des espèces, avec plus de 206 figures représentant toutes les espèces de Ja flore > française. Par Ch. LACOUTURE Ancien professeur de Sciences naturelles au collège St-Clémeni de Metz. {n-volume in-4.de 78 pages 2 TT Le SR OR INDEX BRYOLOGICUS ÉNUMÉRATION DES MOUSSES CONNUES JUSQU’'A CE JOUR AVEC LEUR SYNONYMIE ET LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Par E.-G. PARIS Un volume de 1400 pages grand in-8° broché. . . . .. : . . 55% Les Desmidiées - de France. Par J. CGOMÈRE Pharmacien de 1"° classe Membre de la Société Botanique de France Un volume grand in-8 de 224 pages, avec 16 planches coloriées. Prix e ARE eh ete Fleet Ta la ie rte Rire less lerine sta el rer Rte en 20 fr: Rte LEMÉE (E.). — Les Ennemis des Plantes. Catalogue raisonné des insectes cécidogènes et non cécidogènes, maladies crypto- gamiques, phanérogames parasites sur les plantes vivantes, fasciations, cas de tératologie. Séries I, IT et IIT, n° 4. 4903-05: | In-8°, 325 pages. ie 22 PTXE TO Les séries I et IT traitent de 9 note la 3° ne comprendra que les plantes cullivées et formera 6 fascicules, dont le premier traite des Si ennemis des arbres fruitiers. C5 Librairie Pauz Kuncxsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. Dee La Piscicullute. - I. Traité pratique de l'élevage industriel du Poisson (SALMONIDÉS) Par GC. RAVERET-WATTEL Directeur de la Station aquicole du Njid-de-Verdier, près Fécamp Chargé des Conférences de pisciculture à l'École nationale des Ponts et Chaussées. Un volume de 580 pages in-8° (format 12,5 X 20,5 em.), avec 3 planches et 195 figures dans le texte. BE bÉOChe nn et i A SroeS — cartonné, iOile pleine …...:: . 6 Le 92 Dans cet ouvrage, l’auteur, bien connu par de nombreux écrits sur la Pisciculture, expose, avec sa clarté habituelle, tout ce qu'il importe de savoir au point de vue pratique pour obtenir un résultat lucratif de l’élevage industriel de ceux des Salmonidés qui se prêtent le mieux à cette exploitation : la Truile commune, la Truite arc-en-ciel et le Salmo fontinalis, espèces à l'élevage desquelles il se livre lui-même depuis de longues années. M. RAVERET-WATTEL démontre que le succès en Pisciculture repose avant tout sur des soins intelligents et sur une proprelé minutieuse. C’est un principe qui ressort neltement de son livre, résumé d'expériences journalières, et marqué à chaque page d’une connaissance approfondie du sujet. Les illustrations, relativement irès nombreuses et pour la plu- part originales, figurent les poissons, dans leurs divers états, et montrent tous les appareils et ustensiles nécessaires à l'élevage, ainsi que les insectes, mollusques, plantes utiles ou nuisibles, etc. Un deuxième volume, qui paraîilra fin 1906, traitera du re- peuplement des cours d’eau, ainsi que de l’exploilalion des étangs avec les espèces aulres que les Salmonidés. Librairie Pauz KziNcxsiEcr. Rue Corneille, 3, Paris. . PATOUILLARD (N.). — Les Hp néno ones d'Europe. ane ; 1887. Un volume in-8° de 166 Lee avec 128 figures sur 4 planches... . , . . Ouvrage s'adressant aux amateurs possédant un microscope grâce auquel. on arrive plus sûrement à une détermination exacte es Le et des ee COSTANTIN (J.). — Les Mucédinées simples. Histoire, cléste. à tomie générale et classification des champignons supérieurs. . 2 ù fication, culture et rôle des champignons inférieurs dans les maladies des végétaux et des animaux, 1888. Un volume in-8 de 210 pages avec 190 figures . ….. Prix:6 francs. ve 6 Étude d'ensemble sur les moisissures. L'emploi du microscope est indis- ; pensable. = HARMAND (J.). — Lichens de France. Catalogue systématique et descriptif in-8°. Formera environ 10 fascicules du DE total de 50 à 60 francs. is EN VENTE : KCollémacés 4905; xLiv-156 p., 7 pli. 1 Se francs. II. Coniocarpés 1905, 49 p., 1 pl. . sexuée de quelques Champignons supérieurs. 1902. gr. in-8°, 80 pages, avec 16 figures dans le texte et 3 planches lnrneee ù Plus de la moitié de l'ouvrage est consacrée aux T rujjes. HÉRIBAUD (J.). — Les Diatomées d'Auvergne. 1883, gr. in- 8, ee 255 pages, 6 planches. . . . . . . . . . Prix: 12 francs. Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences. — Les Diatomées fossiles d'Auvergne, 1902, gr. in-8e 19 pages, avec 2 planches représentant environ 40 espèces nouvelles. . . Prix :°5 fre AT s va francs. Fe GRAMONT DE LESPARRE (A. de). Étude sur la reproduction a RE ÿ TX #00 24 2 > RE FES ui ù 2 22 me ia RAS ES Cru { Me D 8 ee #5 SL ist PPS _ HÉRIBAUD (J). — Les Muscinées d'Auvergne. 41809, BE IN JA pages 1. ms à. - Prix :.19-francs: - OLIVIER (H.). — Flore analytique et dichotomique des Lichens de l'Orne et des départements circonvoisins. 2 parties avec supplément. 1892, in-8°, 344 pages, 2 planches MCD CDI tn Nano oi Price E2iToHeS Les renseignements pour la récolte, préparation et conservation des Lichens donnent à ce livre un intérêt plus général. —- Exposé systématique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France (Normandie, Bretagne, Anjou, Maine, Vendée). 2 volumes. Vol:1 1897, grand in-8°,:XxXXIV-909: pages : : - . . Prix : 402 ». Supplément 1900, grand in-8°, 32 pages . . . . — STE Vol. II, fasc. I, 1900, grand in-8°, 80 pages. . . . . — 2 fr. 50 rs » II, 4901, grand in-8°, 96 pages . . . — 2 fr. 50 » ’ III, 1902, grand in-8°, 97 pages . . . . — 2 fr. 50 » » IV, 1903, grand in-8°, 156 pages . . . — SAS LUCET (E.). — Les Insectes nuisibles aux Rosiers sau- vages et cultivés en France. — Descriptions et mœurs, Dégâts. Moyens de destruction. 2° édition revue et augmentée. 4900, in-8°, 390 p. 13 pl. noires . .: - . Prix : 7 francs. COSSMANN. — Catalogue illustré des Coquilles fossiles de l'Eocène des environs de Paris, faisant suite aux travaux paléontologiques de Desunayes. 1896, 5 parties avec supplémént et 2 appendices. En tout 7 fascicules, grand in-8°, de 1382 pages avec 46 planches . . . . . Prix : 75 francs. Cet ouvrage énumère toutes les espèces décrites par Deshayes et toutes : celles découvertes depuis. Une table générale facilite les recherches. Librairie Pauz Kzncrsiecrx. Rue Corneille, 3, Paris. | TA N\\ de la Corse et des\ | _ Par l’Abb} Ranunculus repens r Membre honoraire de la} Cet ouvrage, absolument nouveau comme fonds ef comme nl profession et simples amateurs. Ces derniers y trouveront un vocabr simples que clairs. En dehors des noms latins des espèces, l'auteur ts ou usages. Mais ce qui constitue le principal charme de la Flore CC descripiion — des 4000 espèces de nos plantes indigènes. Ces fiqura toutes originales et spécialement dessinées pour la Flore COSTE. Cet ouvrage paraît en fascicules de 404 forment un volume. L'époque d’apparis à l'avance, mais des dispositions ont achevée en Aoùût-Septembre 1906. | Le prix des trois volu Ce prix est réduit pour les personnes. fois avec leur souscription : à 60 francs ia D: Demander un. Pi ® É: Se Aucun fascicu le mel Ranunculus acris E La nos KZ #2] Librairie PauL ts Er. SN à Fe RES iption nes I et !I, combpiets. I fasc, 1 à 6. ve et illustrée fTance intrées limitrophes . GOSTE té Botanique de France. Fenunculus bulbosus >, s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux plantes : botanistes de : ulustré de 450 fiqures et de nombreux tableaux analytiques aussi e les noms français, quand \l en existe, et succinctement les propriétés E, ce sont les fiqures — toutes placées en marge en regard de leur 2mblables à celles dont nous donnons ici quatre reproductions, sont )0 pages gr. in-8°, dont quatre ou cinq de chaque fascicule ne peut être fixée prises pour que la publication soit s est de 70 francs. voyant le montant d'avance et en une ÿl Juillet 1906. ctus détaillé. rendu séparément. obligatoire. Ranunculus lanuginosus iue Corneille, 3, Paris. dont 40 de cryptogames) vaut 250 francs ; on ne le trouve plus ee #1 _ BATTANDIER ET TRABUT. — Flore de 'Algete 0 contenant le . description de toutes les plantes signalées jusqu’à ce jour comme De spontanées en Algérie, et Catalogue des pres du Maroc. Première partie : Re Tome I. — Dicotylédones, 1888-90. Un. fort vol. gr. in-8 de Re NOT DATES > see CU re rue Eee EE 20 fr. Tome II. — Monocotylédones, 1895. Un voi. gr. in-8° ere D ee Deuxième partie : Fascicule I. — Catalogue des Lichens de l'Algérie, par C. ee Ca- talogue des Algues du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, par F. DeBray. Catalogue des Diatomacées du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, par P. Perir, 1896-97 (publié fin 1902). Un vol. gr. in-8° despol paresse te RÉ Se | eu — Atlas de la Flore d'Algérie. — Iconographie avec re. Ë gnoses d'espèces nouvelles, inédites cu critiques de la Flore Atlantique; Phanérogames et Cryptogamesacrogènes. Fasc. I. — 1886. Grand in-8°, 16 pages, 11 planches . . . . . “As Tee _Fasc. IL. — 1895. Grand in-8°, 17 pages, 12 planches . . . . . 6 fee Là Je possède six exemplaires presque complets des planches de Phanérogames de l’Exploration scientifique de l'Algérie, superbe publication in-4° parue de 1846 à 57. Elles peuvent utile- ment servir de complément à la Flore Battandier et Trabut, | où elles sont citées dans les descriptions. En voici le détail : LA L'ouvrage complet (1114 pages de texte avec 90 planches coloriées, % 4 exemplaire avec 44 planches coloriées. . . . . Prix : 27 ie 2 2 — 45 — A 2 4 —— 46 — RE 1 LE a — LR RS 4 me 18 — — Li LIENS EE. RE difficilement au complet. Librairie Pauz Kinexsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. — 19 — BATTANDIER ET TRABUT. — Flore analytique et synop- tique de l'Algérie et de la Tunisie. Un volume in-8° deroPpares broché sr NM +- - Dlixi One LLOYD (J.). — Flore de l'Ouest de la France (Charente-Infér., Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Infér., Morbihan, Finistère, Côtes- du-Nord, Ille-et-Vilaine). 4° édition augmentée des plantes de la Gironde, des Landes, et du littoral des Basses-Pyrénées, par J. Foucaun, 4886. Un volume in-18 de 526 pages, broché. Occasion (au lieu de 7 fr.; franco) : =. 2 LA RSS GAUTIER (G.). — Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées-Orientales. Introduction par Ch. FzanaurrT, 4898. Un volume in-8° de 551 pages, broché. . . . . . . . ‘7 fr. Palaeontologia | Universalis Publication adoptée par le Congrès Géologique International tenu à Paris en 1900, dont le but est de rééditer les types des espèces fossiles, en s’attachant de préférence aux formes anciennes et à celles dont la recherche bibliographique est difficile. Afin de permettre l’adoption de différents modes de classement, chaque espèce est publiée sur deux fiches donnant, l’une, la reproduction de la figure originale et la photographie du type lui-même; l’autre, la diagnose rééditée intégralement. Le nombre des espèces publiées dans chaque série est de 80 environ, soit 150 à 160 fiches. périe 1:(1903-1905): In-8°.. 5 .. : : : . .: Prix 40O\fran Prix de l'abonnement à chaque série : 40 francs. Je ne reçois les abonnements que pour la France et ses colonies. Librairie Pauz Kiwcksiecx. Rue Corneille, 3, Paris. S #3 > DR RE EE OU PARTS Tn he AE AE ré : Te AE MR ET ce X Den D RAR IT EEE du PTS SET PAIER 75 4 = FRERES ÿ Fe Of BOULAY (N.). — Études sur la distribution géographique des Mousses en France, au point de vue des principes et des faits. 1877, gr. in-8°, 259 p. . . . . Prix : 3 francs. __ Muscinées de la France. I. Mousses. 1884, gr. in-8°, CEXXIV-O24 Dee Min ie te NE PRES re — — II. Hépatiques. 1904, grand in-8, cixvui-224 pages. PS ne ne Se ‘10 francs. — Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de-Dôme). 1892, grand in-4°, 115 pages, 10 planches avec de nombreuses figures dans le texte .:. . … _. … . . “Prix : 15 francs. — Muscinées (Mousses, Sphaignes, Hépatiques) de l'Est de la France. 1872. gr. in-8°, xu1r-880 pages. Prix : 10 francs. — Flore fossile de Gergovie (Puy-de-Dôme). 1899. gr. in-8°, 83 pages, 10 planches. . . . . . :,. .: Prix 60 HUSNOT (T.). — Hepaticologia Gallica. Flore analytique et descriptive des Hépatiques de France et de Belgique. 1875-81. De 102 D. 19:DE. HU RE Prix : 10 fr. 50 — Flore analytique et descriptive des Mousses du Nord-Ouest de la France (env. de Paris, Normandie, Bretagne, Anjou, Maine), 2° éd., contenant un traité élé- mentaire de Bryologie avec 10 échantillons et 84 figures. 1882 ine 80 119 D 4 pl: LTÉE VE Prix : 5 francs. — Sphagnologia Europæa. Descriptions et figures des Sphaignes de l’Europe. 1882, gr. in-8, 16 p. 4 planches. Prix : 8 francs. — Muscologia Gallica. Descriptions et figures des Mousses de France et des contrées voisines. 2 vol. 1884-94, gr. in-8&, 410 p.425 planches 2, 41.14 Prix : 59 francs. Librairie Pauz Kinexsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. ie DE - HUSNOT (T.). — Descriptions, figures et usages des Grami- nées spontanées et cultivées de France, Belgique, Iles britanniques, Suisse. 1896-99, ïin-4%°, 100 p. 709 Pl: Peprés. 200 espèces. + L 2: Prix: 29 francs: — Descriptions et figures des Cypéracées de France, Suisse et Belgique. 2 fascicules, 4905, grand in-8° avec DURE EE A ST eee Prix : 10 francs. _Le fascicule 2 sera fourni gratuitement aussilôt paru. BROCARD (E.). — Manuel de Taxidermie ou l’art d’empailler les oiseaux. 4889, in-8°, 47 pages et 2 grands tableaux conte- nant les figures des opérations préparatoires pour le montage des pièces et 22 phototypies représentant les phases de la levée de la peau et du montage prises sur nature. . Prix : 8 francs. FAUCONNET (L.). — Faune analytique des Coléoptères de France, avec 2 suppléments. 1892, gr.in-8°,536p. 15 fr. 50. — Genera des Coléoptères de France. 1894, grand in-8, El MERE RTE SERRE Re Prix : 5 francs. — Notions élémentaires d'anatomie externe des Co- léoptères et vocabulaire de tous les termes employés en entomologie pour l’étude spéciale de ces insectes. Conseils sur leur chasse, leur préparation et la formation d’une collection. 1897-98, in-8°, 40 pages . . Prix : 2 franes. Librairie Pacz KiwexsiEck. Rue Corneille, 3, Paris. | Guide pre. j . du Lichénologue | ACCOMPAGNÉ DE NOMBREUSES ESPÈCES TYPIQUES EN NATURE par l'Abbé J. HARMAND aveé la collaboration de MM. H. et V. CLAUDEL 4 vol. in- -8° de 108 pages et 1 planche, cartonné, ef 2 cartons avec 126 échantillons de Lichens en nature. Fa Ps M he perd Pt ee NE Ce Dans le Guide de M. l’abbé Harman», on trouve non seule =: ment : > 4° Les notions générales indispensables à quiconque - l’étude des Lichens ; ie 2° Des conseils pratiques très détaillés concernant la recherche, la récolte, l’étude et la conservation des Lichens ; 4 3° La définition de tous les groupes de Lichens jusqu aux genres inclusivement ; mais encore la description de 120 espèces, les plus communes, qui sont représentées en nature dans deux petits fascicules. Avec ce Guide et un microscope, dont il n’est pas possible de se passer, on peut aborder l’étude des Lichens, une des ne at- trayantes de la botanique. | Les Lichens ont le grand avantage de pouvoir être récoltés pen- 1 dant toute l’année, de se conserver facilement et de prendre beau- à coup moins de place que les collections de Phanérogames. Là où ces derniers deviennent clairsemés, les Lichens au contraire ne “ abondants et augmentent ainsi l'agrément des courses sur les. hautes montagnes. Ée as a 0 Frs Librairie PAuz Kuncxsieck. Rue Corneille, 3, Paris. = paies _ MAGNIN (A). — La végétation des lacs du Jura. Mono- graphies botaniques de 74 lacs jurassiens, suivies de considérations générales sur la flore lacustre. 1904. Grand in-8°, xx-424 pages, 8 planches dont 2 coloriées et plus de 200 figures dans le texte. Prix : 20 francs. . GAUCHER (L.) — Étude générale de la membrane cel- lulaire chez les végétaux. 1904 Grand in-8°, 220 Pass + 5: LL ni | Pix: Gone OFFNER (J.) — Les spores des champignons au point de vue médico-légal. 1904. Grand in-8°, 68 pages et 2 planches représentant les spores de 40 espèces com- munes de champignons supérieurs. Prix : 4 francs. BRUYANT et EUSÉBIO. — Faune de l’Auvergne. Mono- graphie des Carabides et des Cicindélides, 1909, grand in-8°, 260 pages et 11 planches, comprenant 24 DIT ONE NE EP PriK, 7 42808 La faune d'Auvergne représente les deux tiers de la faune française, à l'exclusion des espèces méditerranéennes. — Matériaux pour l'étude des rivières et lacs d'Auvergne. Introduction à l’Aquiculture générale. Précédé d'une Esquisse géologique par Ph. Grancraup. 1904. Grand in-8°, 162 pages et 4 planches . . Prix: 6 fr. Contient l'étude physique et biologique des rivières et des lacs avec leurs faune et flore. Librairie Pauz Kiuwcxsrecx. Rue Corneille, 3, Paris. Atlas colorié des Plantes médioinales indigènes. | 144 planches en couleur représentant 148 espèces … avec texte, donnant les propriétés et emplois en mé. decine populaire de 364 plantes, par Paur HARIOT, pharmacien de 1° classe, ex-interne des hôpitaux de. Paris. 1 fort volume in-12 de 221 pages de texleayec 144 planches coloriées, cartonné, tranche a È : PÉÈR 2e à de 0 à ee On trouvera, dans cet ouvrage, des renseignements sur 364 plantes * a surtout indigènes (dont 148 représentées en couleur) pouvant utile- ment être employées pour combattre les indispositions légères_et les maladies peu graves, sans recourir au médecin. ae L’exécution des planches coloriées ne laisse à rien à désirer; le = texte, très clair, est d'une lecture aussi agréable qu'instructive. ee Divers chapitres sont consacrés à la culture, à la récolte et à la conservation des plantes médicinales. C'est, en un mot, un livre pratique. # EE # He. z a ns Ë & Petit Atlas de poche des Champignons de France les plus répandus, comestibles ou vénéneux. 2 Édi- tion. 86 planches colorices représentant 37 espèces … presqu’en grandeur naturelle, accompagnéesd'untexte explicatif comprenant des recettes culinaires, par Pauz DUMÉE, Membre des Sociétés mycologique et botanique de France, Pharmacien. Cartonné. Près Afr. ee Chaque planche indique l'endroit et l'époque auxquels on peut deobLiee PS champignon, ses noms habituels français et latin, ses dimensions et s'il est comestible ou vénéneux. Dans le texte, l'auteur s applique à bien faire ressordir les caractères saillants à observer pour éviter toute confusion. RS « En fait de champignons, mieux vaut en connaître peu, mais bien, que beaucoup et mal. » Presque épuisé. Librairie Pauz Kuncxsrecx. Rue Corneille, 3, Paris. — 95 — Bibliothèque de Poche du Natutaliste La BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE, inau- gurée en mai 1894 par l’Atlas des Plantes des champs, des prairies et des bois, s’est rapidement fait une place à part parmi tant d'ouvrages destinés à vulgariser les connaissances en histoire naturelle. Le plan adopté pour ces volumes peut se résumer ainsi : 1° Emploi de grandes figures coloriées, représentant les sujets les plus répandus que tout le monde peut rencontrer; 2° Format très portatif (celui de ce catalogue); 3° Texte intéressant, mis à la portée de tout le monde par -_l’empioi de termes simples, non savants; 4 Disposition de ce texte en regard des planches; 5° Exécution très soignée; 6° Prix très réduit : tous les volumes à 6 fr. 50. Les volumes de la Bibliothèque de Poche renferment en tout : 1460 planches coloriées et 130 — noires, représentant : 1198 espèces de plantes 1091: — d'animaux. Il n'existe nulle part ailleurs une collection analogue offrant pour une somme aussi modique une pareille profusion de planches coloriées. Voir pages 26 et suivantes les tilres des volumes publiés. La collection sera augmentée annuellement d'un ou deux volumes conçus dans le même esprit. Librairie Pauz Kucxsiecx. Rue Corneille, 3, Paris. D ne Ces volumes se enr. cartonnés ‘toile un ee X. Atlas de poche des Plantes des champs, dés .. DT C4, tranche rouge; ils n'existent pas brochés. sionnistes. Série I, 4° Édition. 18 entree co é et 23 planches noires représentant 181 planies arbres communs en France avec 462 pages de & par R. SIÉLAIN. Cartonné. HR er Prix : 6 : floraison, ses noms habituels, ne latin et ét de la famille. Le sont classées par ordre de fioraison. Ent ries et des bois, : à l'usage des promeneurs € 1 excursionnistes. Série IT. 2° Édition. 128 pare ou arbres communs en France avec 162 pal texte par R. SIÉLAIN. Cartonné. re Prier € tiitoral. et des bois, à l’usage des promeneurs et des sionnistes. Série III. 2° Éd. 198 planches colori présentant 129 plantes communes en France pages de texte par R. SIÉLAIN. Cart. Prix La Série III, parue fin avril 1899, contient une Table générale des 3 On y trouve des renseignements pour la formation d'un herbier. Ce volume contient encore des espèces répandues partout, pou on Éd 2 _ BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE IT. Nouvel Atlas de poche des Champignons comes- tibles et vénéneux les plus répandus suivi de notions générales sur les champignons, leur elassifi-